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Si la passion est involontaire , y a-t -il un sens à vouloir la maîtriser ?

Publié le 12/06/2012

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Les grandes philosophies sont des philosophies de la volonté. Or les passions paraissent s'imposer à nous de manière involontaire. Elles font obstacle à la volonté et donc à la liberté. Le sage doit donc soit y renoncer, soit tenter de les résorber ou de les utiliser à d'autres fins. En effet, la passion arrive sans crier garde, subvertit notre volonté et nous possède. Le passionné a une conduite anarchique, parfois même contradictoire. Il prend des décisions brusques et inattendues. Il perd toute initiative réelle, il devient le jouet d'événements qui choisissent pour lui. Or si nous avons un pouvoir sur nos passions, nous pouvons bien en user, nous en servir à des fins utiles.

Plan

I. La passion comme maladie et ses remèdes ........................................................................................1

A. La passion subvertit la volonté et annihile la raison.......................................................................1

B. La passion comme maladie de l'âme.............................................................................................2

C. La passion comme maladie du corps .............................................................................................2

II. — Grandeur des passions.................................................................................................................3

A. Le bon usage des passions............................................................................................................3

B. Rien de grand ne se fait sans passion............................................................................................4

Conclusion ..........................................................................................................................................5

« L'or représente l'inaltérabilité, la constance, l'immuabilité.

Aimer l'or, c'est donc aimer métaphoriquement l'Absolu.

Il y a là un désir d'éternité.

L'avarice est donc, comme toute passion, désir d'intemporalité.

L'avare se rassasie de contempler l'intemporalité que l'or lui figure.

Certes la résistance de l'or aux altérations du temps n'empêche pas l'avare de vieillir, mais le propre de la passion est de nous confondre avec ce que nous aimons.

L'avare éprouve sa propre nature comme transfigurée par la figuration d'éternité de l'or.

Autant d'or qu'il amasse, autant d'intemporalité qu'il conquiert sur le temps, autant d'immortalité qu'il conquiert sur la mort. Dans toute passion, nous retrouvons cette confusion entre l'avoir et l'être.

Ainsi l'amour passion nous fait voir en l'être aimé des perfections que nous créons nous-mêmes et nous pensons qu'en possédant cet être nous allons posséder tout ce qu'il représente.

Nous pensons que par l'avoir, l'être sera régénéré. Stagnation dans l'intemporel et confusion entre l'être et l'avoir caractérisent toute passion. B.

La passion comme maladie de l'âme Les stoïciens considèrent les passions comme des maladies de l'âme.

Comme on parle des infirmités du corps, de la goutte, des rhumatismes, il y a aussi dans l'âme l'amour de la gloire, le goût du plaisir et bien d'autres choses semblables.

L'homme en proie à la passion, livré aux affections que sont les désirs, les espoirs, les douleurs, les sentiments et les émotions n'est pas un homme libre.

Se considérant isolément, méconnaissant la néces- sité selon laquelle la partie retourne au tout et la nature de chacun à la nature universelle, cet homme veut vivre mieux, être riche, recherche la gloire.

Or, comme l'affirme Épictète, seule « la reconnaissance de la nécessité fait passer du régime de la passion à celui de la raison, de l'ignorance à la connaissance». Certes nous sommes liés à un corps et entravés par des objets du dehors, mais le sage sait que ce corps n'est point proprement sien, qu'il fait partie des choses « qui ne dépendent pas de lui».

Il sait que si l'objet des passions est naturel, les passions, elles, ne le sont pas.

Elles ne résultent que d'un mauvais usage de nos représentations.

Le sage n'est pas à l'abri des voluptés et des plaisirs mais il ne les fuit pas comme un mal ni ne les recherche comme un bien.

Il se déclare indifférent.

Ce n'est pas le plaisir qui est un mal, c'est de désirer le plaisir comme un bien.

Le sage, à l'opposé du passionné, ne peut désirer le plaisir. Les passions sont donc des jugements erronés dus à l'ignorance ou au mépris de la raison et caractérisent une âme faible.

Le sage possède une âme forte, sait distinguer « ce qui dépend de lui de ce qui ne dépend pas de lui » et peut donc diriger sa vie conformément à la raison. C.

La passion comme maladie du corps Dans le Traité des passions , Descartes affirme qu'il n'y a en nous qu'une seule âme et que cette âme n'a en soi aucune diversité de parties.

Selon lui, l'erreur qu'on a commise en lui faisant jouer divers personnages qui sont ordinairement contraires les uns aux autres vient « de ce qu'on n'a pas bien distingué ses fonctions d'avec celles du corps auquel seul on doit attribuer tout ce qui peut être remarqué en nous qui répugne à notre raison ». Ainsi, pour Descartes, l'âme est la pure pensée, la pure raison.

Tout ce qui est irrationnel ne peut provenir que du corps.

L'origine du mal, des passions, de l 'involontaire est à rechercher dans le corps.

Les passions sont « des perceptions, ou des sentiments, ou des émotions de l'âme, qu'on rapporte particulièrement à elle, et qui sont causées, entretenues et fortifiées par quelques mouvements des esprits animaux». »

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