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Si Dieu n'existait pas, tout serait-il permis?

Publié le 11/01/2005

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dieu
Spinoza nous enseigne que la morale est chose intérieure, est affaire de connaissance et de raison, non de foi ni d'obéissance aveugle à des commandements extérieurs. La capacité morale de l'homme réside donc en lui-même ; elle ne tient pas à une interdiction ou à un châtiment divins extérieurs à lui, et à l'efficacité incertaine.   [Partie III. La morale sans Dieu.] La philosophie des Lumières a prolongé et radicalisé l'effort déployé par Spinoza pour désimpliquer la morale de la foi et de la croyance en Dieu-législateur. Il s'agit alors de donner un fondement humain à la morale, en montrant, comme Kant, que l'homme est capable de moralité du seul fait de sa raison. Pour Kant, la moralité humaine se caractérise par la capacité de régler sa conduite d'après des lois. Mais, pas plus que pour Spinoza, ne peuvent être gages de moralité des lois extérieures à l'homme, comme peuvent l'être des décrets divins. Une des notions les plus importantes est pour Kant la notion d'autonomie. « L'autonomie de la volonté est l'unique principe de toutes les lois morales et des devoirs conformes à ces lois.
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« une règle ayant pour objet seulement le souverain bien, c'est-à-dire la vraie connaissance et l'amour de Dieu.

»Mais cette loi divine est inscrite dans la raison de chaque homme, qui lui fait comprendre qu'il lui faut faire le bien,éviter le mal, et aimer son prochain.

Nous ne devons pas nous imaginer un Dieu législateur, un Dieu interdisant,punissant ou pardonnant : c'est là de l'anthropomorphisme pur et simple.

Spinoza nous enseigne que la morale estchose intérieure, est affaire de connaissance et de raison, non de foi ni d'obéissance aveugle à des commandementsextérieurs.

La capacité morale de l'homme réside donc en lui-même ; elle ne tient pas à une interdiction ou à unchâtiment divins extérieurs à lui, et à l'efficacité incertaine.

[Partie III.

La morale sans Dieu.] La philosophie des Lumières a prolongé et radicalisé l'effort déployé par Spinoza pour désimpliquer la morale de la foiet de la croyance en Dieu-législateur.

Il s'agit alors de donner un fondement humain à la morale, en montrant,comme Kant, que l'homme est capable de moralité du seul fait de sa raison. Pour Kant, la moralité humaine se caractérise par la capacité de régler saconduite d'après des lois.

Mais, pas plus que pour Spinoza, ne peuvent êtregages de moralité des lois extérieures à l'homme, comme peuvent l'être desdécrets divins.

Une des notions les plus importantes est pour Kant la notiond'autonomie.« L'autonomie de la volonté est l'unique principe de toutes les lois morales etdes devoirs conformes à ces lois.

» (Critique de la raison pratique).L'autonomie, au sens propre du terme, est la capacité à se conformer à uneloi à partir de soi-même.

La morale tient donc à l'autonomie de la volonté,c'est-à-dire au pouvoir de la volonté de se soumettre à des prescriptionsqu'elle-même formule, indépendamment de tout mobile extérieur d'action,comme l'attirance pour quelque chose d'agréable, la crainte d'un châtiment,ou même l'espérance d'une vie éternelle.

En d'autres termes, le respect deslois divines par peur du châtiment ne fonde qu'un IMPÉRATIF HYPOTHÉTIQUE(cf.

polycopié sur la morale kantienne).

D'autre part, la volonté,contrairement au désir, est la faculté de tendre vers un bien déterminé par laseule raison, et non pas par quelque attrait sensible.

On désire son bien ; onveut le Bien.Pour Kant, la raison seule, sans considération de mobiles extérieurs etsensibles, indique à chaque homme quel est son devoir.

La raison ne nous ditpas ce qu'il faut faire en toute circonstance.

On ne fixe pas des devoirscomme on fixe des usages ou des conduites à tenir.

Contrairement aux règles détaillées du droit, il n'y a pas de règles morales précises, mais des principes universels auxquels tous nos actesdoivent se conformer.

Ces principes se réduisent à un seul, qui constitue une loi universelle, la loi moralefondamentale (ou IMPÉRATIF CATÉGORIQUE) :« Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même temps toujours valoir comme principe d'unelégislation universelle.

» (Critique de la raison pratique).Il ne faut donc vouloir faire que ce que d'autres pourraient aussi vouloir faire sans que cela entraîne contradiction.

Ilapparaît aussitôt que je ne peux voler, tuer, mentir, sans que le principe de mon action puisse se retourner contremoi si un autre décide de voler, tuer, ou mentir.

Ces actions ne sont pas morales, car elles n'obéissent pas à une loiayant la même valeur pour tous, une loi universelle.La morale est donc une affaire purement humaine, purement immanente.

Tout n'est pas permis, non parce que Dieuexiste, mais parce que la voix du devoir ne nous permet pas de tout faire.

Personne ne peut ignorer son devoir; onpeut s'y dérober, mais le remords nous le rappelle.

C'est d'abord un devoir vis-à-vis de nous-même et des autreshommes.

L'homme qui agit moralement a le droit d'espérer faire son salut et gagner la vie éternelle.

Mais une telleespérance vient de surcroît : elle n'est pas ce qui doit le motiver à agir moralement.Freud apportera en quelque sorte la confirmation psychologique de l'idée selon laquelle la moralité est indépendantede l'existence de Dieu.

Il ajoute à l'analyse une dimension historique : la thèse de Freud est que l'humanité primitiven'a pu d'abord se montrer capable de moralité qu'en en attribuant fictivement l'origine à Dieu.

Faute de comprendreles motifs rationnels des prescriptions culturelles majeures, elle les a imputés à Dieu, leur donnant du coup uneorigine transcendante.

C'est que la culture fait supporter aux hommes une grande pression : les désirs instinctifs,ceux de l'inceste, du cannibalisme, du meurtre font l'objet des interdictions les plus anciennes.

La culture exigequ'on y renonce, qu'on en fasse le sacrifice.

Il ne fallait rien moins que donner une origine divine aux interdits pourque l'humanité les respectât.. »

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