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QU'Y A-T-il DE SACRÉ?

Publié le 01/02/2011

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On pourra, par exemple, proposer un bref rappel historique, ou évoquer les renseignements précieux que l'ethnologie nous fournit à ce propos.

1- Le sacré et la transcendance

  1. L'attitude sacrée

    Comme le fait remarquer Caillois, le sacré n'est pas un caractère qui appartient en propre aux choses ; elles en sont investies, durablement ou de façon éphémère, mais elles peuvent aussi bien en être dépossédées. Le sacré n'en est pas moins puissant : les objets qui en reçoivent la marque inspirent effroi et vénération. En effet, le sacré manifeste la présence de la divinité, de la transcendance dans le monde, il exprime une force absolue qui s'impose aux hommes.

« Ainsi le psychanalyste, Ph.

Legendre, dans un livre difficile, mais stimulant, Jouir du pouvoir, montre que dans les sociétés contemporaines, tout ce qui touche au pouvoir d'Etat en France, fonctionne sur le modèle du sacré, avec un système d'interdits, de croyances, de rites.

Ce sacré est, en quelque sorte laïcisé, puisqu'il n'est plus questiond'ordre supérieur ; mais l'attitude est la même.

On pourrait trouver d'autres exemples similaires, et montrer que lesacré subsiste comme attitude, comportement : observance d'interdits, de rituels, sentiments d'effroi ou devénération. Les substituts du sacré Si l'on se réfère à certaines théories de l'Art comme celles de Proust ou de Malraux, malgré leurs différences, on constate également une tendance à la sacralisation.

Pour l'un et l'autre, l'Art est sacré parce qu'il témoignede la capacité de l'homme à s'élever au-dessus de sa condition, ou à entrer en communication avec cette «patrie perdue » (Proust) dont on ne garde que le souvenir.

Manifestation d'une transcendance, l'Art serait le témoignage moderne du sacré, c'est lui qui, aujourd'hui, serait investi de cette fonction. Plus banalement, on peut en effet constater que le musée fonctionne à sa manière comme un lieu sacré, et lessoins dont sont entourées les oeuvres, sous couvert de protection et de conservation, témoignent bien decette dimension proprement contemporaine de l'Art. b. La dissémination du sacré c. Le sacré est aujourd'hui occulté et disséminé.

Si l'on admet avec Bergson qu'il n'existe pas de sociétés sans religion, il faut aussi supposer qu'aucune d'entre elles ne peut se passer de sacré.

Notre analyse s'est efforcée de montrerque ce ne sont pas les choses ou les idées qui sont en elles-mêmes sacrées, mais les attitudes mentales.

Celles-cin'ont pas disparu, mais elles sont aujourd'hui disséminées.

Comme le fait remarquer Eliade, elles ont perdu leur pouvoir d'organisation du monde, elles ne sont plus susceptibles de fournir une conipréhension globale, mais ellescontinuent souterrainement à agir, disséminées un peu partout. Conclusion On pourrait, par exemple, mettre en rapport les formes éclatées du sacré actuel et l'angoisse propre au mondemoderne : Heidegger ne dit-il pas que nous sommes au plus profond de la nuit de l'Etre ?. »

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