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Qu'est-ce qu'une explication scientifique ?

Publié le 27/02/2005

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scientifique
     Une explication consiste pour l'essentiel en un développement. L'étymologie du verbe « expliquer » nous confirme cette acception : le latin expliquare désigne l'action de développer, c'est-à-dire de montrer toutes les implications d'une chose. Ainsi, lorsque nous voulons donner l'explication d'un terme, il nous faut développer l'ensemble de ses déterminations. Remarquons ici qu'il ne s'agit pas seulement d'en donner la définition. En effet, une explication consiste à développer toutes les propriétés d'une chose, tandis qu'une définition  nous en présente les seules propriétés essentielles. Par conséquent, celle-ci ne constitue qu'une explication partielle.      Cependant, l'explication se rapproche de la définition sur un point essentiel. En effet, l'une et l'autre consistent à donner la raison, ou tout du moins l'éclaircissement attendu sur la chose considérée. Par exemple, lorsque Pascal s'exprime ainsi dans la première des Provinciales : « Ce mot fut nouveau et inconnu ; je lui en demandai l'explication » ; c'est qu'il cherche la raison de ce mot. L'explication est donc bien un développement, mais qui doit aussi nous donner la raison de la chose expliquée.      Il semble en aller de même pour la science. En effet, une explication scientifique cherche à rendre intelligible un phénomène en lui assignant une cause déterminée. Or, cette cause constitue la loi universelle à laquelle est soumis le phénomène particulier. Nous dirons donc qu'une explication scientifique consiste à ramener un phénomène particulier à une loi universelle. Cependant, on peut se demander si cette démarche est suffisante pour donner une explication du phénomène. En effet, l'explication scientifique ne semble complète que dans la mesure où l'on insère la loi dans l'ensemble cohérent d'une théorie. Dès lors, devons-nous considérer qu'une explication scientifique consiste à ramener un phénomène sous une loi, en lui assignant ainsi une cause ? Ou bien, suppose-t-elle aussi l'interprétation de cette loi dans le cadre plus large d'une théorie ?
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« Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer.

Mais l'alphabet qui permettrait de lire cet ouvrage,d'arracher à l'univers ses secrets, ce sont les mathématiques.

Faire de la physique, saisir les lois de la nature, c'est d'abord calculer, faire desmathématiques.

Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d'équations mathématiques, et où les paramètres se mesurent. Pour un homme du vingtième siècle cette imbrication de la physique et des mathématiques va de soi, comme il semble évident que nous devonsmesurer et calculer les phénomènes observés.

Pourtant, c'est une véritable révolution qui se manifeste dans ces lignes : elles signent la fin d'unetradition d'au moins vingt et un siècle.

La tradition inaugurée par Aristote , et que Saint Thomas a christianisé au treizième siècle.

Pour comprendre la portée de cette révolution qui manifeste et renforce une véritable crise de civilisation, il faut d'abord exposer la vision du monde etdes sciences qui prédominait jusqu'à Galilée . Koyré a magnifiquement résumé le changement du monde qui s'opère entre le XVI ième et le XVII ième : on passe du « monde clos à l'univers infini ». Pour les anciens, le monde était fini, comparable à une sphère, dont le centre était la Terre, immobile au centre du monde, et la circonférence lesétoiles fixes.

L'espace est non seulement fini, clos, achevé, mais parfaitement ordonné. De plus, les anciens séparaient ce monde en deux zones : le supralunaire (au-dessus de la Lune), et le sublunaire(au-dessous de la Lune).

Ils croyaient que le monde supralunaire était parfait, immuable, car on observe à l'œil nuque le cours des astres est régulier, et toujours identique, et l'un ne peut voir aucun accident, aucun changement àla surface des étoiles.

Par contre, sur Terre, tout change, tout se modifie constamment : les choses apparaissent,se transforment et meurent.

Tout est dans un perpétuel changement.

Notre monde était considéré comme celui dela génération et de la corruption, par opposition à celui des astres. C'est ainsi qu'on en arrivait à penser une hiérarchie et une imitation d'un monde à un autre.

Notre monde imparfaitet changeant tentait d'imiter le caractère incorruptible et parfait du monde des étoiles.

Par exemple, si l'individu doitmourir, en se reproduisant il perpétue l'espèce.

L'individu meurt mais l'espèce est immortelle.

Se reproduire revient àtenter d'imiter, autant qu'il se possible, l'immortalité du monde supralunaire. On a donc un monde orienté de façon absolue.

Non seulement la Terre est le centre du monde, mais chaque chosea sa place naturelle, chaque élément son lieu naturel.

Ainsi la pierre est attirée par la terre, et y retombera toujourssi on la lance, ainsi le feu « monte » vers son lieu naturel, l'éther.

Cette vision du mode est celle d'un cosmos, clos, achevé, hiérarchisé.

Chaque chose, dont l'homme, y a sa place et sa fonction. Enfin, cette vision, qui est celle que les contemporains de Galilée reçoivent d' Aristote , interdit que l'on fasse de la physique mathématique.

La physique s'occupe des corps concrets & naturels.

La mathématique s'occupe d'objetsabstraits.

On ne trouve pas sur Terre d'objets parfaitement sphériques comme ceux qu'étudient les mathématiques,on ne trouve pas dans la nature où tout est en trois dimensions de cercle censé se situer dans un espace à deuxdimensions, puisque le cercle mathématique n'a pas d'épaisseur. Avec les découvertes de Galilée , tout change.

Galilée est le premier à avoir l'idée de pointer la lunette récemment découverte sur le ciel.

Il découvre des tâches solaires, des volcans et des cratères lunaires, et montre que la voielactée est faite de milliers d'étoiles.

C'est donc que le monde supralunaire n'est pas parfait, immuable, incorruptible.Ces cratères et ces tâches sont le signe qu'il y a changement, génération & corruption partout dans l'univers. Galilée est le premier à formuler correctement la loi de la chute des corps, à calculer le rapport de la distance parcourue par un objet qui tombe, le temps de la chute et sa vitesse.

Il montre alors deux choses : Ø Il n'y a pas de lieu naturel des corps, la notion de mouvement est relative à la place et au mouvement de celui quiobserve.

Par exemple si un marin en haut d'un mât laisse tomber une pierre sur le bateau, il verra la pierretomber en ligne droite.

Mais un observateur sur un pont verra la pierre tomber suivant une parabole.

Ou encoresi je suis dans un train, j'ai l'impression d'être immobile et que les objets hors du train se meuvent ; Ø On peut exprimer le mouvement des corps et prévoir leur chute grâce à une formulation mathématique.

Lesmathématiques peuvent servir de « langage » pour décrire la réalité concrète des corps physiques. Enfin, Galilée en vient à soutenir que Copernic avait raison : la Terre n'est pas au centre du monde ; elle n'est pas immobile.

C'est le soleil qui est au centre du monde, et la Terre tourne autour de lui et sur elle-même.

De plus, lemonde n'est certainement pas fini, mais infini. Avec toutes ces découvertes, c'en est terminé du monde tel que l'Antiquité puis le Moyen-Age se lereprésentaient.

Galilée ouvre une crise extrêmement grave : toute une vision du monde s'écroule.

L'homme perd sa place au centre du monde.

Il n'a plus de fonction définie au sein du monde hiérarchisé et fini : il est sur une planètecomme une autre, perdu dans une infinité.

Il n'a plus de monde à imiter : la nature n'est plus qu'un livre froid,désenchanté, accessible à l'abstraction mathématique. Pour les anciens, le monde était « plein de dieux » ( Héraclite ), pour les chrétiens médiéval, il chantait la gloire de. »

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