Devoir de Philosophie

Qui nous dicte nos devoirs ?

Publié le 20/01/2004

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Or, si les synthèses de ces représentations qui se produisent au sein de chaque conscience sont déjà, par elles-mêmes, productrices de nouveautés, combien sont plus efficaces ces vastes synthèses de consciences complètes que sont les sociétés ! «. Les formes élémentaires de la vie religieuse  Qui nous dicte nos devoirs ? La société, par l'intermédiaire de l'éducation qu'elle nous prodigue tout au long de notre vie. b.      Le devoir nous est dicté par la crainte de la cruauté Allant plus loin, nous pouvons trouver une source complémentaire à la prégnance des devoirs dans notre conscience : cette source est le long passé de cruauté dont témoigne l'histoire du châtiment. En effet, Nietzsche montre bien dans La généalogie de la morale que le devoir moral a son origine dans la forme primitive des contrats d'échange : celui qui doit, qui a une dette, et qui ne peut on ne veut être responsable de cette dernière, se voit infliger par celui qu'il a lésé un dommage supposé équivalent : « C'est dans cette sphère du droit d'obligation que le monde des concepts moraux « faute «, « conscience «, « devoir « a son foyer d'origine. A ses débuts, comme tout ce qui est grand sur la terre, il a été longuement et abondamment arrosé de sang. Et ne faudrait-il pas ajouter que ce monde n'a jamais perdu tout à fait une certaine odeur de sang et de torture ? C'est ici aussi que cet étrange enchaînement d'idées, aujourd'hui peut-être inséparable, l'enchaînement entre la « faute « et la « souffrance « a commencé par se former «. La généalogie de la morale.

Le devoir est le caractère de ce qui doit être, l’obligation morale qui prend la forme d’un commandement ou l’impératif auquel on obéit par respect pour cette loi morale. La définition kantienne du devoir peut nous aider à approcher le sujet : il existe d’après Kant des impératifs hypothétiques et des impératifs catégoriques. Les premiers sont des commandements qui obéissent à une finalité : ils prescrivent  un comportement parce qu’il est conforme à une fin recherchée (il prend la forme « si tu veux X, alors tu dois Y «). Les seconds, eux, n’obéissent  à aucune condition : ils sont une pure obligation, un « tu dois « impératif qui ne souffre aucune prise en compte des circonstances et qui s’applique automatiquement. En nous demandant « Qui nous dicte nos devoirs ? « nous cherchons à déterminer l’origine des impératifs, hypothétiques ou catégoriques, qui régissent nos actions. Car si mes actes sont régis par une loi morale, qui me permet de distinguer entre le Bien et le mal, encore faut-il en déterminer la source. En effet, il se peut fort bien que ce que je prends pour une loi valable en tous temps et en tous lieux ne soit en vérité que le résultat d’une éducation socialement déterminée. Mais la pression sociale peut-elle être conçue comme la source unique de nos devoirs, quand ces derniers nous sont peut être inspirés par un sentiment inné qui émane de notre cœur ? Enfin, cette dernière thèse ne peut-elle être infirmée à son tour, si nous dérivons nos devoirs non d’un sentiment inné, mais d’un calcul purement rationnel dont nous sommes les auteurs ? La question au centre de notre travail sera de déterminer l’origine de nos devoirs, en nous demandant s’ils nous sont dictés par une puissance extérieure ou au contraire par une faculté du sujet lui-même ?

« ne pas trahir la confianced'autrui, assister les faibles ? Les devoirs moraux s'imposent par leur évidence même.

Il paraîtrait presque sacrilèged'exiger d'eux des titres de légitimité.Pourtant, le philosophe refuse de s'incliner devant quelque autorité que ce soit, fût-elle la plus respectable (commel'est indiscutablement la morale).

Non qu'il refuse l'obéissance, mais il veut savoir à qui il obéit, et au nom de quoi ilest tenu à l'obéissance.

La question du fondement de la morale a donc perpétuellement hanté la penséephilosophique.

