Si le temps n'est pas une chose, qu'est-il ?
Publié le 11/02/2004
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«
« Ce qu'on nomme le présent, c'est-à-dire l'événement en simultanéité, n'a jamais de consistance, il est pours'évanouir, son être coïncide avec son évanescence.
» Sartre, Cahiers pour une morale, 1983 (posth.)
« Ô Temps ! Suspends ton vol ! C'est k voeu du poète, mais qui se détruit par la contradiction, si l'on demande :"Combien de temps le Temps va-t-il suspendre son vol ? »Alain, Éléments de philosophie, 1941.
« L'idée de temps est une intuition.
Et puisqu'elle est conçue, avant route sensation, comme la condition desrapports que l'on rencontre entre les choses sensibles, elle n'est pas elle-même une intuition d'origine sensible, maisune intuition pure.
» Kant, Dissertation de 1770, 1770. Le temps, de même que l'espace, n'est pas une idée tirée de l'expérience; il est d'une certaine manière antérieur àtoute expérience.
En effet, je n9 peux percevoir aucun événement, aucun objet en dehors du cadre temporel ;celui-ci constitue la forme en laquelle tout objet peut être perçu.
Le temps est donc la condition de notre intuitionsensible, par laquelle les objets nous sont donnés dans l'expérience.
« Le temps est [...] donné a priori.
En lui seul est possible toute réalité des phénomènes.
Ceux-ci peuvent biendisparaître tous ensemble, mais le temps lui-même (comme condition générale de leur possibilité) ne peut êtresupprimé.
» Kant, Critique de la raison pure, 1781 .
Est a priori ce qui est indépendant de toute expérience.
« Le temps n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept général, mais une forme pure del'intuition sensible.
» Kant, Critique de la raison pure, 1781.
« Je ne suis pas dans l'espace et dans le temps, je ne pense pas l'espace et le temps; je suis à l'espace et autemps, mon corps s'applique à eux et les embrasse.
» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945.
« L'étendue est la marque de ma puissance.
Le temps est la marque de mon impuissance.
» Lagneau, Célèbres Leçons et Fragments, 1950 (posth.)
« C'est l'homme tout entier qui est le temps incarné, un temps à deux pattes, qui va, qui vient et qui meurt :aussi l'homme n'a-t-il aucune prise sur le temps; nous ne pouvons que substituer au temps ce qui n'est pas lui, leconfondre avec ces compteurs sociaux que sont les horloges et les calendriers.
» Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé, 1978.Nous ne pouvons penser le temps.
Toutes nos pensées déjà s'inscrivent dans le temps, lequel est, selonJankélévitch, « consubstantiel à notre pensée, à notre existence, à tous nos actes ».
Quant aux horloges et auxcalendriers, même s'ils disparaissaient définitivement de la surface de la terre, le temps continuerait de s'écoulersans eux.
« Le temps est un enfant qui s'amuse, il joue au trictrac.
A l'enfant la royauté.
» Héraclite (vie s.
av.
J.-C.), cité par Hippolyte.Le temps est le maître de notre existence.
S'il la veut courte, elle sera courte; s'il la veut longue, elle sera longue.Entre ses mains, nous sommes comme les pions d'un jeu auquel nous n'avons aucune part.
Pour Héraclite, l'hommeest soumis aux caprices du temps..
»
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