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Quels sont les problèmes successifs que rencontre la réflexion sur nos moyens de connaître, sur leur valeur et sur leurs objets ?

Publié le 19/02/2012

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— I — La première croyance du sens commun est un empirisme naïf, selon l'expression de Le Senne (« Introduction à la philosophie «, 1949) c'est-à-dire que nous attendons des données iies sens des renseignements authentiques sur le monde extérieur. « Pour savoir ce qui est, il n'y aurait qu'à constater, en sentant, en voyant, en touchant, etc. Autrement dit la perception est connaissance vraie «....

« de reconnaftre qu'elle est aussi subjective.

Nous faisons d'ailleurs l'experience de perceptions irreelles, ne serait-ce que dans le reve, et de perceptions fausses (daltoniens, illusions des sens, existence de la perception du membre absent chez les amputes).

De quel droit juger a reelles certaines perceptions et a fausses n les autres ? Quel est 1' a indice de 'tante D? Est-ce la majorite qui fera la valeur objec- tive ? Le nombre des gens qui se trompent ne transforme pas une erreur en verite.

Par ailleurs, nous sommes manifestement insensibles a des realites que nous jugeons certaines, par exemple au mouvement de la terre ou aux rayons ultra-violets, au fonctionnement de la plupart de nos organes interns. Bref nous constatons que la nature de la perception depend de la structure de nos sens et de notre conscience. - III - La connaissance se prOsente commie une relation entre un objet et un sujet.

Nous avons etudie les modalites de cette relation a propos de la perception (Cf.

Cours de Psychologie).

Le sujet semble appauvrir le reel : nos sens sont limites, rceil ne percoit que les longueurs d'onde situees en 0,4 et 0,8 micron, certains animaux ont des organes a fonctions hypothetiques ; a Que serait le monde D,demande Anatole France, g si on le voyait a travers l'ceil a facettes de la mouche ou le cerveau de l'orang-outang ? a Notre connaissance perceptive paraft singuliere, personnelle, precaire. D'autre part, le sujet a distord = ou &forme l'objet.

La personnalite, les sentiments, emotions et passions, les habitudes ou a experience a au seas large, nous donnent du reel des a vues b differentes et les a situations n sont percues avec des significations variables selon les sujets ou meme selon les moments. Enfin, l'objet n'existe que pour un sujet.

Le sujet decouvre sa subjectivite en decouvrant la subjectivite de toute perception. Mine si nous pensons que robjet lui-meme est ce que les perceptions de tous les sujets ont de conunun, it reste que l'objet est relatif a la a conscience humaine en general Det on ne peut done retrouver tine objectivite authentique dans la perception.

Les perceptions du /name objet peuvent etre differentes au mime moment car je ne puis croire que le baton plonge dans l'eau, que je vois a casse D par la refraction et que je sens droit au toucher, fassent deux batons. - IV --- La reflexion admet alors deux mondes, le monde de la matiere, domaine de la physique mathematique, et le monde subjectif, domaine des a qualites secondes D.C'est ce qu'on appelle le dualisme Det c'est Descartes qui en a donne la figuration complete. La revolution cartesienne consiste a separer du reel la part de subjec- tivite et a declarer qu'il demeure un a monde D objectif oft regnent les nombres, les relations mathematiques et les structures physiques des choses.

Il distingue de reconnaître qu'elle est aussi subjective.

Nous faisons d'ailleurs l'expérience de perceptions irréelles, ne serait-ce que dans le rêve, et de perceptions fausses (daltoniens, illusions des sens, existence de la perception du membre absent chez les amputés).

De quel droit juger « réelles » certaines perceptions et « fausses » les autres ? Quel est F « indice de réalité » ? Est-ce la majorité qui fera la valeur objec­ tive ? Le nombre des gens qui se trompent ne transforme pas une erreur en vérité.

Par ailleurs, nous sommes manifestement insensibles à des réalités que nous jugeons certaines, par exemple au mouvement de la terre ou aux rayons ultra-violets, au fonctionnement de la plupart de nos organes internes.

Bref nous constatons que la nature de la perception dépend de la structure de nos sens et de notre conscience.

— III — La connaissance se présente comme une relation entre un objet et un sujet. Nous avons étudié les modalités de cette relation à propos de la perception (Cf.

Cours de Psychologie).

Le sujet semble appauvrir le réel : nos sens sont limités, l'œil ne perçoit que les longueurs d'onde situées en 0,4 et 0,8 micron, certains animaux ont des organes à fonctions hypothétiques ; « Que serait le monde », demande Anatole France, « si on le voyait à travers l'œil à facettes de la mouche ou le cerveau de l'orang-outang ? » Notre connaissance perceptive paraît singulière, personnelle, précaire.

D'autre part, le sujet « distord » ou déforme l'objet. La personnalité, les sentiments, émotions et passions, les habitudes ou 1' « expérience » au sens large, nous donnent du réel des « vues » différentes et les « situations » sont perçues avec des significations variables selon les sujets ou même selon les moments.

Enfin, l'objet n'existe que pour un sujet. Le sujet découvre sa subjectivité en découvrant la subjectivité de toute perception.

Même si nous pensons que l'objet lui-même est ce que les perceptions de tous les sujets ont de commun, il reste que l'objet est relatif à la « conscience humaine en général » et on ne peut donc retrouver une objectivité authentique dans la perception. Les perceptions du même objet peuvent être différentes au même moment car je ne puis croire que le bâton plongé dans l'eau, que je vois « cassé » par la réfraction et que je sens droit au toucher, fassent deux bâtons.

_ xv — La réflexion admet alors deux mondes, le monde de la matière, domaine de la physique mathématique, et le monde subjectif, domaine des « qualités secondes ».

C'est ce qu'on appelle le « dualisme » et c'est Descartes qui en a donné la figuration complète.

La révolution cartésienne consiste à séparer du réel la part de subjec­ tivité et à déclarer qu'il demeure un «monde » objectif où régnent les nombres, les relations mathématiques et les structures physiques des choses. Il distingue :. »

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