Qu'est ce que la vie en société apporte à l'homme ?
Publié le 27/02/2008
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autres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital.Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité naturelle, et surtout, qu'elle estantérieure par nature à l'individu.
Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partiedu corps.
Pas plus que la main n'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.
C'est d'elle qu'il reçoit son humanité, sondéveloppement, son statut moral.« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin, parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu » Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.
La cité n'est pas un Etat (forme barbare pour les Grecs), elle n'est pasliée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définit d'abord par référence au sol, à la « patrie »).
La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant les mêmes dieux.
L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaîtrepersonnellement.
L'idéal politique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales, disposantde loisirs) et unis par la « philia ». Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique », ce ‘est pas au même sens que les Grecs.
La polis n'est pas une communauté économique, au contraire : elle naît quand on peut s'affranchir de la contrainte économique etdisposer de loisirs.
Ainsi les esclaves ne sont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu'ils sont en « esclavage limité »).
Le travail est ressenti comme une nécessité (vitale, économique) et la « polis » est un lieu de liberté. Enfin Aristote polémique avec Platon. Pour ce dernier, les liens d'autorité sont les mêmes pour le chef de famille, le chef politique, le maître d'esclaves.
Ces types de gouvernement ne différent que par le nombre d'individus sur lesquels ils s'exercent.
Or, Aristote restitue des différences,selon que l'autorité s'exerce sur un être déficient, comme est censé l'être l'esclave, des êtres libres mais inférieurs comme le seraient la femme etl'enfant, ou encore entre égaux, ce qui est le cas proprement politique.Le pouvoir politique s'exerce donc au sein d'hommes libres et égaux.
Par suite, il n'a aucune mesure avec le pouvoir paternel.
Dans unecommunauté politique, nul ne peut se prévaloir d'une supériorité de nature pour gouverner : ainsi chaque individu sera-t-il alternativementgouvernant et gouverné.
L'idéal de la « polis » exige que chacun puisse, en tant qu'homme libre, égal aux autres, prétendre au pouvoir pour un laps de temps déterminé.Les modernes renieront, en un sens, l'enseignement d'Aristote, en faisant de l'individu souverain un être autonome, indépendant, capable dedécider pour lui-même de ses actions.
Toute la tradition politique dont notre monde est issu rejettera l'idée que : « La cité est antérieure à chacun de nous pris individuellement. » II.
La société est-elle néfaste à l'homme ? L'on peut en effet envisager que la société loin d'apporter quelque chose à l'homme, lui soit imposée, et lui soitnéfaste.
Nous savons que Montaigne était maire de Bordeaux, mais doit-il uniquement se définir comme maire deBordeaux, ou bien n'a-t-il pas, pour nature, d'être maire de Bordeaux ? Les théoriciens de l'Etat montrent quel'intérêt privé doit être bâillonné au profit de l'intérêt public.
L'Etat renforce ainsi ses structures, comme par exemplela structure sociétaire, qui n'est donc plus un cadre épanouissant pour l'homme, mais un cadre menaçant qui lesurveille et l'opprime.
Ainsi l'Etat pour assurer la tranquillité dans les rangs, ne laisse pas la possibilité à l'homme des'épanouir ou de se perfectionner, mais il doit rabaisser l'homme qui prend trop de puissance.
D'ailleurs A.M.
Battistadans son livre Politique et morale dans la France de la période moderne écrit « L'Etat est vidé de tout contenu moral.
» Ainsi la société dans un cadre étatique sur-puissant, n'apporte rien à l'homme, mais le limite et le bafouesans s'inquiéter des questions morales et éthiques, mais uniquement pour faire respecter l'ordre et le calme.
Maisalors, s'il y a ce risque, pourquoi l'homme accepte-t-il de vivre sous la coupe de l'Etat par l'intermédiaire de lasociété ? III. La sortie de l'Etat de nature. Etant donné la nocivité de la société, nous pouvons nous demander : comment se fait-il que l'homme ait institué lasociété ? L'état dans lequel se trouve les hommes avant l'Etat sociétaire, est l'état de nature (état hypothétiquepensé par les philosophes pour comprendre la fondation de l'Etat sociétaire).
Nous pouvons comprendre cequ'apporte la société à l'homme en comprenant pourquoi l'homme l'a fondé.
Rousseau nous explique que l'homme estsorti de l'état de nature dès lors qu'un homme eu besoin du concours d'un autre homme.
Nous comprenons quel'homme à l'état de nature évolue individuellement.
Il se débrouille seul pour satisfaire tous ses besoins.
Seulement ilne peut y arriver seul : par exemple l'homme qui sait faire des chaussures ne sait pas forcément construire unemaison, il aura donc besoin du secours d'un autre homme.
La société permet cela : elle permet à l'homme derépondre à tous ses besoins premiers.
Hobbes pour sa part, explique que l'homme sort de l'état de nature pourentrer en société, car il vit dans la crainte perpétuelle et ne peut pas assurer sa conservation.
Ainsi il a besoin qu'unpuissant, un souverain assure et garantisse sa propre conservation.
La société permet donc à l'homme d'évoluercollectivement et ainsi de vivre, puisque ses besoins sont comblés, et que sa sécurité est assurée..
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