Devoir de Philosophie

Qu'est-ce que le cartésianisme ?

Publié le 31/12/2009

Extrait du document

I. LA MÉTHODE    — A — L'inspiration mathématique.  Les mathématiques sont, pour Descartes, le type de la connaissance scientifique, à cause de l'évidence de leur objet et de la rigueur de leurs démonstrations. Leur exemple le conduit à admettre « qu'il n'y a d'autres voies ouvertes à l'homme pour parvenir à la connaissance de la vérité que l'intuition évidente et la déduction nécessaire « (Regulae, 12). D'autre part, l'exercice mathématique est essentiel pour la formation du jugement.    — B — L'évidence par le doute.  Le premier précepte de la méthode ainsi élaborée était « de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle ; c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute « (Discours, II). C'est donc par le douté méthodique que l'on parvient à la vérité, l'évident étant ce dont on ne peut pas douter.   

« — A — L'âme et le corps.L'âme c'est la «substance pensante » (Méditations, II) ; en elle-même elle est étrangère au corps.

Mais l'existencede l'imagination nous prouve (Méditations, VI) que cette âme est intimement liée à une substance différente d'elle,le corps « auquel seul il faut attribuer tout ce qui peut être remarqué en nous qui répugne à notre raison »(Passions, 47).

Il y a identité entre l'âme, l'esprit, la raison et la pensée (rationalisme cartésien). — B — Le corps et la matière.La seule idée claire et distincte que nous puissions nous faire du corps est qu'il est une « chose étendue »(Méditations, V).

C'est pourquoi « il est certain que le nombre infini des figures suffit à exprimer toutes lesdifférences des choses sensibles » (Regulae, XII).

Par ce mécanisme géométrique, Descartes élimine la recherchedes causes finales et des qualités occultes, ouvrant ainsi la voie aux sciences positives (Cf.

son idée d'unemathématique universelle, Regulae, IV). — C — L'animal-machine.La pensée ne se divise donc pas : elle est tout entière ou n'est pas du tout.

On la trouve tout entière dans lamoindre connaissance (Cf.

le morceau de cire) et elle est entièrement absente chez les animaux, dont il fautexpliquer tous les comportements par des raisons de pure mécanique.

Chez l'homme même bien des actess'expliquent ainsi par «la fabrique du corps humain ». V.

MORALE A — Intelligence et volonté.L'idéal de Descartes est un idéal intellectualiste ; son ambition première, en effet, était de fonder une moralerigoureusement scientifique : « la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissancede toutes les autres sciences est le dernier degré de la Sagesse ».

Mais cet idéal se révèle inaccessible pour deuxraisons essentielles :1° parce que la vie ne laisse pas le temps de la réflexion.

Certes, « si je connaissais toujours clairement ce qui estvrai et ce qui est bon je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire », maisdans l'impossibilité où nous sommes d'atteindre toujours l'évidence lorsqu'il s'agit des choses humaines, il nous fautsouvent pour échapper à l'irrésolution, nous décider sans connaissance suffisante ;2° parce que la nature humaine est foncièrement irrationnelle si bien que l'impossibilité d'une science parfaite del'homme est non provisoire mais définitive.

C'est que « nous avons tous été enfants avant que d'être hommes etqu'il nous a fallu longtemps être gouvernés par nos appétits et nos précepteurs ».

Le corps et la société rendentimpossible une totale rationalisation de la conduite humaine. — B — La morale provisoire.Il faut donc se contenter d'abord d'une morale « par provision » qui nous permette de vivre tout en vaquant à larecherche de la vérité.

Sa première règle (« obéir aux lois et aux coutumes de mon pays...

») définit un conformismepurement extérieur.

Il faut suivre les traditions et les coutumes mais sans leur accorder d'autre valeur que pratique.La seconde maxime (« être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais...

») supplée auxdéfaillances de l'entendement par l'héroïsme delà volonté ; par la fidélité au choix on assure à l'action l'efficacité quela science ne peut lui donner.

La troisième maxime (« tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune...

») nesignifie pas la résignation mais le refus des vains désirs et des regrets : on ne peut vouloir vraiment que le possibleet le possible est ce que nous pouvons, « en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les chosesqui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible ». — C — La morale définitive.Ces trois maximes cependant Descartes les justifie par la possibilité qu'elles lui donnent de continuer à s'instruire.Cultiver sa raison reste le premier devoir et le suprême bien : « il n'y a aucun bien au monde excepté le bon sensqu'on puisse absolument nommer bien » et « c'est moins de perdre la vie que de perdre l'usage de la raison ».

C'esten ce sens que l'on peut parler d'une morale définitive qui consisterait en une rationalisation progressive de laconduite par la discipline de l'imagination.

Il s'agit d'une part d'empêcher les passions de nous nuire en les rendant «sujettes à la raison » et d'autre part d'éduquer le désir en distinguant clairement ce qui dépend de nous et ce quin'en dépend pas.

De cette façon nous pourrons parfois nous tromper mais notre conscience nous témoignera que «nous n'avons jamais manqué de résolution et de vertu pour exécuter toutes les choses que nous avons jugées êtreles meilleures ».

C'est en cela que consiste la Générosité, vertu suprême et source du vrai bonheur, qu'on pourraitdéfinir comme une volonté de bien juger pour bien faire c'est-à-dire une volonté de lucidité, ou encore une volontéde liberté.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles