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Sciences & Techniques: Les premiers hominidés

Publié le 22/02/2012

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Leurs restes en témoignent : deux espèces d'hominidés ont coexisté il y a deux millions d'années en Afrique australe. D'où étaient-elles issues ? Qu'il s'agisse de l'analyse des restes osseux, ou de celle de l'ADN, les chercheurs s'accordent aujourd'hui pour situer l'espèce ancestrale commune à l'homme et au chimpanzé en Afrique, il y a 5 à 8 millions d'années. Mais pour l'heure, nous ignorons presque tout de cet ancêtre, tout comme du " pré-chimpanzé ". Et si les premiers représentants de la lignée conduisant à l'homme – celle des hominidés – sont chaque jour mieux connus, il reste encore à déterminer ce qu'était précisément le " pré-homme "… Seule la comparaison anatomique de l'homme et du chimpanzé permet de placer ces très anciens fossiles parmi les hominidés. Trois ensembles anatomiques majeurs distinguent le premier du second : la locomotion bipède et ses nombreux corrélatifs anatomiques; la denture caractérisée, entre autres, par des canines de plus petite taille ressemblant à des incisives; enfin, l'encéphalisation.

« ceux d'un " pré-homme ", ou Praeanthropus , comme le suggère Brigitte Senut. Parallèlement, en Éthiopie orientale (site de Fejej) et méridionale (sites de Maka et de Belohdelie), dans des niveaux datés de 3,4 à3,9 millions d'années, ont été découverts des fossiles de la même espèce que Lucy (Australopithecus afarensis ), bien que plus anciens.

Leur étude a prouvé que certains d'entre eux étaient adaptés à la vie dans les arbres. Enfin, en Afrique du Sud, des fossiles vieux d'environ 3 millions d'années ont été trouvés à Sterkfontein.

Ilsnous renseignent un peu plus sur le comportement locomoteur d'Australopithecus africanus .

Ces hominidés, bipèdes, étaient encore bien adaptés au grimper : leur gros orteil n'est pas aligné avec lesautres mais, au contraire, très mobile, comme chez le chimpanzé.

De plus, les étudespaléoenvironnementales semblent confirmer qu'ils vivaient en milieu forestier. Si, comme le suggèrent ces récents travaux, les hominidés pratiquaient deux types de bipédie, un nouveau défi attend lespaléoanthropologues.

Ils devront en effet identifier les caractères anatomiques crâniens distinguant ces deux groupes.

Les nouvellestechniques d'imagerie médicale leur seront d'un grand secours.

La tomodensitométrie, par exemple, a permis de confirmerqu'Australopithecus africanus avait adopté une bipédie très différente de celle de l'homme actuel.

Par ailleurs, une étude détaillée de la vascularisation céphalique, indépendante du dimorphisme sexuel et directement liée à l'encéphalisation, pourrait éclairer les rapportsentre les plus anciens hominidés. L'encéphalisation :une question de poids? Le degré d'encéphalisation d'une espèce fossile peut être estimé en recherchant la relation liant le poids de l'encéphale à celui ducorps, si les restes osseux sont suffisamment complets.

Les plus anciens hominidés permettant ces calculs proviennent dessédiments d'Hadar, dont l'âge varie entre 3,4 et 3 millions d'années.

Pour les plus petits d'entre eux, le degré d'encéphalisation estsupérieur à celui du chimpanzé.

Quand ils sont plus grands, il est plus réduit. Ces différences sont parfois attribuées à un dimorphisme sexuel marqué, comparable à celui du chimpanzé : les individus les pluspetits seraient des femelles.

Or la plupart des sujets de grande taille recueillis à Hadar proviennent d'une même localité, numérotée333.

Un coude et des genoux humains, synonymes de bipédie exclusive, sont issus du même endroit.

Ce groupement exceptionneld'hominidés, probablement morts au même moment, est souvent interprété comme un groupe social, une famille.

Curieusement, cessujets au comportement locomoteur plus humain montrent, lorsque leur crâne est bien conservé, un degré d'encéphalisation bieninférieur à celui des hominidés d'Hadar adaptés au grimper (dont Lucy fait partie). L'encéphalisation et le comportement locomoteur peuvent à nouveau être examinés ensemble autour de – 3 millions d'années, avecdes restes crâniens et des membres de fossiles trouvés à Sterkfontein.

Chez ces australopithèques bien adaptés à la vie dans lesarbres, le degré d'encéphalisation est sensiblement le même que celui des plus petits hominidés de Hadar. Avant – 3,5 millions d'années, les restes crâniens découverts à ce jour (Kanapoi, Laetoli), trop fragmentaires, ne permettent pas dedéterminer le volume cérébral.

Le site de Laetoli, au nord de la Tanzanie est néanmoins unique.

Grâce à des conditions géologiques etclimatiques particulières, depuis 3,7 millions d'années, les empreintes de deux hominidés bipèdes y sont parfaitement conservées.Meave Leakey les a découvertes juste sous la surface actuelle du sol, sur une distance de 23 mètres.

Ces empreintes montrent quela morphologie externe du pied des hominidés de Laetoli, comme leur " démarche ", étaient très proche de la nôtre. Si l'encéphalisation correspond à une augmentation du volume cérébral, elle va également de pair avec une réorganisation du tissucérébral.

Elle induit donc une transformation profonde du système vasculaire céphalique.

Cette évolution doit se refléter dans la distribution des empreintes de vaisseaux et de sinus crâniens laissées sur l'endocrâne.

On peut également la déceler en observant lataille des orifices vasculaires traversant le crâne.

Or ce type d'analyses peut tout à fait être pratiqué sur des restes crâniensfragmentaires, comme ceux de Laetoli et de Kanapoi.

Elles permettront sans doute de mieux distinguer les hominidés ayant coexistéavant 3 millions d'années en Afrique orientale. Combien d'hommes? Pour les uns, le genre Homo ou Praeanthropus serait apparu il y a 4 millions d'années.

Pour les autres, non.

Mais les paléoanthropologues reconnaissent tous les restes crâniens d'au moins un représentant de notre genre : Homo habilis , remontant à environ 2 millions d'années.. »

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