Cette question n'est autre que celle qui nous est proposée : qui nous dicte nos devoirs ? Le devoir est le caractère de ce qui doit être, l'obligation morale qui prend la forme d'un commandement oul'impératif auquel on obéit par respect pour cette loi morale.

La définition kantienne du devoir peut nous aider àapprocher le sujet : il existe d'après Kant des impératifs hypothétiques et des impératifs catégoriques.

Les premierssont des commandements qui obéissent à une finalité : ils prescrivent un comportement parce qu'il est conforme àune fin recherchée (il prend la forme « si tu veux X, alors tu dois Y »).

Les seconds, eux, n'obéissent à aucunecondition : ils sont une pure obligation, un « tu dois » impératif qui ne souffre aucune prise en compte descirconstances et qui s'applique automatiquement. En nous demandant « Qui nous dicte nos devoirs ? » nous cherchons à déterminer l'origine des impératifs,hypothétiques ou catégoriques, qui régissent nos actions.

Car si mes actes sont régis par une loi morale, qui mepermet de distinguer entre le Bien et le mal, encore faut-il en déterminer la source.

En effet, il se peut fort bien quece que je prends pour une loi valable en tous temps et en tous lieux ne soit en vérité que le résultat d'uneéducation socialement déterminée.

Mais la pression sociale peut-elle être conçue comme la source unique de nosdevoirs, quand ces derniers nous sont peut être inspirés par un sentiment inné qui émane de notre cœur ? Enfin,cette dernière thèse ne peut-elle être infirmée à son tour, si nous dérivons nos devoirs non d'un sentiment inné,mais d'un calcul purement rationnel dont nous sommes les auteurs ? La question au centre de notre travail sera de déterminer l'origine de nos devoirs, en nous demandant s'ils nous sontdictés par une puissance extérieure ou au contraire par une faculté du sujet lui-même ? I.

C'est la société qui nous dicte nos devoirs a.

La société génère notre conscience morale Nous commencerons par soutenir la thèse que la véritable source de nos devoirs est la société.

En effet, nouspouvons confondre l'obligation morale et l'obligation sociale, identifier le système des règles morales en vigueur dansune société avec une injonction sociale qui est faite aux individus.

Il y a une genèse empirique de la consciencemorale, comme le montre Emile Durkheim dans Les formes élémentaires de la vie religieuse : cette genèse se confond avec la conscience collective, ces manières d'agir et de penser que la société nous a inculquées.

Commel'écrit Durkheim : « Entre le monde des sens et des appétits, d'une part, celui de la raison et de la morale de l'autre, la distance estsi considérable que le second semble n'avoir pu se surajouter au premier que par un acte créateur.

Mais attribuerà la société ce rôle, ce n'est pas nier cette création ; car la société dispose précisément d'une puissance créatricequ'aucun être observable ne peut égaler.

Toute création, en effet, à moins d'être une opération mystique quiéchappe à la science et à l'intelligence, est une synthèse.

Or, si les synthèses de ces représentations qui seproduisent au sein de chaque conscience sont déjà, par elles-mêmes, productrices de nouveautés, combien sontplus efficaces ces vastes synthèses de consciences complètes que sont les sociétés ! ».

Les formes élémentairesde la vie religieuse Qui nous dicte nos devoirs ? La société, par l'intermédiaire de l'éducation qu'elle nous prodigue tout au long de notrevie. b.

Le devoir nous est dicté par la crainte de la cruauté Allant plus loin, nous pouvons trouver une source complémentaire à la prégnance des devoirs dans notreconscience : cette source est le long passé de cruauté dont témoigne l'histoire du châtiment.

En effet, Nietzschemontre bien dans La généalogie de la morale que le devoir moral a son origine dans la forme primitive des contrats d'échange : celui qui doit, qui a une dette, et qui ne peut on ne veut être responsable de cette dernière, se voitinfliger par celui qu'il a lésé un dommage supposé équivalent :. »

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