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Rosseau. Emile ou de l'education

Publié le 11/01/2013

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Explication de texte : « Émile ou de l'éducation «, Jean-Jacques Rousseau Dans l'histoire de la littérature, l'amour change sans cesse de position dans la réflexion des écrivains. Étant célébré au Moyen Age, l'Amour sera ensuite fortement condamné avec des moralistes au XVIIe siècle avant d'être remis à la mode avec l'arrivée du mélodrame en XIXe. Ce constat nous mène à douter sur le caractère condamnable de l'Amour. Ce dernier mérite-t-il vraiment de subir toutes ces condamnations que fournissaient les intellectuels au XVIIe siècle ? C'est dans cette optique que Rousseau retravaille cette notion et élabore un nouveau concept de la passion. Pour Rousseau, l'Amour, loin d'être nuisible à la raison, correspond plutôt à un élément de cette dernière qui relativise la force de l'instinct sexuel sur l'homme. Ainsi, Rousseau élabore ses arguments en deux parties où dans un premier temps, il essaie de distinguer le véritable Amour de l'impulsion sexuel provenant de l'instinct et dans un second temps, il fait un éloge de l'Amour en démontrant qu'il vient de la raison et correspond à un frein à nos penchants sexuels. Dès le début du texte, Rousseau introduit une phrase qui peut sembler paradoxal : « Le penchant de l'instinct est indéterminé «. Elle est paradoxale parce que généralement, le mot « instinct «, qui signifie l'impulsion innée, inconsciente, qui pousse un animal ou un être humain à se comporter d'une certaine façon, est associé...

« concerné. On ne pr éfère une chose que lorsque l’on a compar é c'est­ à­dire lorsque l’on a soumis les objets   à  notre r éflexion. La passion ici est une expression de la libert é, par le libre choix de l’ être aim é car elle   n’est soumise mais elle s’autod étermine par rapport  à la raison, la culture. Le texte  évolue ensuite et aboutit  à un  éloge de l’Amour en exposant  à la fois ses qualit és humaines et   vertueuses. Ainsi, dans cette longue phrase de la ligne 7  à la ligne 11, Rousseau explique que l’Amour   est un sentiment, la facult é de percevoir des sensations. Cela parce que sans l’amour   « on serait hors   d’ état de sentir ». C’est un sentiment qui est particulier, il est, selon Rousseau, et sera toujours honor é   des   hommes.

  Il   s’agit   donc   d’un   sentiment   que   l’on   respecte   et   auquel   on   rend   hommage.

  L’Amour   m érite cet hommage, il est  « estimable » car sans lui, l’homme sera incapable de sentir ce qui lui r éduit  à   un   simple   animal,   d épourvue   de   raison,   de   sentiment.

  Mais   avant   d’affirmer   cela,   Rousseau   expose   tous les effets n égatifs que peut procurer l’Amour. Il provoque des  « emportements » qui peuvent nous   é garer.

  L’amour   peut   mener   l’homme   à  des   situations   extr êmement   souffrantes   dont   les   exemples   ne   manquent  pas.  L’amour peut  aussi  produire  ou  faire sentir des    «  qualit és  odieuses  ».  Cela parce  que   lorsqu’on aime, on est capable de tout faire pour l’amour, m ême de commettre des actes qui suscitent la   haine,   l’indignation   et   le   d égoût.

  C’est   aussi   pour   ces   raisons   l à  que   les   anc êtres   de   Rousseau,   les   rationalistes  de   XVII e   si ècle   condamne   l’amour.

  Pour  eux,   l’amour   emp êche   l’homme   de   se  comporter   raisonnablement. Pourtant, toutes ces cons équences p éjoratives de l’Amour sont associ ées  à: « bien que   ». Ce mot montre une logique de r écession qui nuance tous ces  éléments p éjoratifs pour mettre en avant   les   qualit és   positives   de   l’amour.

  Rousseau   arrive   ici   à mettre  en   évidence   l’opposition  traditionnelle   entre raison et passion. C’est pr écis ément ce qu’il d éveloppe dans la suite du texte   : «Ce choix qu’on met   en opposition avec la raison nous vient d’elle ». Cette opposition, c’est nous qui la formons nous m êmes   mais elle n’existe pas en tant que telle. Cette opposition vient de notre raison. En effet, quand on dit le   fameux proverbe "l’Amour rend aveugle" on vise par­l à le probl ème de la sup ériorit é de l’Amour sur la   raison.

  Pourtant,   pour   Rousseau,   l’Amour   embellit   le   monde   :   «   À  de   meilleurs   yeux   que   nous   ».

  Il   d éveloppe   une   nouvelle   vision   du   monde,   un   monde   rempli   d’amour,   de   tendresse   et   tr ès   optimiste.

  L’amour     «   voit   des   rapports   que   nous   ne   pouvons   apercevoir»,   il   s’agit   d’ici   d’une   relation,   entre   l’amour   et   la   raison.

  Rousseau   reprend   ensuite   son   argument   au   d ébut   à  savoir   le   r ôle   de   l’instinct   sexuel dans la relation amoureuse : « Pour qui n’aurait nulle id ée de m érite, ni de beaut é, toute femme   serait  également bonne, et la premi ère venue serait toujours la plus aimable ». Pour certains, le r ôle de   l’instinct sexuel semble compl ètement disparu de la relation amoureuse. Un sexe n’est plus forcement   attir é  vers   l’autre.

  L’homosexualit é  est   donc   l’exemple   du   jugement,   et   du   choix   et   des   éléments   rationnels   dans   l’Amour.

  Enfin,   dans   la   derni ère   phrase,   Rousseau   introduit   clairement   sa   th èse.

  L’amour ne vient pas de la nature, mais il limite l’homme de trop d épendre de ses penchants sexuels en   impliquant   le   r ôle   de   la   raison.

  Il   emp êche   l’homme   de   se   conduire   de   fa çon   trop   naturel   ou   trop     «   sauvage », et contribue donc a la bonne conduite de l’humanit é. Ici, l’Amour devient vertueux, c'est­ à­ dire qu’il conforme  à la morale  En   prenant   l’exemple   sur   le   choix   du   compagnon,   Rousseau   cr ée   donc   ici   un   nouveau   concept   de   l’Amour qui implique n écessairement la raison. Ce n’est pas non plus uniquement un sentiment. C’est   un jugement guid é par la raison qui permet de donner du sens  à nos tendances. Ainsi, selon Rousseau,   l’amour, la passion n’est pas condamnable parce que l’amour ne se r éduit pas aux simples d ésirs sexuels   provenant de l’instinct mais aussi  à des  éléments qui rendent l’homme aveugle ou nuisant  à sa raison.

  L’amour, conform é à la raison embellit le monde et permet  à l’homme de se conduire correctement. L’int érêt philosophique de ce texte est donc de rompre avec la pens ée des moralistes du XVII e  si ècle. Ce   nouveau concept de Rousseau sera utilis é jusqu' à notre  époque. . »

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