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Qu'est-ce qui distingue l'oeuvre d'art d'un objet quelconque ?

Publié le 25/07/2004

Extrait du document

3) Une distinction bien mince   Les premières oeuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'oeuvre d'art. Un porte-bouteille, une roue de vélo, un bidet. On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création. La récupération amorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour rejeter une oeuvre hors de l'art. Des artistes comme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avec notamment des poubelles, des déchets, des voitures. Le pop art par le biais de Wahrol fait rentrer des boites de conserve, d'emballage dans le domaine de l'art. Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'un objet quelque chose d'artistique, qu'il lui donne une signification. Ainsi n'importe quel objet vu par un photographe peut devenir artistique, comme chacun selon Wahrol peut avoir son quart d'heure de célébrité. Tout est nivelé, il n'y a plus de supériorité de objets sur les autres au risque de l'insignifiance. La distinction entre l'art et les objets quelconque semble bien mince.

Qu'est-ce qui distingue une oeuvre d'art d'un objet quelconque ? Qu'est-ce qui fait qu'un objet quelconque passe au statut d'oeuvre d'art ? Le beau, élément substantiel des oeuvres d'art traditionnelles ? Il tend à être dévalorisé par l'art moderne, qui de ce fait rapproche l'oeuvre d'art de l'objet trivial. La tension entre beauté et trivialité est intéressante à aborder. Est-ce une question de goût, de culture, de sensibilité ? Deux grandes références à explorer : la Critique de la faculté de juger de  Kant (au niveau du sensible), et La Distinction de Bourdieu (au niveau du social, de l'éducation, de la distinction). Si, d'une part, il faut établir quels critères permettent la distinction, il faudra d'autre part se demander dans quelle mesure ces critères sont efficaces, légitimes, et même possibles parfois lorsque art et objet se confondent (comme chez Duchamp).

Quelles sont les caractéristiques propres à un ensemble de signes et matériaux mis en forme par un esprit créateur, ensemble auquel on attribue une beauté procurant une satisfaction désintéressée, et ce lorsqu'on le compare à un type de réalité étranger à la beauté et à l'art ? Vous êtes interrogés ici sur le problème de la nature de l'oeuvre d'art et sur ce qui fait sa spécificité. Ce sujet est tout à fait classique et il est traité normalement dans le cours sur l'art. Si l'analyse des termes de l'intitulé vous conduit à l'essentiel des caractéristiques (création unique, beauté, satisfaction désintéressée), n'oubliez pas d'autres éléments, tels l'autosuffisance d'une oeuvre d'art, le fait qu'elle exprime une vision spirituelle, etc. Le plan progressif s'impose ici.  

Il s’agit ici de se demander à partir de quel moment il y a art. Un objet quelconque est un objet issu par exemple de la production industrielle, fabriqué en série, il ne se démarque en rien des autres objets de la série. Il peut être quelconque car il est fabriqué en matériaux médiocres, il peut être mal fini, bâclé, purement utilitaire et construit sans soin. Au contraire un objet d’art serait fabriqué avec attention, de manière soigneuse, en petite série ou même à exemplaire unique, il serait le résultat d’un travail créatif et original, et il aurait pour qualité d’avoir une certaine beauté, et de ressortir avec éclat des autres objets de la vie quotidienne. Mais à l’heure du design, de l’art contemporain, il devient difficile de distinguer ces deux types d’objets. Un objet issu d’un grand designer peut être produit en grande série, une œuvre d’art peut être reproduite avec minutie. Cette distinction a-t-elle encore lieu d’être ?

 

Introduction

  • I. L'oeuvre d'art et l'objet naturel : l'œuvre d'art comme produit d'une fabrication humaine.

1. L'art porte la marque de l'homme. 2. L'oeuvre fabriquée a un usage déterminé. 3. L'oeuvre d'art a une fonction spirituelle.

  • II. L'objet d'art et l'objet quelconque de la technique : l'œuvre d'art comme objet unique.

1. L'unicité du créateur : le génie. 2. L'œuvre d'art comme un monde en soi. 3. Le plaisir sui generis de l'œuvre d'art.

  • III. L'art sujet à discussion : l'œuvre d'art comme appel à la communication.

1. Les discussions sur le caractère esthétique d'un objet. 2. L'unanimité de droit. 3. L'œuvre d'art comme objet de discussion. Conclusion

« Demande d'échange de corrigé de Leray Victor ( [email protected] ). Sujet déposé : Qu'est ce qui distingue une oeuvre d'art d'un objet quelconque ? Un objet quelconque est un objet issu de la production industrielle et fabriqué en série qui ne se démarque en riendes autres objets de la série.

Il peut être quelconque car il est fabriqué en matériaux médiocres, il peut être mal fini,bâclé, purement utilitaire et construit sans soin.

