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Sans Dieu, l'homme est condamné à être libre J.-P. SARTRE

Publié le 26/01/2020

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dieu

Sans Dieu, l'homme est condamné à être libre

J.-P. SARTRE <1905-1980)

Sans Dieu, que devient l'homme ? Sartre revendique la liberté absolue du sujet. En ce sens, l'athéisme sartrien n'est pas un athéisme du système (le monde serait déterminé par des structures), mais un athéisme de la subjectivité : la liberté de l'homme dépasse toute situation concrète.

Dostoïevski avait écrit : « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. Il ne trouve d’abord pas d’excuses. Si, en effet, l’existence précède l’essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté. Si d’autre part, Dieu n’existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi nous n’avons ni derrière nous ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls sans excuses. C’est ce que j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre.

Si j’ai supprimé Dieu le père, il faut bien quelqu’un pour inventer les valeurs. H faut prendre les choses comme elles sont Et par ailleurs, dire que nous inventons les valeurs ne signifie pas autre chose que ceci : la vie n’a pas de sens a priori. Avant que vous ne viviez, la vie, elle, n’est rien, mais c’est à vous de lui donner un sens, et la valeur n’est pas autre chose que ce sens que vous choisissez.

Jean-Paul Sartre, L’Existentialisme est un humanisme (1946), coll. « Pensées », éd. Gallimard, 1970, pp. 36-37.

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