Règle sociale et conscience individuelle ?
Publié le 22/06/2004
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Introduction. — Pour le sens commun, les règles d'après lesquelles nous dirigeons notre vie morale proviennent de deux sources : le milieu (lois, code de politesse), la conscience (sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste...). Mais n'y a-t-il pas des rapporte étroits entre ces deux sources d'obligation et ne pourrait-on même pas les réduire à l'unité ? I. Examinons d'abord les rapports qu'il y a entre la règle sociale et la conscience individuelle. A. Sans doute, il est entre elles des différences profondes : a) d'abord, les mots même le disent, différence d'origine : la règle sociale s'impose à moi de l'extérieur; elle est objective; la conscience morale m'est personnelle et intérieure; elle est un jugement ou un sentiment qui vient de moi; b) ensuite différences dans ce qu'elles exigent : la règle sociale détermine les actes extérieurs, matériels (par opposition à formels); la conscience légifère pour les actes intérieurs et les intentions. B. Mais ces différences ne sont guère que théoriques. Pratiquement, en effet : a) c'est de la société, par l'intermédiaire de nos éducateurs, que noue tenons cette conscience capable de porter des jugements moraux et la plupart de ces jugements moraux eux-mêmes : la conscience, ne porte-t-elle pas, suivant le milieu qui l'a formée, des jugements différents ? b) ensuite, la société ne se désintéresse des pensées et des intentions que dans la mesure où elles lui échappent : dès qu'elle peut les saisir, elle en tient compte (sanctions légales et sanctions diffuses); c) enfin il serait faux de croire que la règle sociale n'entraîne pas de devoir de conscience : dès que l'autorité est légitime, la règle qu'elle porte oblige en conscience; nous devons même, en conscience, observer un simple usage de politesse, lorsque l'omettre pourrait blesser. On est ainsi amené à poser la seconde question de cet exposé.
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