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Quelles sont les présupposés et les conséquences du cogito cartésien ?

Publié le 23/03/2015

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— comme source indépassable de la connaissance, et ferme définitivement la voie à la recherche métaphysique sur Dieu, le monde et l'âme. Les catégories de la sensibilité et de l'entendement n'appré­hendent que les phénomènes et non tes choses en soi — c'est tirer les conséquences ultimes de l'« ordre des raisons « qui l'emporte sur l'« ordre des matières « en supposant que l'appréhension des objets ne se fait pas selon l'objet, mais selon les capacités de l'entendement. D'autre part, la mort de la métaphysique classique, qui se voulait une

connaissance de Dieu, est déjà en germe dans Descartes puisque Dieu n'y est plus l'objet même de la connaissance en tant que toute chose participe de lui tant « dans les choses « que « dans l'âme «, comme le dit Saint Thomas, mais le créateur du monde. La connaissance carté­sienne n'est pas une participation à Dieu.Aussi Kant peut-il entériner le fait en déclarant les Idées de la Raison pure hors de portée de l'enten­dement.

« soi en tant qu'être capable de pensée, c'est-à-dire de doute, d'erreur, d'imagination, de conceptualisation.

C'est à partir de cette certitude première que Descartes, ramené à la seule connaissance d'un Moi qui n'est ni un corps ni une âme mais un carrefour de facultés intellectuel­ les, va redécouvrir le monde, d'abord à partir des idées qui sont à l'in­ térieur de ce moi, et surtout de la différence entre les idées.

Dieu, lui, joue le rôle de garant de la concordance entre les idées et le monde.

Les présupposés du cogito cartésien sont multiples.

Il faut d'abord dis­ tinguer le doute cartésien d'un scepticisme classique.

Le doute n'a pas pour vocation de suspendre le jugement sur toute chose.

Il cherche à établir une certitude.

Or la certitude que trouve Descartes, celle du Moi comme activité intellectuelle, le coupe du monde qu'il ne peut récupé­ rer que de façon très contestable, en introduisant, en particulier, une différence entre les idées « vraies et immuables » et les autres, issues de la sensation, différence que rien ne justifie à proprement parler.

Car a vrai dire, en toute bonne logique, Descartes devrait, comme tout sceptique, se retrouver à la tête d'idées qui sont des production de l'esprit et que rien ne relie au monde.

Le premier présupposé du cogito est donc, en fait, que le monde existe et qu'il faut le retrouver.

Mais le cogito le présente, artificiellement, comme une production pure de l'esprit qui peut le retrouver par la seule force de sa progression intérieure.

Voilà le monde dans un rapport de dépendance avec le Moi intellectuel.

C'est ce qui explique que Descartes puisse considérer l'homme comme le « maÎtre et possesseur de La nature », car le rapport ainsi créé est de pure extériorité.

On saisit bien alors le cogito comme la conséquence naturelle de la rupture intel­ lectuelle qui inaugure l'âge classique, lorsque la science moderne naît et semble capable d'appréhender le monde tel qu'il est -et en dehors de toute connaissance de Dieu.

Dieu est le garant de la concordance entre l'esprit et le monde.

Il n'est plus l'objet de la connaissance elle­ même, comme dans les théologies médiévales où toute notion de l'esprit humain était, effacée et corrompue, une image des vérités intel­ ligibles existant en Dieu.

Ce renversement complet place -et présup­ pose - au centre du monde l'individu dans un état d'isolement total.

Les conséquences du cogito comme seule connaissance sont exposées dans la critique kantienne.

Kant, tout à la fois, place le sujet -trans­ cendantal -comme source indépassable de la connaissance, et ferme définitivement la voie à la recherche métaphysique sur Dieu, le monde et l'âme.

Les catégories de la sensibilité et de l'entendement n'appré­ hendent que les phénomènes et non les choses en soi -c'est tirer les conséquences ultimes de l'« ordre des raisons » qui l'emporte sur l'« ordre des matières» en supposant que l'appréhension des objets ne se fait pas selon l'objet, mais selon les capacités de l'entendement.

D'autre part, la mort de la métaphysique classique, qui se voulait une -207-. »

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