Au contraire un objet d'art serait fabriqué avec attention, demanière soigneuse, en petite série ou même à exemplaire unique, il serait le résultat d'un travail créatif et original, etaurait pour qualité d'avoir une certaine beauté et de ressortir avec éclat des autres objets de la vie quotidienne.Mais à l'heure du design, de l'art contemporain, il devient difficile de distinguer ces deux types d'objets.

Un objetissu d'un grand designer peut être produit en grande série, une oeuvre d'art peut être reproduite avec minutie.

Maiscette distinction a-t-elle encore lieu d'être ?Ceci nous amène à notre problématique : qu'est-ce qui réunit toutes les oeuvres d'art au sein d'une mêmecatégorie, les permettant de se différencier des objets quelconques ?Mais qu'est ce qui confère leur valeur aux oeuvres d'art ? Afin de répondre à cette question, on doit être en mesured'en poser les limites : il convient en effet de distinguer l'objet familier du tableau de maître.

Le temps, l'admirationvouée par le public peut-elle influencer le regard porté sur une oeuvre, même la plus banale ?L'oeuvre d'art est le fruit d'un ouvrage pénible, qui a nécessité une certaine quantité de travail, découlant d'unetechnique particulière.

Son caractère unique lui confère alors une certaine valeur : elle se différencie de l'objetcommun.

De ce fait, l'oeuvre peut comporter des propriétés particulières, dont un objet technique semble dépourvu.

* Distinguer, c'est rendre reconnaissable une chose ou un objet.

C'est établir des différences, et être capable deles percevoir, de les discerner et de les relever.

C'est aussi reconnaître une chose à sa juste valeur.

Se distinguersignifie accomplir une action qui, par son importance, tend à glorifier quelqu'un, à le mettre en avant, en d'autrestermes, à s'illustrer : c'est faire valoir une qualité, un acte propre à une personne ou à une chose qui la distingue dugroupe.L'oeuvre d'art est le résultat d'un savoir-faire humain, de toute pratique produisant un résultat non naturel.

Au sensesthétique moderne, elle est une production ou une création destinée à plaire, c'est-à-dire à susciter par sonaspect une appréciation esthétique positive.

A la différence de la réalisation technique en général, elle est unique etdépourvue d'utilité purement pratique.

Cette originalité et ce désintéressement lui donnent un prestige supérieur àcelui de l'objet technique banal, prestige qui s'étend à son créateur, l'artiste.A contrario, l'objet quelconque se rapporte à une idée globalement péjorative : c'est un objet que rien ne distinguedes autres, qui conserve en son apparence ou en son utilité une certaine banalité, d'un caractère anodin, anonyme,commun, prosaïque, voire inintéressant ou même vulgaire.

Ou commence véritablement l'art ? Il paraîtrait absurde de nommer "oeuvre d'art" la corbeille à papier posée auprèsd'un bureau, du fait de sa banalité et de son usage propre qui la destine à être remplie de déchets.

Moulée enplastique, matière "brute" et peu raffinée, il semblerait que rien ne puisse la distinguer des millions d'autres corbeillesà papiers sorties des chaînes de fabrication.Cependant, lors de son moulage, la quantité de plastique employée ne peut être très précisément la même :certains produits admettent donc des "défauts techniques", indécelables à l'oeil humain.

Son originalité est doncfondée : elle se distingue des autres produits par son défaut, son "insigne" qui la démarque des millions d'autresproduits, pourtant identiques en apparence.Admettons que l'or massif soit préféré au plastique : la fonction de l'objet ne change pas.

En revanche, l'or finementtravaillé confère son caractère unique à l'objet du fait de sa valeur.Une corbeille à papier a fait l'objet d'une étude qui a regroupé des designers, ayant participé à sa conception.Admettons que la corbeille aborde un design novateur et futuriste : le designer pourra alors se targuer d'avoir crééune oeuvre d'art.

Cependant, cette originalité sera perdue, du fait de la fonction initiale et de la reproduction ensérie de cet objet.Admettons à présent qu'une corbeille à papier anodine soit retrouvée lors de fouilles archéologiques dans un millierd'années après notre ère : nos descendants auront tout le loisir de contempler et d'admirer cet objet dans unmusée, du fait de son appartenance à une autre époque, suscitant l'engouement et l'admiration.

Tel est le cas pourLe portrait de Mona Lisa, réalisé entre 1503 et 1506 par le peintre Léonard de Vinci, exposé au musée du Louvre àParis, et placé sous une très stricte surveillance du fait d'une véritable vénération de la part du public.Cette oeuvre illustre les exemples cités ci-dessus : bien que pouvant apparaître saugrenus, ils semblent mettre enévidence les différents critères qui permet de distinguer une oeuvre d'art d'un objet quelconque.

Si nous nous en. »

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