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Y a-t-il un sens à vouloir maîtriser le désir en sachant qu'il est l'essence de l'homme ?

Publié le 08/01/2013

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en ayant une juste conception de leurs effets. Le critère de choix est le plaisir, qui est le bien premier. On

se méprend souvent sur la conception épicurienne; il ne s’agit en aucun cas d’une recherche effrénée du

plaisir quelles qu’en soient les conditions et conséquences. Au contraire, Épicure nous apprend qu’il faut

parfois renoncer à des plaisirs si nous savons qu’ils seront suivis par des douleurs plus grandes et,

inversement, qu’il faut parfois accepter la douleur si elle se trouve sur le chemin qui mène à un plaisir qui

la surpasse.

Les stoïciens donnent lieu à une formulation sensiblement différente. Épictète affirme ainsi qu’il faut

distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui ne dépendent pas de nous. Il faut détourner

« pour vivre en société, aussi solitaire soit il. Le désir suppose la conscience d'un manque qui traduirait notre imperfection.

Aussi les moralistes mettent-ils souvent l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets.

Le bonheur résiderait de ce fait dans la non satisfaction des désirs.

Le désir doit être maîtrisé; le bonheur serait alors dans la frustration et donc dans la non satisfaction des désirs. Selon Platon, la seule chose éminemment désirable est la vérité.

Mais ce désir qui est à la source de la connaissance ne partage absolument rien avec ces mauvais désirs qui naissent de l’union de l’âme avec le corps.

Or, tout ce qui assaille le corps, les maladies, les désirs, les craintes, etc.

nous «remplissent» dit Platon, à tel point qu’aucune pensée ne devient plus possible.

Ce qu’exige de nous notre corps (qui nous tient par là en esclavage), c’est la possession de biens.

Or ceux-ci étant l’objet de nombreuses convoitises entraînent des guerres et des batailles sans fin.

Mais même si nous parvenons à un certain état de tranquillité, même si plus rien d’extérieur à nous semble pouvoir entraver notre recherche du vrai, il semble que les désirs du corps ne puissent se taire.

C’est ainsi que Platon en vient à conclure, et tel est le thème du célèbre mythe de la caverne, que le seul moyen pour l’homme de parvenir à la vérité, à la contemplation des Idées qui n’ont rien de sensible est de se séparer du corps pour «regarder avec l’âme en elle-mêmeles choses en elles- mêmes». Ce qui intéresse en premier lieu la philosophie antique dans sa période hellénistique, c’est de donner lieu à une morale du désir.

Épicure entend catégoriser les différentes sortes de désirs.

Il faut d’abord distinguer les désirs naturels et les désirs vains.

Ensuite on peut différencier dans les premiers ceux qui sont nécessaires au bonheur, ceux qui le sont pour le bien-être du corps, ceux encore qui sont strictement vitaux.

Seule une connaissance des catégories du désir peut, écrit Épicure, permettre de sélectionner les désirs, de les approuver ou les refuser, en ayant une juste conception de leurs effets.

Le critère de choix est le plaisir, qui est le bien premier.

On se méprend souvent sur la conception épicurienne; il ne s’agit en aucun cas d’une recherche effrénée du plaisir quelles qu’en soient les conditions et conséquences.

Au contraire, Épicure nous apprend qu’il faut parfois renoncer à des plaisirs si nous savons qu’ils seront suivis par des douleurs plus grandes et, inversement, qu’il faut parfois accepter la douleur si elle se trouve sur le chemin qui mène à un plaisir qui la surpasse. Les stoïciens donnent lieu à une formulation sensiblement différente.

Épictète affirme ainsi qu’il faut distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui ne dépendent pas de nous.

Il faut détourner son désir des secondes et accepter les vicissitudes ce sur quoi nous ne pouvons rien, quand bien même ce serait la maladie ou la mort qui nous affligerait.

La pensée de Descartes est proche de la morale stoïcienne.

Il affirme que c’est pour lui une règle de conduite de préférer réformer ses désirs plutôt que l’ordre du monde car les seules choses qui soient véritablement en notre pouvoir sont nos pensées.

Or, c’est une propriété de la volonté de ne désirer que les choses qui semblent possibles.

En effet, écrit Descartes, nous ne désirons pas posséder le royaume de Chine, cette possession ne nous manque pas.

Ainsi, si nous apprenons à ne désirer que ce que nous avons la certitude d’acquérir, alors plus rien ne pourra nous manquer.

Nous aurons un sentiment de plénitude plus développé que celui qui, possédant toutes les richesses, ne sait pas mettre fin à sa conquête.

Descartes a bien soin de préciser que c’est là un exercice extrêmement difficile. Satisfaire tous ses désirs n'est pas une bonne règle de vie et ceci aussi bien en ce qui concerne la question du bonheur que celle de la morale.

Mais cela ne signifie pas qu'il faudrait renoncer à tous nos désirs dans une morale inhumaine et mortifère.

Le désir seul peut nous orienter vers des buts pleinement. »

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