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Qu'est-ce qu'un pauvre?

Publié le 29/03/2005

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Etre pauvre est donc quelque chose de relatif et n'a donc pas de définition stricte. Quels seront alors les critères permettant de juger quelqu'un de pauvre ? Si le terme n'est que relatif alors il n'a pas véritablement de sens, il n'aura de sens qu'au sein d'une comparaison entre les individus. En effet celui qui comme l'ascète décide de faire voeu de pauvreté ne ressentira pas de manque, ni ne jugera qu'il manque du nécessaire car pour lui la nécessité est ailleurs, par exemple dans la liberté de son esprit d'être affranchi des biens terrestres. S'il est impossible de trouver un accord sur ce qu'est un pauvre parce que selon les points de vue un individu pourra être dit pauvre ou riche quels sens pourront nous lui donner ? L'ascète pourra être jugé pauvre au regard de ses biens matériels mais riche au regard de sa liberté spirituelle. L'homme qui subitement acquiert une fortune et perd ses amis en raison de la différence de classe sociale sera dit riche en un sens et pauvre en un autre. Plusieurs points de vue peuvent être envisagés pour juger quelqu'un de pauvre, la société, autrui, lui-même. Le problème sous-jacent à cet éclairage de la notion par les points de vue ou par la relation soulève la question de l'existence du pauvre. N'est-ce pas une construction sociale liée à la comparaison entre les individus qui ne reflète pas ce qu'ils sont en eux-mêmes mais permet seulement d'établir une relation entre eux permettant de les différencier ou de les comparer ?

Le sujet porte non sur la pauvreté en général mais sur ce qu'est un pauvre en particulier, autrement dit il ne va pas s'agir de donner différentes définitions de ce qu'est l'indigence en général mais d'éclairer ce que signifie concrètement un pauvre. Il ne faudra pas élargir la notion aux objets (une pauvre demeure) mais il va falloir l'envisager au regard des individus. Nous pouvons tout d'abord remarquer que le fait d'être pauvre peut se rapporter à différentes choses, un homme peut être pauvre d'esprit ou être dans une situation précaire. Dans un cas l'insuffisance est spirituelle dans l'autre matérielle. Il se peut également qu'un individu soit dit pauvre quand la chance a décidé de lui tourner le dos. Or la polysémie n'est pas la seule chose qui transparaît à partir de ces exemples mais également le lien de cette notion à l'évaluation. Quand nous disons à propos de quelqu'un « le pauvre « nous avons tendance à passer du constat à l'évaluation, il ne s'agit plus seulement de décrire un état de fait mais de le juger. Il semble qu'un pauvre soit déconsidéré en raison de sa position peu enviable, il sera objet de pitié mais non d'envie. Or en étudiant le contexte d'utilisation d'un tel terme nous apportons une information concernant sa nature. En effet insister sur l'évaluation qui accompagne ce terme, même si ce lien peut être remis en cause, indique qu'être pauvre est quelque chose de relatif. Un individu sera considéré pauvre au sein d'une société alors qu'en comparaison à d'autres sociétés il pourra être considéré riche. Etre pauvre est donc quelque chose de relatif et n'a donc pas de définition stricte. Quels seront alors les critères permettant de juger quelqu'un de pauvre ? Si le terme n'est que relatif alors il n'a pas véritablement de sens, il n'aura de sens qu'au sein d'une comparaison entre les individus. En effet celui qui comme l'ascète décide de faire voeu de pauvreté ne ressentira pas de manque, ni ne jugera qu'il manque du nécessaire car pour lui la nécessité est ailleurs, par exemple dans la liberté de son esprit d'être affranchi des biens terrestres. S'il est impossible de trouver un accord sur ce qu'est un pauvre parce que selon les points de vue un individu pourra être dit pauvre ou riche quels sens pourront nous lui donner ? L'ascète pourra être jugé pauvre au regard de ses biens matériels mais riche au regard de sa liberté spirituelle. L'homme qui subitement acquiert une fortune et perd ses amis en raison de la différence de classe sociale sera dit riche en un sens et pauvre en un autre. Plusieurs points de vue peuvent être envisagés pour juger quelqu'un de pauvre, la société, autrui, lui-même. Le problème sous-jacent à cet éclairage de la notion par les points de vue ou par la relation soulève la question de l'existence du pauvre. N'est-ce pas une construction sociale liée à la comparaison entre les individus qui ne reflète pas ce qu'ils sont en eux-mêmes mais permet seulement d'établir une relation entre eux permettant de les différencier ou de les comparer ? Un pauvre existe-t-il ? Un individu peut-il être caractérisé par ce qu'il a et non par ce qu'il est ?

« « La volonté universelle du peuple s'est effectivement unie en une société, qui doit se conserver toujours, et elle s'est soumise en conséquence à la puissance publique intérieure, afin d'entretenir les membres de cette société,qui ne peuvent se suffire.

C'est par l'Etat donc que le gouvernement est autorisé à contraindre les riches à fournirles moyens de se conserver à ceux qui ne le peuvent point, même s'agissant des besoins les plus nécessaires de lanature.

» KANT, Doctrine du droit. Transition : Un pauvre a pour caractéristique qu'il ne se suffit pas à lui-même et qu'il a besoin de l'aide de la société et des riches pour subvenir à ses besoins.

Un pauvre est donc celui qui entretient une relation dedépendance avec les individus appartenant à la même société que lui.

Après avoir tenté de définir ce qu'est unpauvre en le caractérisant par la relation et par la nature de cette relation.

Il faut à présent l'éclairer à partir dupoint de vue intérieur, c'est-à-dire à partir de l'individu lui-même. Troisième partie : Un pauvre est celui qui n'est pas maître de lui-même. 3.1 Ma pauvreté m'est extérieure, différence entre ce que j'ai et ce que je suis. « De tels raisonnements ne sont pas cohérents : « Je suis plus riche que toi, donc je te suis supérieur.

– Je suis plus éloquent que toi, donc je te suis supérieur.

» Mais ceux-ci sont cohérents : « Je suis plus riche que toi,donc ma richesse est supérieure à la tienne.

– Je suis plus éloquent que toi, donc mon élocution est supérieure à latienne.

» Mais tu n'es toi-même, ni richesse, ni élocution.

» EPICTETE, Manuel. 3.2 Etre pauvre réside dans la non-maîtrise de soi. « Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchement, sans entraves ; celles qui n'en dépendent pas, inconsistantes, serviles, capables d'être empêchées, étrangères.

Souviens-toi donc que si tucrois libre ce qui par nature est servile, et propre à toi ce qui t'est étranger, tu seras entravé, affligé, troublé, et tut'en prendras aux Dieux et aux hommes.

» ibid. CONCLUSION La définition du pauvre suppose de mettre en évidence son caractère relatif, le fait qu'il n'a de sens que par la comparaison entre les individus.

En ce sens il est une notion prenant naissance avec la société, à partir dumoment où il y a une inégalité.

Pour autant ce sens matériel de pauvreté ne doit pas en cacher un autre plusessentiel qui ne porte plus sur le rapport interindividuel mais sur le rapport de l'homme avec lui-même.

Orl'attachement aux biens extérieurs peut être à l'origine d'une servitude qui fait que l'homme, étant à la poursuite detoujours plus de richesses, n'est plus maître de lui puisqu'il obéit à des choses extérieures dont la possession nedépend pas nécessairement de lui.. »

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