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Sciences & Techniques: Comment naissent les civilisations ?

Publié le 22/02/2012

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Pourquoi la civilisation technologique est-elle née au Proche-Orient plutôt qu'en Amérique, en Chine plutôt qu'en Afrique ? En vertu d'une " supériorité " de leurs habitants ? Non : en raison de caractéristiques géographiques qui ont favorisé l'invention de l'agriculture... Il y a 13 000 ans, Homo sapiens sapiens occupait quasiment la totalité de la planète. Tous les hommes vivaient de la chasse et de la cueillette. Pourquoi, dans cette apparente égalité, des civilisations fort différentes sont-elles nées ? Pourquoi le développement technologique n'a-t-il pas été le même partout ? Plus naïvement : pourquoi les Européens ont-ils envahi l'Amérique et décimé les Indiens, et non le contraire ? Les origines de l'agriculture... L'agriculture a vu le jour en divers points du globe. 8 500 ans avant notre ère, les paysans les plus précoces se sont mis à cultiver des plantes sauvages (blé, orge, lentilles, pois, olives) au Proche-Orient. 500 ans plus tard, ces premiers agriculteurs domestiquaient chèvres et moutons.

« ...et son expansion européenne Au rythme d'un kilomètre par an, les plantes cultivées dans le Croissant fertile ont progressivement " colonisé " l'Europe entière. Comme la vaste région du Croissant fertile présente des caractéristiques géographiques et des sols très différents sur de courtesdistances, la multiplicité des environnements a favorisé l'apparition de végétaux variés, à la croissance échelonnée dans le temps .

Le Proche-Orient s'est donc doté naturellement de nombreux candidats à la domestication.

Ainsi, en occupant une seule région, leshommes pouvaient se nourrir en toute saison.

Ils n'avaient plus besoin de migrer en quête de nourriture. La plante cultivée diffère de son ancêtre sauvage par une croissance plus rapide et par des graines de dimensions supérieures.

Cesnouveaux caractères résultent de mutations génétiques.

Elles sont apparues par hasard, mais les chasseurs-cueilleurs les ont viterepérées. Récemment, les biologistes moléculaires ont montré que les ancêtres sauvages du blé et de l'orge sont génétiquement très prochesdes céréales qu'on cultive aujourd'hui.

Alors que l'ancêtre du maïs, la téosinte mexicaine, ne ressemble en rien à la céréale actuelle.

Ila fallu de longues modifications dans la biologie de la plante sauvage pour qu'elle donne un véritable produit agricole.

Voilà pourquoil'agriculture a vu tardivement le jour au Mexique.

En d'autres points du globe, des sols trop pauvres, des altitudes trop élevées se sontopposés au surgissement d'une grande diversité végétale. Les habitants de ces contrées déshéritées ont dû acquérir de leurs voisins les précieuses plantes cultivables.

En Europe (à partir duCroissant fertile) et en Asie (à partir de la Chine), l'expansion est particulièrement rapide : environ 1 km par an.

En revanche, lesplantes mexicaines ont mis deux fois plus de temps à atteindre les Etats-Unis. Pourquoi ces différences ? Les Amérindiens - et les Africains - seraient-ils moins réceptifs à l'innovation ? Encore une fois, JaredDiamond répond non.

Tout vient des orientations géographiques différentes des trois immenses continents : est-ouest pour l'Eurasie,nord-sud pour l'Afrique et l'Amérique. C'est donc sur l'axe est-ouest que les agriculteurs du Croissant fertile ont cherché d'autres terres à cultiver.

Ils ont rapidement migré lelong de la même latitude, où ils ont rencontré des caractéristiques climatiques identiques à celles de leur lieu d'origine : durée du jour,pluviométrie et variations saisonnières.

Or, ce sont justement les signaux dont la plante a besoin pour germer et se développer.

Ainsi,dès le départ, les céréales du Croissant fertile étaient génétiquement adaptées aux nouvelles régions agraires eurasiennes. En revanche, les paysans d'Amérique ou d'Afrique se sont heurtés aux barrières climatiques des déserts et des régions tropicales,dues à l'orientation nord-sud de ces continents.

Pour les mêmes raisons, l'expansion de l'élevage fut lente.

Dans le monde, seulesquatorze espèces animales ont jamais été domestiquées.

Les plus utiles à l'homme - vache, mouton, chèvre, cochon, cheval -proviennent, toujours pour des raisons géographiques, du Croissant fertile.

Ainsi, outre des céréales, les premiers paysans disposent,cinq cents ans plus tard, de viande, de laine, de produits laitiers, de fumier pour les cultures, de moyens de transport et de combat...Richesses associées aux bactéries et aux virus. En effet, les généticiens ont montré que les agents pathogènes les plus terribles (variole, grippe , tuberculose...) sont tous dérivés des germes qui infectent les animaux domestiques.

En parquant le bétail, les premiers éleveurs ont favorisé la diffusion des microbes ausein des troupeaux.

Puis, progressivement, bactéries et virus ont évolué pour ne plus infecter que l'espèce humaine. Bienfaisante immunité Parce que les Eurasiens cohabitent depuis des millénaires avec leurs élevages, ils sont immunisés contre ces fléaux.

Mais quellearme redoutable pour décimer les populations des autres continents ! Ainsi, en 1492, quand Christophe Colomb " découvre " leNouveau Monde, plus encore que les armes à feu, ce sont la variole, la grippe, la rougeole et le typhus qui anéantissent lespopulations précolombiennes.

Une préfiguration des guerres biologiques du XXIe siècle ?. »

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