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Sciences & Techniques: Le rôle majeur des émotions

Publié le 22/02/2012

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C'est dans un bain d'émotions et de sentiments que se développe notre cerveau. Toute la vie, par l'intermédiaire des nerfs et des hormones, il reste soumis aux aléas du corps et du monde qui l'entoure. Ainsi, le cerveau d'un adulte, bien qu'apparemment achevé, demeure en perpétuel devenir. Il le doit à ses capacités plastiques. De fait, sa construction s'opère selon les stricts plans fournis par les gènes. Sa plasticité lui permet néanmoins de conserver un degré de liberté et d'improvisation dans son organisation, en réponse aux sollicitations de l'environnement. C'est ce qu'on nomme l'épigenèse. Elle a, chez l'homme, une importance considérable. Les émotions en sont les maîtres d'oeuvre. Par l'intermédiaire des organes sensoriels, notre cerveau reçoit des informations sur l'environnement. Celles-ci se mêlent aux messages du corps : la vision d'une table bien garnie n'aura pas le même effet sur un dîneur repus et sur un affamé de plusieurs jours. Inversement, notre cerveau agit sur le monde par la commande des muscles : leurs contractions coordonnées produisent des actions aussi complexes que planter un clou ou chanter un air d'opéra. Il dirige également, par le biais des hormones et du système nerveux autonome, les émotions qui agitent notre corps. Nos actions seront ainsi colorées par la teinte de nos humeurs.

« déplaisant d'une expérience donne à chaque représentation sa valeur affective. En outre, la formation des cartes s'accomplit dans la continuité du temps.

Elle situe l'activité cérébrale entre passé et futur.

La tracedu passé se marque dans la forme des cartes, dans la réalité anatomique et physiologique des relations entre les neurones.

Lesmécanismes fondamentaux impliqués dans la reconfiguration des cartes cérébrales de l'adulte sont probablement très similaires àceux qui forment les grandes voies neuronales de l' embryon . La formation des cartes cognitives Le cerveau est un objet historique.

Les cartes cognitives n'y naissent pas spontanément.

Elles commencent par être tracées, à grostraits, au cours de l'embryogenèse cérébrale, en suivant le canevas des programmes génétiques. Les neurones qui ont rapidement fini de se diviser se répartissent d'abord dans un nombre limité de segments.

En effet, chaque cellule nerveuse a une localisation définie dans les trois plans de l'espace grâce aux informations fournies par des " gènes de position ".Cette division segmentaire donne au cerveau sa forme générale.

Elle est très semblable chez tous les vertébrés : on peut doncimaginer qu'elle se traduise par un fond commun comportemental et émotionnel. Une fois les neurones en position, reste à résoudre le problème du câblage.

Celui-ci est assuré par les neurones eux-mêmes.

Leurscorps cellulaires émettent d'élégants et fins prolongements : les dendrites et les axones.

Les premiers, les plus nombreux, assurent laréception des messages.

Les seconds, dont le nombre excède rarement deux, sont quant à eux chargés de l'émission. Les connexions neuronales destinées à former les cartes cognitives se mettent en place suivant deux directions principales.

L'une estradiale, l'autre tangentielle.

Ces deux directions suffisent à dessiner, dans le globe cérébral, nos planisphères personnels, lesreprésentations de l'environnement dans lequel nous vivons.

Elles sont comme les axes nord-sud et est-ouest qui orientent les cartesgéographiques. La direction radiale relie intérieur et extérieur.

Elle est suivie par de longs prolongements de neurones.Ceux-ci unissent nos organes périphériques aux régions profondes du cerveau , puis au cortex sensoriel. Ils forment ainsi de nombreuses voies. Certaines d'entre elles véhicules les informations élémentaires : c'est le cas de la voie visuelle reliant la rétine au cortex occipital, ou de la voie motrice principale quiplonge au cortex moteur aux muscles.

D'autres associent les noyaux profonds du cerveau aux multiples aires corticales.

Leur contribution au contrôle des fonctions cognitives est permanente.

Elle n'estcependant pas spécifique d'une modalité sensorielle. La deuxième direction suivie par les connexions neuronales est tangentielle, parallèle à la surface du cortex.

Elle associe entre ellesles aires qui reçoivent ou émettent les principales modalités sensorielles et motrices.

Chacun de nos cinq sens dépend en effet d'uneaire corticale primaire et de plusieurs aires secondaires.

Les connexions réciproques de ces régions cérébrales forment les principauxaxes de communication entre les cellules qui élaborent la perception et l'action.

C'est à partir de ces associations que s'élaborent lescartes cognitives, réseaux simples ou complexes agités par l'activité électrique des neurones qui les composent. Le voyage des axones vers leur cible est un voyage organisé, animé, poussé par une force génétique intrinsèque.

Celle-ci n'agit passeule : le périple des axones est interactif.

Chaque prolongement neuronal est ainsi guidé dans sa progression par les signauxprésents sur les membranes externes des cellules avoisinantes.

Des molécules diffusibles orientent également la direction desconnexions.

Elles agissent à la manière d'un parfum, attirant ou répulsif. Au cours de ce voyage, les neurones perdent peu à peu cette innocence originelle qui les rendaient incompétents mais pleins depotentialités.

Leur croissance nécessite des choix restrictifs et précis.

D'eux dépendent la spécificité et l'organisation des connexions. Arrivés à bon port, ils cessent leur progression.

Dès lors, les synapses se forment : l'information y passeradu neurone vers sa cellule cible, le plus souvent un autre neurone.

Cette formation des synapses dépend de l'activité réciproque des deux neurones mis en relation. En effet, chez l' embryon et le nouveau-né, les connexions neuronales sont souvent plus nombreuses que nécessaire pour le fonctionnement du système.Les terminaisons utiles seront sélectionnées par l'activité des neurones, souvent par l'intermédiaire demessagers chimiques.

Cela contribuera à l'élimination des synapses inactives.

Seules les connexionsfonctionnelles seront conservées et même renforcées par l'usage et l'expérience. Les cartes cognitives ne sont donc pas seulement des objets définis dans l'espace du cerveau.

Elles possèdent également unedimension temporelle.

La chronologie des excitations et des inhibitions de l'influx nerveux qui les parcourt agit comme un métronome.Elle règle la quantité et la qualité des relations entre cellules. Sans l'harmonisation des signaux émis et reçus, le concert des neurones ne serait que du bruit.

L'espace et le temps gouvernent lesreprésentations de notre monde.

Le temps du cerveau est donc multiple : le temps rapide et labile du fonctionnement neuronal n'estpas celui, permanent, de sa construction.

Pourtant, l'influence réciproque de l'activité et de la formation du cerveau est la clé de voûte des comportements et des émotions. Les gènes qui déterminent le savant assemblage des molécules constitutives d'un neurone sont quasiment identiques chez tous lesanimaux.

Il en va de même pour ceux qui codent l'ensemble de l'organisation spatiale du cerveau.

Ainsi, chez les mammifères, seulsquelques détails génétiques distinguent le cerveau du rat de celui de l'homme.. »

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