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RAWLS ET LE RETOUR À KANT

Publié le 25/03/2015

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Le contrat rawlsien ne postule aucune bonne volonté de la part de l'individu : il exige seulement que, par une expérience de pensée, les futurs partenaires du contrat se pla¬cent dans une «position originelle« dans laquelle un « voile d'igno¬rance« leur ferait ignorer leurs propres aptitudes et la situation réelle qui serait la leur dans la société à construire. Dans une telle position, délibérément fictive, qui arrache le sujet politique à l'em-pirie, tout homme raisonnable souhaiterait le choix a priori du sys¬tème politique le plus équitable possible. La position originelle aboutirait alors à un accord originel sur deux principes de fonda¬mentaux de justices, énoncés par Rawls, qui assignent un primat à la liberté sur l'égalité et instituent un système de justice équitable et non égalitariste. Se réclamant de Kant, Rawls soutient que sa 

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« inspiration kantienne, de l'individu dans ce qu'il ad' incommensu­ rable et tenter de penser une juste procédure d'organisation de la société politique à partir du primat accordé à la liberté.

Contre l'em­ pirisme utilitariste, Rawls entend alors restaurer un point de vue transcendantal qui permette de penser des principes objectifs de la pratique.

Pour ce faire, il réhabilite au sein de la pensée politique contemporaine l'idée d'un contrat social qui ne vise plus laques­ tion de l'origine de la société, pas plus qu'il ne suppose une nature bonne ou mauvaise de l'homme, comme le faisaient les contrats de Rousseau ou de Hobbes.

Le contrat rawlsien ne postule aucune bonne volonté de la part de l'individu : il exige seulement que, par une expérience de pensée, les futurs partenaires du contrat se pla­ cent dans une« position originelle» dans laquelle un« voile d'igno­ rance» leur ferait ignorer leurs propres aptitudes et la situation réelle qui serait la leur dans la société à construire.

Dans une telle position, délibérément fictive, qui arrache le sujet politique à I'em­ pirie, tout homme raisonnable souhaiterait le choix a priori du sys­ tème politique le plus équitable possible.

La position originelle aboutirait alors à un accord originel sur deux principes de fonda­ mentaux de justices, énoncés par Rawls, qui assignent un primat à la liberté sur l'égalité et instituent un système de justice équitable et non égalitariste.

Se réclamant de Kant, Rawls soutient que sa méthode est bien une fondation transcendantale de la justice.

Il s'en expliquera en 1980 en publiant Kantian Contructivism in Moral Theory.

Mais son kantisme est assez hétérodoxe : il hésite fonda­ mentalement entre un fondement de la justice purement a priori et un fondement qui admet une référence à des «biens sociaux pri­ maires», autrement dit des éléments empiriques.

Dans ses écrits les plus récents (Justice et démocratie et Le Libéralisme politique, 1993), il semble d'ailleurs abandonner l'ambition d'une fondation strictement transcendantale, au sens kantien, de sa théorie de la jus­ tice.

Il n'en demeure pas moins que l'intuition centrale de sa pen­ sée est profondément kantienne: il s'agit de s'opposer à tout subjectivisme moral et de poser la validité objective de principes pour la pratique.

Ces principes sont globalement kantiens, moins par leur simple contenu (le primat de la liberté, dans une tradition libérale inspirée de Locke et de Kant) que par leur mode de justi­ fication fondé sur un raisonnement (le voile d'ignorance) qui sym­ bolise l'élévation de chacun, à partir de son individualité empirique, vers l'universalité du sujet pratique.

Les héritiers de Kant • 87. »

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