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Schopenhauer: désir et douleur

Publié le 06/02/2011

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Schopenhauer: désir et douleur Nous sentons la douleur, mais non l'absence de douleur ; le souci, mais non l'absence de souci ; la crainte, mais non la sécurité. De plus, Nous ressentons le désir, comme nous ressentons la faim et la soif ; mais dès que le désir est-il rempli, aussitôt il en advient de lui comme de ces morceaux goûtés par nous et qui cessent d'exister pour notre sensibilité, dès le moment où nous les avalons. En outre, Nous remarquons douloureusement l'absence des jouissances et des joies, et nous les regrettons aussitôt ; au contraire, la disparition de la douleur, quand même elle ne nous quitte qu'après longtemps, n'est pas immédiatement sentie, mais tout au plus y pense-t-on parce qu'on veut y penser, par le moyen de la réflexion. Seules, en effet, la douleur et la privation peuvent produire une impression positive et par là dénoncer d'elles-mêmes. Le bien-être, au contraire, n'est que pure négation.

D'abord, Schopenhauer postule un devoir être profondément ancré dans le vivant qui se manifeste en l'homme par le désir. Ce qui n'est pas sans rappeler ce que disait Spinoza : « Chaque chose selon sa puissance d'être, s'efforce de persévérer dans son être (...). « Éthique, troisième partie, proposition VI Gallimard 1954, p. 156 et, « Cet effort (conatus) quand il se rapporte à l'esprit seul, est appelé volonté, mais, quand il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, est appelé Appétit. « Ibidem, scolie de la proposition IX, p.158 ainsi, « (...) Le désir est l'appétit accompagne de la conscience de lui-même. « Ibidem, scolie de la proposition IX, p. 159  Ainsi, le désir qui résulte de la volonté de vivre est essentiellement humain (il appartient à l'essence de l'homme et nécessite une conscience). Or, le désir ne peut être qu'insatisfait de sorte que l'homme ne peut accéder à la réalisation de ce vouloir vivre et ne peut qu'être frustré en ressentant l'absence de la pleine satisfaction qu'est le bonheur.

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« Désir et bonheur « Il n ’y a qu ’une erreur inn ée : celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux.

» nous dit Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XIXe siècle, réputé entre autre pour son pessimisme.

Inspiré par des auteurs comme Emmanuel Kant et Platon, il publie en 1819 son essai intitulé "Le monde comme volonté et représentation".

Dans l'extrait ici livré à notre étude, il nous fournit une définition du désir et son lien avec le bonheur.

Ces deux grandes id ées clef de la philosophie sont jointes par une question qui pourrait être traduite par: le bonheur est -il atteignable par la satisfaction des désirs? Est-il seulement atteignable? Satisfaire un désir rend -il heureux? Fidèle à son pessimisme notoire et à son scepticisme, le philosophe allemand nous présente la vie comme un va et vient entre souffrance et ennui où le bonheur ne peut sans doute s'apparenter qu'à l'absence de malheur.

Nous verrons dans une première partie les trois moments de son argumentation qui vont pour la première partie du début jusqu'à "...il faut que nous les ayons perdus, car ils sont aussi négatifs." ; pour la seconde de "Que notre vie était heureuse..." jusqu'à "...la capacité de ressentir la douleur." ; et enfin la dernière de "Le cours des heures..." jusqu'à la fin de l'extrait. Dans un second temps, nous formulerons une critique des arguments du philosophe en dressant une vision du bonheur plus optimiste.

Dès la première phrase du texte, Schopenhauer dépeint le désir comme un manque.

En effet, Leibniz le définit aussi en ces termes "L'inquiétude qu'un homme ressent en lui même par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c'est ce qu'on nomme désir." Ainsi voit-on que le désir est par définitio n et par étymologie synonyme de manque.

Schopenhauer nous dit aussi qu'une fois ce manque comblé, le désir disparaît, n'est plus sensible pour l'Homme.

Ce désir est vécu "douloureusement" pour Schopenhauer, qui l'apparente à la souffrance.

En revanche, la satisfaction d'un manque n'apporte qu'un sentiment à retardement et qui n'est le fruit que de notre raison mais non d'une sensation forte.

Pour le philosophe allemand, l'homme ne peut sentir que le manque donc le désir, et ne ressent pas au contraire sa sa tisfaction.

La vue ne faisant le bonheur que des aveugles pourrait illustrer ce phénomène: l'Homme connaissant le bien être ne le ressent pas.

Ainsi Schopenhauer en vient à dire que seul le désir et le manque sont des sources positives alors que la satisfa ction n'est que négative, puisque cette dernière ne se résume somme toute que par l'absence de sensation d'absence.

En effet, personne ne se lève tous les matins en remerciant le monde d'avoir deux jambes valides aptes à marcher et à courir.

Cependant, pou r peu qu'une douleur au genou par exemple se déclare, cette souffrance est suivie du désir de retrouver sa pleine mobilité et de l'impression que cela ferait notre bonheur.

Une fois guéri, ce désir s'efface et l'ancien blessé ne commencera cependant pas à remercier le monde d'avoir deux jambes valides.

Ainsi cet exemple, bien que trivial, vient illustrer à l'aide de l'un des trois grands biens de la vie qu'est la santé selon Schopenhauer, le fait que l'Homme ne sent pas le bonheur, puisqu'il est perçu comme normal pour lui, mais ressent fortement la souffrance du manque.

Dans ce deuxi ème temps de son argumentation, Schopenhauer commence par souligner le fait que l'on était heureux, on ne l'est jamais: en effet le bonheur pour lui se conjugue toujours au p assé ou au futur.

Ce n'est qu'une fois souffrant du désir et du manque que l'on se rend compte de notre précédent bien être.

On est ainsi soit nostalgique soit en attente de jours meilleurs.

Dans sa deuxième phrase de cette seconde partie, Schopenhauer souligne que notre recherche continuelle d'assouvissement de nos désirs entraîne une accumulation de biens.

On désire un objet jusqu'à son obtention, alors s'opère une "décrystalisation" du désir.

Cette idée, venant de Stendhal, montre que désirer quelque chose lui confère des qualités qui vont disparaître et être brisées par la réalité lorsque celui -ci sera possédé.

Ainsi s'habitue- t- on au plaisir de posséder l'objet du désir. »

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