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Si une oeuvre coûte du travail, peut-on dire que tout travail conduit à une oeuvre?

Publié le 09/08/2014

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travail

Le travail que coûte une oeuvre est décidé en majeure partie par celui qui l'accomplit. À l'inverse, le travail sans oeuvre, c'est-à-dire, pour la société contemporaine, la très grande majorité du travail, est organisé sans l'intervention du travailleur : il est alors soumis à la matière et au jeu des décisions anonymes de l'économique.

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« • l'art -et le terme évoque alors soit une œuvre d'art singulière, soit la totalité de la production d'un artiste.

- L'œuvre paraît ainsi impliquer une relation de proximité, de maîtrise, avec son auteur.

Même s'il peut arriver qu'on ignore le nom de ce dernier, son «anonymat» ne désigne aucunement le caractère interchangeable d'un objet.

- De plus l'œuvre est, sinon unique, du moins singularisée (les bols tournés par le potier ne sont pas tous exactement semblables, même s'ils ne présentent que d'infimes variantes par rapport à une forme constante).

II.

LE TRAVAIL SANS ŒUVRE - S'il y a ainsi relation entre l'œuvre et son producteur (l'agriculteur peut toujours dire «C'est moi qui ai labouré ce champ»), cette relation s'efface dans le travail moderne, industriel.

- Ce n'est plus le travailleur qui y décide de ce qu'il produit (contrairement à l'artisan ou à l'artiste -même si l'on ne doit pas trop mythifier leur situation: ils sont dans une certaine mesure soumis à l'existence et à la demande du marché qu'ils visent, mais ils bénéficient néanmoins d'une certaine souplesse, ou indépendance, par rapport à ce marché).

- Il n'a plus la responsabilité de l'ensemble de l'objet (travail à la chaîne ou« en miettes»; cf.

les analyses de G.

Friedman).

Lorsque l'œuvre n'est plus possible, l'ouvrier (dont le nom évoque pourtant, paradoxalement, la possibilité de faire œuvre) subit toutes les aliénations classiquement analysées par Marx.

III.

L'ALIÉNATION Le travail sans œuvre interdit tout rapport de maîtrise relativement à la production.

Il n'obéit plus à un projet personnel (la décision vient d'un autre).

- Il ne peut donc apporter de satisfaction réelle au travailleur (cf.

Marx, le travail industriel déshumanise au lieu d'humaniser) parce qu'il n'indique aucune spiritualisation volontaire de la matière.

- Ce qui se réalise au contraire dans l'œuvre, c'est le passage du «subjectif» (à comprendre, pas nécessairement comme subjectivité an sens psychologique, mais comme projet, décision, intimité première, ensemble d'intentions à réaliser par leur extériorisation) dans l'objectif, c'est-à-dire la synthèse de l'abstrait et du concret; de l'esprit et de la matière (en termes un peu hégéliens).

CONCLUSION Le travail que coûte une œuvre est décidé en majeure partie par celui qui l'accomplit.

À l'inverse, le travail sans œuvre, c'est-à-dire, pour la société contemporaine, la très grande majorité du travail, est organisé sans l'intervention du travailleur: il est alors soumis à la matière et au jeu des décisions anonymes de l'économique.

75. »

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