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Réconciliation dans la représentation religieuse

Publié le 23/03/2015

Extrait du document

En tant que c'est en-soi que cette unité de l'essence et du Soi est venue à effet, la conscience a encore aussi cette représentation de sa réconciliation, mais comme représentation. Elle parvient à la satisfaction par le fait qu'elle ajoute extérieurement à cette sienne négativité pure la signification positive de l'unité de soi avec l'essence ; sa satisfaction demeure donc elle-même affectée de l'opposition d'un au-delà. Sa réconciliation propre entre par conséquent dans sa conscience comme quelque chose de lointain, comme un lointain du futur, tout comme la réconciliation qu'accomplissait l'autre Soi apparaît comme un lointain du passé. Tout comme l'homme divin singulier a un père étant-en-soi et seulement une mère effective, ainsi aussi l'homme divin universel, la communauté, a-t-il son agir et savoir propres pour père, tandis que pour mère l'amour éternel qu'elle [= la communauté] ne fait que sentir, sans [l']intuitionner dans sa conscience comme ob-jet immédiat effectif. Sa réconciliation est par conséquent dans son coeur, mais encore dédoublée dans sa conscience, et son effectivité encore brisée. Ce qui entre dans sa conscience comme l'en-soi ou le côté de la médiation pure est la réconciliation se trouvant au-delà ; mais ce qui [y entre] comme présent, comme le côté de l'immédiateté et de l'être-là, est le monde qui est encore en attente de sa transfiguration. Il est bien réconcilié en-soi avec l'essence ; et l'on sait bien à propos de l'essence qu'elle ne connaît plus l'ob-jet comme aliéné de soi, mais comme égal à soi dans son amour. Mais pour l'autoconscience cette présence immédiate n'a pas encore figure d'esprit. L'esprit de la communauté, dans sa conscience immédiate, est ainsi séparé de sa [conscience] religieuse, qui certes énonce qu'en-soi elles ne sont pas séparées, mais un en-soi qui ne s'est pas trouvé réalisé, ou n'est pas devenu pareillement être-pour-soi absolu. «

 

« Textes commentés 49 La section Religion expose les étapes selon lesquelles s'opère une réconciliation entre l'Esprit absolu, dans lequel la conscience religieuse confesse une universalité de principe, et les figures d'histoire où s'est inscrite la révélation de cet Esprit : procès qui reprend quelques figures typiques des grandes religions et culmine, au sein du christianisme, dans la singularité de l'Homme-Dieu, en qui universalité et singularité se rejoignent pleinement.

Le destin de cette singularité s'exprime dans sa mort à toute particularité et sa résurrection sous la figure spirituelle de la communauté des croyants.

Cette communauté (pour Hegel, il s'agit de la communauté protestante), est le pendant, dans l'ordre du contenu, du OUI de plénitude formelle qu' échangè­ rent, à l'aube des temps modernes consécutifs à la Révolution, les deux auto­ consciences éthiques.

Le savoir absolu tiendra dans l'identité manifestée entre ce contenu et cette forme.

Pour l'heure, cependant, la réconciliation promise ne se donne à connaître que dans l'ordre de la représentation, sous deux figures pareillement extérieures au présent de la conscience : l'une, fixée dans le passé, concerne le destin de l'autre Soi, l'Homme-Dieu, dans l'universalité de son être i résurrectionnel ; l'autre, projetée dans un avenir indéterminé, se présente comme l'espérance eschatologique de l'accomplissement de l'humanité dans un plérôme spirituel.

Entre les deux, la conscience religieuse demeure distendue et comme en porte-à-faux : il y a discordance entre ce qu'elle affirme au niveau de sa foi et l'inachèvement du monde qu'il lui faut bien constater autour d'elle.

Or la philosophie de Hegel est une philosophie du présent et de l'effectivité.

Nous savons qu'il fut séduit, un temps, par la conception catholique du sacrement, qui a justement pour ambition d'abolir cette double distance dans l'efficience symbolique d'un présent compris comme le lieu d'une réconciliation effective.

Pourtant, la solution vers laquelle il se dirige est celle d'un dépassement de la religion dans la philosophie -lecture conceptuelle de la représentation qu'elle est, transcription de la pleine vérité du contenu dont elle est porteuse dans la forme spéculative du OUI de la réconciliation historique.. »

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