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Qu'est-ce que le formalisme moral ?

Publié le 27/02/2005

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2  Le principe moral doit être formel et inconditionné.   « C'est en effet dans l'indépendance à l'égard de toute matière de la loi (c'est-à-dire à l'égard d'un objet désiré) et pourtant, en même temps, dans la détermination de « l'arbitre » par la simple forme législatrice universelle, dont une maxime doit être capable, que consiste l'unique principe de la moralité. » KANT, Critique de la raison pratique.   1.3  Critique de l'éthique-des-biens.   Concevoir l'éthique comme éthique-de-buts consiste à lui attacher des biens censés guider l'action morale. Cependant la nature de ces buts n'est pas nécessairement morale, il se peut que je prenne pour un bien ce qui n'est qu'une fin intéressée. En ce sens l'éthique se réfère moins aux buts poursuivis par l'individu qu'à sa manière de les déterminer porté par une intention bonne ou mauvaise. « Si nous ignorons la manière dont un but a été assigné et les étapes où l'on est passé pour l'assigner, nous ne serons jamais en mesure de découvrir, dans les simples contenus-de-buts, des caractères communs, qui permettraient de dire que tels buts sont bons et tels autres mauvais. Les concepts de bon et de mauvais ne sont donc tirés d'aucune façon des contenus-de-buts empiriques.

La définition du formalisme moral est problématique car elle met aux prises les obligations et les faits, qui sont le contexte d' application des premières. En ce sens à travers l'élucidation du formalisme moral nous touchons à la question du rapport entre le devoir-être et l'être. Le formel est synonyme d'a priori ou encore d'inconditionné, de pur. Le formalisme moral tend à fonder la morale sans en référer aux conditions de l'expérience. Seule la raison serait à la source de la morale qui ne pourrait être conditionnée par les faits sans devenir corrompue. Pour analyser l'expression formalisme moral nous procéderons en trois temps. Tout d'abord il s'agira de déterminer les fondements du formalisme moral, pour dans un second temps les interroger. Enfin il faudra répondre à la question suivante : comment le formel peut-il se réconcilier avec l'effectivité ?

« Hegel critique d'une autre manière le formalisme kantien dans la Phénoménologie de l'esprit notamment.

Il souligne le conflit qu'il y a chez Kant entre la belle-âme, celle qui vénère les purs idéaux, et la conscienceagissante attachée au réel et devant répondre à l'injonction des faits.

Labelle-âme refuse de se salir les mains, elle préfère restée dans l'ombre del'action plutôt que de corrompre ses idéaux. Transition : La détermination des limites du formalisme moral a permis de mettre en évidence le hiatus qu'il contient entre une morale trop rigide etdes faits trop imparfaits.

Il s'agit à présent de réfléchir à une éventuelleréconciliation entre l'effectivité d'une part et le formel d'autre part.

Troisième partie : Le formel peut-il trouver un terrain d'entente avecl'effectivité ? 3.1 Éthique matérielle.

Scheler défend la possibilité de valeurs matérielles a priori.

« On voit clairement maintenant à quelles positions nous aboutissons.

D'un côté nousadmettons (en l'universalisant) le principe éthique excellent de Kant : Aucune axiologie philosophique (qu'il s'agisse d'éthique, d'esthétique, etc.) n'a le droit de poser comme conditions préalables ni des biens ni moins encore des choses.

Mais il est tout aussi évident que nous considérons comme parfaitement possible qu'une telle axiologie fasse place à une série-de-valeurs matérielle, ayant sa hiérarchie propre, pleinement indépendante de l'univers-de-bienset de ses structures changeantes et posée a priori en face de cet univers et de ces structures.

» 3.2 Réconciliation du formel avec l'effectivité. « Par conséquent l' a priori n'est pas lié aux principes (ni davantage aux actes-de-jugement correspondants), par exemple comme la forme de ces principes et de ces actes (c'est-à-dire à des « formes du jugement », dont Kant fait dériver ses « catégories » à titre de « lois fonctionnelles » de la « pensée ») ; mais ilappartient totalement au « donné », à la sphère des réalités-de-fait, et un principe n'est vrai (ou faux) a priori quepour autant qu'il concerne des réalités-de-fait de cet ordre.

» SCHELER, ibid. 3.3 L'éthique formelle laisse-t-elle encore une place à la personne ? Ce qui hante le formalisme moral c'est son caractère impersonnel.

« Mais il est permis de se demander si une éthique formaliste de-la-raison et de-la-loi n'aboutit pas elle aussi (par d'autres voies que les éthiques-du-bien oudu but) à priver la personne de sa dignité, en raison de l'obligation où elle se trouve de soumettre cette personne àun Nomos impersonnel à quoi elle serait tenue d'abord d'obéir pour réaliser totalement son devenir personnel ». SCHELER, ibid.

CONCLUSION Le formalisme moral se caractérise de prime abord par son refus de faire dériver la morale de l'expérience, le devoir-être de l'être.

Cette exclusion du conditionné au profit de l'a priori tend à accroître le fossé entre la théorie,les règles morales, et la pratique, leurs applications.

L'éthique matérielle peut comporter une part formelle en tantque les valeurs qu'elle tire de l'expérience peuvent devenir a priori.

En ce sens une exclusion nette entre leformalisme moral et une éthique matérielle devrait laisser la place à leur potentielle complémentarité.. »

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