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ROUSSEAU: L'histoire comme miroir de l'homme.

Publié le 29/04/2005

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rousseau
L'Histoire est un grand miroir où l'on se voit tout entier. Un homme ne fait rien qu'un autre ne fasse ou ne puisse faire. En faisant donc attention aux grands exemples de cruautés, de dérèglements, d'impudicités, et de semblables crimes nous apercevons où nous peut porter la corruption de notre coeur quand nous ne travaillons pas à la guérir. La pratique du monde enseigne l'art de vivre ; ceux-là y excellent qui ont voyagé, et qui ont eu commerce avec des personnes de différents pays, et de différente humeur. L'Histoire supplée à cette pratique du monde, à ces pénibles voyages que peu de personnes peuvent faire. On y voit de quelle manière les hommes ont toujours vécu. On apprend à supporter les accidents de la vie, à n'en être pas surpris, à ne se plaindre point de son siècle, comme si nos plaintes pouvaient empêcher des maux dont aucun âge n'a été exempt. ROUSSEAU
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« Europe.

Ces récits de voyageurs (Magellan : 1480-1521 ; Bougainville : 1729-1811), parfois de missionnaires (LasCasas : 1474-1566), font prendre conscience aux philosophes occidentaux de la diversité de l'humanité.

Ce qui neveut pas dire que ces philosophes l'admettent, enclins qu'ils sont à considérer comme inférieure et « primitive »toute autre civilisation que la leur.

Dans l'Antiquité déjà, les premiers grands historiens étaient souvent de grandsvoyageurs, des ethnologues dirions-nous aujourd'hui.

Hérodote par exemple, considéré comme l'ancêtre de l'histoire,a parcouru tout le Bassin méditerranéen pour recueillir ou vérifier des informations qui circulaient surtout oralement.L'étymologie atteste de ce lien étroit entre l'histoire et le voyage : historia veut dire en grec « enquête ».

Cettehistoire très vivante, très proche de ses sources atteste par sa quête active de témoignages ou de documents d'unsouci critique de vérification.

L'histoire, dès son origine, a cherché à se dégager du jugement partial sur le cours desaffaires humaines pour en atteindre une connaissance plus objective. Question 3 Dans ce texte, le mot « liberté » est pris au sens social de la condition de celui qui est maître et responsable de sesactes, par opposition à l'esclave.

Cette condition est conçue par Rousseau comme un bien naturel et c'est à ce titrequ'elle est considérée comme inaliénable.

Mais la liberté est-elle un « bien » ? On peut contester la positionrousseauiste en voyant dans la liberté une condition sinon mauvaise au moins difficile pour l'homme.Mais commençons par montrer en quel sens on peut envisager la liberté comme un bien.

Elle ne saurait être unepropriété, c'est-à-dire une chose possédée légitimement au nom d'un droit (comme quand on dit de quelqu'un deriche qu'il a « du bien ») ; elle est un bien dans la mesure où elle convient aux hommes, où elle est bonne pour eux.Ce qui peut s'établir assez facilement si on admet que tout homme aspire à faire ce qu'il désire.

Plus il sera libre,indépendant, plus il accroîtra ses chances d'être satisfait.

Il vaut mieux compter sur soi-même que sur la chance ousur autrui pour obtenir de la vie ce qu'on en attend.

Dans cette perspective, la liberté est un bien suprême : elle estle meilleur moyen d'être heureux.Mais s'en tenir à cette considération serait superficiel.

C'est en effet un postulat naïf de croire que tout hommecherche à faire ce qu'il veut.

D'une part, il n'est pas toujours facile de savoir ce que l'on veut et par conséquent devouloir.

D'autre part, il arrive que l'on désire s'en remettre à l'autorité d'un autre, que l'on préfère abdiquerservilement sa liberté plutôt que d'en assumer pleinement la responsabilité.

Le plaisir de la soumission est unetentation qu'on ne saurait surestimer chez les hommes toujours avides de croyances et de cultes, cultes qui ne sontpas nécessairement religieux.

Mais surtout, il y a quelque chose de terrible dans le fait d'être prêt à répondre de sesactes (« responsabilité » vient du latin respondere) et les Anciens l'avaient compris : l'homme libre en effet, dansl'Antiquité, était un homme prêt à mourir pour rester libre.

Au contraire l'esclave préférait sauver sa vie en échangede sa liberté.

La lâcheté, la peur de mourir, le désir de vivre sont les véritables menaces pour la liberté.

Il faut pourainsi dire avoir fait le deuil de sa propre mort pour pouvoir être libre.Est-ce à dire que l'exigence de liberté se fonde sur une aspiration à mourir ? Prenons garde, pour commencer, à nepas confondre la revendication politique des libertés — qui correspond à une expansion de la vie, à une affirmationdes désirs — avec l'exigence éthique de la liberté-responsabilité.

Cette dernière, seule, engage intérieurement enconfrontant le sujet à la perspective de sa mort.

Elle n'est pas désir de mourir, mais au contraire aspiration à vivreune vie qui ne soit ni anonyme ni mécanique mais pleinement vécue et assumée par le sujet en son nom propre.

Unevie libre est une vie dont on s'efforce de répondre et qui jouit d'autant plus d'elle-même qu'elle n'est plus subie maisagie, décidée, acceptée.

La liberté n'est pas tragique ; elle n'apparaît telle qu'à celui qui tient à la vie à tout prix etqui, ce faisant, s'interdit de se poser la véritable question : non pas « vivre ou ne pas vivre ? » mais « quelle vie ai-je envie de vivre ? » Vivre libre, c'est faire le difficile choix de vivre, de vivre sa vie.La liberté, entendue au sens de la responsabilité assumée, est donc un bien mais il ne semble pas qu'elle apparaissecomme telle à tous, ni qu'elle soit forcément désirable et facile à atteindre.

La notion de liberté, au-delà desformules militantes et des abstractions philosophiques, confronte l'homme à la question angoissante de sa mort.C'est en réalité une question, question libératrice si elle est sincèrement posée, question qui conduit l'homme àrépondre de lui-même, à dire oui à la vie, question qui d'une certaine manière force à faire de son existence unchoix. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par les. »

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