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Quels sont les problèmes successifs que rencontre la réflexion sur nos moyens de connaître, sur leur valeur et sur leurs objets ?

Publié le 11/06/2009

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— I — La première croyance du sens commun est un empirisme naïf, selon l'expression de Le Senne (« Introduction à la philosophie «, 1949) c'est-à-dire que nous attendons des données des sens des renseignements authentiques sur le monde extérieur. « Pour savoir ce qui est, il n'y aurait qu'à constater, en sentant, en voyant, en touchant, etc... Autrement dit la perception est connaissance vraie «. Deux conséquences de l'empirisme (ou « foi en l'expérience seule «) : 1. La réalité est une matière avec des qualités (volume, étendue, masse, forme, couleur, etc...) ; elle existe en dehors et indépendamment de nous ; elle est antérieure à la connaissance que nous prenons d'elle et elle continuera d'être « en soi « lorsque je ne la percevrai plus. Les objets de la perception sont intégralement objectifs ; 2. Notre propre réalité humaine est une partie de cet univers réel. — II — Une expérience plus complète met en question cet empirisme réaliste. On rencontre d'abord le phénomène même de la sensation : Si la perception est « objective «, on est bien obligé de reconnaître qu'elle est aussi subjective. Nous faisons d'ailleurs l'expérience de perceptions irréelles, ne serait-ce que dans le rêve, et de perceptions fausses (daltoniens, illusions des sens, existence de la perception du membre absent chez les amputés). De quel droit juger « réelles « certaines perceptions et « fausses « les autres ? Quel est P « indice de réalité « ? Est-ce la majorité qui fera la valeur objective ? Le nombre des gens qui se trompent ne transforme pas une erreur en vérité. Par ailleurs, nous sommes manifestement insensibles à des réalités que nous jugeons certaines, par exemple au mouvement de la terre ou aux rayons ultra-violets, au fonctionnement de la plupart de nos organes internes. Bref nous constatons que la nature de la perception dépend de la structure de nos sens et de notre conscience.

« perméable à la Raison humaine. — VI — Mais cet Être, stable, immuable et nécessaire a perdu l'existence.

Il suffit de faire le tableau de tout ce qui a été éliminé de cet univers intelligible pour sentir combien cet Être est loin du réel.En effet, cet Être a éliminé :1 — Le Temps.

Bergson a montré, dans « La Pensée et le Mouvant » qu'il y avait 2 sortes de temps : le temps telque le conçoit la Science (il entre du « temps » dans certaines formules.

Exemple : V= 1/2 gt 2) et le temps vécu. Le 1er est toujours un laps de temps, c'est-à-dire un certain temps qui s'écoule entre un temps de départ (t 0) et un temps d'arrivée (t n).

Dans cet intervalle, on compte un certain nombre d' « unités-de-temps » mesurées par un déplacement-type (aiguille sur un cadran).

Le temps de la science est donc tout pénétré de quantité (mesures,unités, calcul des temps) et d'espace (cadran, unités de temps transportables en ordonnées ou en abscisses,etc...).Quand on recommence l'expérience, on revient au temps Tout autre est le temps vécu, le temps de ma vie.

Là, lesheures sont plus ou moins longues selon mon ennui ou mon entrain, et surtout il est irréversible : je ne peux jamais «revenir au temps t o ».

Pour Bergson d'ailleurs, ce temps vécu, qu'il appelle la Durée, est quelque chose de plus important encore, puisqu'il est différent pour chaque être (chaque être aurait un « rythme » particulier de durée) etcréateur (cette Durée est jaillissement imprévisible de changement, de métamorphoses, ou de formes nouvelles).A cet aspect du Temps vécu singulier que les philosophies de l'Être éliminent, s'ajoute aussi l'Histoire.

Le « mondeintelligible » en tant que réseau nécessaire de lois et de causes, n'a ni passé, ni avenir, il est dans l'éternité. 2 —.

L'irrationnel.

Tout ce qui a été éliminé au nom de l'ordre nécessaire et de la logique, continue de gonflerl'existence.

L'absurde et le néant n'ont sans doute aucune place dans l'Être immuable onto- et omni-logique etcependant nous les éprouvons dans la vie quotidienne dans le hasard, l'accident, ou dans l'ennui et l'angoisse.

Demême toutes les réalités « humaines », l'erreur, la faute, la liberté comme choix entre des possibles, la mort. 3 — La conscience.

Si l'objet connu est rationnel, il est, même en dehors de la conscience que nous en prenons.

Lefait de devenir conscient n'ajoute donc rien à son être.

C'est le contraire pour l'erreur, l'illusion, la faute etc...

ellessupposent une conscience ; leur être est d'être conscientes.

La conscience, pour ces réalités-là, n'est plus unépiphénomène n'ajoutant rien à leur être, elle en constitue bien plutôt l'essence. — VII — La notion d'expérience évolue, du fait de l'entrée en scène de la réalité conscientielle. L'empirisme visait une connaissance vraie par la perception.

Il posait donc l'objet comme extérieur et considérait laconscience percevante comme passive.Le rationalisme visait la connaissance de l'objet par la Raison, posant l'existence d'un « objet intelligible » etconsidérait le sujet comme passif dans la « découverte », ou intuition de la relation rationnelle.Si nous considérons la conscience comme une activité, aussi bien au niveau perceptif qu'au niveau rationnel,l'expérience cesse d'être une réception pour devenir une opération.L'esprit est partout dans l'expérience qu'il fait et dans la relation rationnelle qu'il découvre.

Le réel, loin d'être undonné, devient de ce fait une réalisation.

L'univers perd son être-sans-Histoire, pour apparaître à son tour commeun Acte.— Nous devons, après cette première vue d'ensemble, exposer en détails, les théories de la connaissance, même aurisque de répétitions ; nous commencerons par le Rationalisme afin de voir comment la critique du rationalismeéclate dans quatre directions : vers un renouveau de l'empirisme, vers l'idéalisme, vers les philosophies de l'Histoireet de l'existence.. »

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