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Quels sont les rapports de la métaphysique et des autres orientations du savoir ?

Publié le 11/06/2009

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— I — Avec la psychologie. Nous savons que la psychologie avait été historiquement en relation avec la métaphysique et que ses progrès pour se constituer comme science objective, avaient surtout consisté à éliminer la métaphysique. Le changement revenait surtout à troquer les fondements métaphysiques traditionnels contre les fondements métaphysiques de la Science déterministe. Ce qu'il y a de certain, c'est d'une part que toute recherche du premier principe des réalités psychologiques tombe dans la métaphysique et d'autre part qu'il est possible de faire une psychologie de la métaphysique autant qu'une métaphysique de la psychologie. 1 — La recherche du premier principe des réalités psychologiques. La première réalité naturelle accessible est nous-mêmes ; il était donc tentant d'arriver à la métaphysique à travers la psychologie et de transformer l'introspection en analyse réflexive. L'exemple le plus caractéristique est celui de Maine de Biran (1766-1824) qui, parti à la recherche des « fondements de la psychologie «, découvrait dans l'expérience de l'effort le phénomène primitif plus existentiel que le Cogito et plus vrai que la sensation. Sur cette expérience psycho-métaphysique, Maine de Biran fonda l'avènement du moi conscient résistant au non-moi, le sentiment de la causalité, la volonté, etc... Lachelier (1832-1918) dans « Psychologie et Métaphysique n montrait à la fois contre l'école éclectique de Victor Cousin et contre la psychologie objectiviste, que tout repose sur « la spontanéité absolue de l'esprit, point d'appui de toute vérité et de toute existence «. On voit par ces exemples, qui pourraient être multipliés facilement, que toute vue d'ensemble de la vie psychique dépassant la simple description d'un niveau isolé, vire à la métaphysique dans l'exacte mesure où elle cherche « le premier principe «.

« faut, ce n'est pas la bonté, mais la force ; ce n'est pas l'humilité, c'est la volonté de puissance ;...

et que l'égalitéet la démocratie sont contraires à la sélection et à la survivance du plus apte ».Ainsi la morale doit justifier la métaphysique.

L'inverse n'est pas vrai, une métaphysique qui justifierait une moraleserait un non-sens car la métaphysique est la recherche de l'absolu, et dans un tel cas elle deviendrait relative.Dans la vie courante d'ailleurs, quelqu'un qui justifierait a posteriori un acte par un principe universel serait à bondroit accusé d'inventer ce principe pour les besoins de la cause, et d'être à la fois immoral et sophiste. 2 — La morale pose des problèmes qui sont métaphysiques.

Son problème essentiel, en effet, est celui de l'originedes impératifs de la conscience morale.

On peut ici aussi réduire ces impératifs et les « renvoyer » à l'explicationpsychologique (Freud et la formation du sur-moi par introjection de l'image paternelle), ou à l'explication sociologique(Durkheim et la pression sur l'individu des représentations de la conscience collective).

Dans ce cas la morale n'estpas dépendante de la métaphysique, mais de l'expérience individuelle ou collective.

Elle n'est liée à la métaphysiqueque dans le cas contraire : dans la mesure où les impératifs sont catégoriques, c'est-à-dire absolus, « transcendantla nature et la société ». — III — Avec la Science. C'est l'opposition classique.

Outre les arguments historiques d'Auguste Comte, nous avons vu cette opposition se poursuivre sur les notions d'expérience et de méthode.Cependant la science entière repose sur un réalisme et un rationalisme, du fait qu'elle croit en l'expérience et qu'ellesuppose un ordre logique dans la nature.« La Science entière repose sur la croyance à l'être indépendant de la conscience...

Elle exige le concept de chose», dit Meyerson dans « De l'explication dans les sciences » et donc une certaine position métaphysique implicite.Enfin, il faut se souvenir du célèbre « arbre de la Sagesse » que Descartes, le fondateur de la physiquemathématique, décrit dans la préface des « Principes » : « Car la philosophie est comme un arbre dont les racinessont la Métaphysique, le tronc la Physique, et les trois branches principales la Médecine, la Mécanique et la Morale»...

« Physique » dans ce texte représente toutes les sciences de la nature. — IV — Avec la religion.

Les rapports peuvent être étroits.

Auguste Comte les a soulignés puisque pour lui, lamétaphysique est l'aspect ratiocinant de la religion.

En fait, il est exact (le dire que la métaphysique se rapprochede la religion puisque toutes deux se placent devant le problème de l'Absolu.Mais la religion résout le problème du premier principe par des voies qui lui sont propres (existence d'un Dieu, foi,dogme, Révélation,...) alors que la métaphysique est toujours un système logique faisant appel uniquement à laRaison et à l'expérience individuelle et pouvant s'organiser autour d'une négation de Dieu (exemple : David Hume,l'existentialisme athée, etc...) aussi bien qu'autour d'une affirmation de Dieu.

Lorsqu'une métaphysique aboutit àposer l'existence d'un Dieu, cette attitude est purement intellectuelle et manque de l'aspect affectif et du rapportpersonnel que la foi seule établit.

Pascal a opposé ainsi le « Dieu des philosophes et des savants » au « Dieu deJésus-Christ ».

La foi religieuse peut couronner une métaphysique, mais elle n'en fait ni partie intégrante ni partienécessaire.. »

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