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Qu'est-ce que la métaphysique ?

Publié le 20/06/2009

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INTRO. -- La métaphysique, qui constitue la partie essentielle et comme le coeur de la philosophie, doit son nom à une circonstance fortuite : le premier éditeur d'ARISTOTE, ANDRONICOS de RHODES, ne sachant quel titre donner aux traités qui suivaient la physique, les intitula d'après leur place : META - PHYSICA, terme dans lequel la préposition "méta" signifiait : « après «, « à la suite de... «. Mais, une fois oubliée cette origine, « métaphysique « en vint à désigner, non plus les livres, mais les recherches venant après la physique — c'est-à-dire, au sens étymologique du mot, après la science de la nature — pour l'approfondir. De là une nuance de supériorité attachée non seulement à la métaphysique, mais encore au préfixe méta lui-même qui a servi à former à l'époque moderne un certain nombre de néologismes : l'école sociologique, par exemple, appelait métamorale les spéculations qui ont pour objet de fonder les impératifs moraux; par ailleurs, la conception durkheimienne de la société constitue une métasociologie. La signification originelle des mots restant d'ordinaire leur signification fondamentale, nous partirons, pour préciser la notion de métaphysique, de cette donnée première : le domaine de la physique est au-delà ou au-dessus de celui des sciences de la nature. Mais que faut-il entendre par au-delà ou par au-dessus ? I. — RECHERCHE DES CAUSES DERNIÈRES La définition la plus classique de la métaphysique s'inspire d'Aristote. qui, au début de son ouvrage, écrit : « La philosophie est généralement conçue comme ayant pour objet les premières causes et les principes des êtres «; un peu plus loin : la philosophie est « la science théorétique des premiers principes et des premières causes «. Sans doute, pour les anciens et jusqu'aux temps modernes, la philosophie englobait toutes les sciences; mais elle les dépassait, prenant alors le nom, de philosophie première, synonyme de métaphysique : « La physique est bien une sorte de philosophie, mais elle n'est pas la philosophie première. «. Les autres sciences expliquent les faits par leurs causes immédiates; la philosophie première ou métaphysique remonte à leurs causes premières ou à leurs principes premiers. Ces derniers ternies peuvent être pris en deux sens : a) ils désignent d'abord l'agent que, remontant d'effet en cause, l'esprit trouve à l'origine de tout ce que nous observons dans le monde; dans la philosophie classique, c'est la matière et l'esprit qui trouvent eux-mêmes leur origine en Dieu; b) il faut aussi entendre par là les éléments constitutifs des choses et leur nature intime; il appartient à la métaphysique de déterminer, par exemple, si la matière diffère essentiellement de l'esprit ou de la pensée, si les vivants appartiennent à l'ordre de la matière ou à l'ordre des êtres pensants ou bien constituent un ordre intermédiaire.

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