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Socrate : ACCOUCHEUR DE LA PENSÉE (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 13/05/2016

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socrate

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

montré son sens civique pendant des périodes de tyrannie et a toujours respecté les dieux.

 

Trois citoyens - le tanneur Anytos, le poète Mélétos et le rhéteur Lycon - se plaignent cependant

 

du manque de piété de Socrate, l’accusant d’introduire de nouveaux dieux et de corrompre la jeunesse.

 

On n’a pu établir s'il y eut des vengeances personnelles ou indirectes derrière ces faits, et le caractère à la fois marginal et public du philosophe, ami de la jeunesse, coutumier de l'ironie, empêcheur de tourner en rond, a peut-être suffi à le faire considérer comme un danger pour la cohésion de la cité.

 

Malgré des offres amicales, Socrate décide d'assurer lui-même sa défense devant le tribunal et est condamné par 281 voix contre 278.

 

Les conditions de cette mort, acceptée, ont occasionné un rapprochement avec la figure du Christ, depuis les néoplatoniciens : le penseur est celui qui se sacrifie pour ses idées, qui visent la connaissance en passant par la vertu et la piété; son humilité générale, pendant sa vie, a aussi contribué à ce parallélisme.

par exemple, et, d’autre part, les développements de l'idéalisme auquel participent Parménide (v. 515-v. 440 av. J.-C.), considéré comme le fondateur de l’ontologie, et toute l’école d’Élée, axée sur la démonstration du caradère illusoire du mouvement et des corps.

 

L’école philosophique contre laquelle Socrate lutte le plus vigoureusement, même si sa pensée ne peut lui être radicalement opposée, est celle, fameuse, des sophistes, habiles dans l'art du discours, et qui estiment impossible pour l'homme d'atteindre une vérité objedive. La philosophie devient, dans leur perspedive, une discipline visant l'efficacité, mettant en valeur les savoir-faire, pour le bonheur de l'individu et la prospérité de la Cité - leur art de la rhétorique en découle. Protagoras (v. 486-v. 410 av. J.-C.) et Hippias d'Élis ( seconde moitié du v\" s. av. J.-C.) sont parmi les plus grands représentants de cette école, et Platon leur a consacré trois dialogues socratiques : Protagoras, Hippias Mineur et Hippias Majeur.

 

Ces formes d'écriture originales, qui ne mettent que deux fois en scène leur auteur, et donc dissimulent ce qui lui revient en propre et ce qui revient à Socrate, obéissent à un canevas assez régulier, en faisant progresser une certaine tension, jusqu'à une crise, puis une chute parfois ouverte, et placent toujours Socrate dans une position de sage vidorieux. Ils nous

 

sont parvenus, depuis le IVe siècle

 

av. J.-C., dans leur quasi-intégralité et constituent, outre un exposé de la philosophie socratique et platonicienne, des documents primordiaux témoignant des autres courants de pensée contemporains ou plus anciens.

socrate

« voire héroïque -il aurait entre autre s sauvé la vie à Xénophon et à Alcibiade , et avait une haute idée du devoir patriotique , fondé sur la morale .

• il n'occupe aucune fonction politique , expliquant sur un ton provocateur qu'il ne veut pas risquer d'être corrompu par l'argent ou e xécuté pour avoir dit ce qu'il pense .

• Les accusations portées contre lui avant sa mort mentionnent qu'il corrompait la jeunesse : il a sans doute, plus vraisemblablement, contribué à émanciper des jeunes gens en les encourageant à s 'éloigner de la sphère familiale pour penser par eux­ mêmes.

Si certains citoyens se sont sentis menacés par la pensée libre du philosophe , il reste que celui-ci , en buvant la ciguë mortelle, a montré enver s les lois le plus grand respect imaginable.

DANS LE ..

SllCLE DE PhiCLlS » Socrate bénéficie d'un contexte culturel exceptionnel, celui de la Grèce du • siècle de Périclès » (v.

495-429 av.

J.-C), où, sur fond de démocratie naissante , se succèdent les trois grands tragiques Eschyle (v.

525-456 av.

J.-C), Sophocle (v.

495-406 av.

J.-C) et Euripide (480 -406 av.

J.-C) .

• Dans La Naissance de la tragédie (1872 ), Nietzsche (1844-1900 ) opposera l'ère tragique, qui manifeste sous une forme artistique l'ivresse dionysiaque, à l'ère des philosophes que Socrate incarne en premier .

• Platon, dans sa République , expose combien les poètes, et la fiction en général , peuvent nuire au fonctionnement de la Cité, dans la mesure où ils sont créateurs d'illus ions.

il reste que Socrate s 'exprime volontiers par image , et que les dialogues platoniciens recèlent une vraie dimension théâtrale ...

LE CADRE DU RELIGIEUX ·Si la piété de Socrate n'est guère contestable , c'est que sa philosophie, aussi méthodique et rationaliste soit­ elle, s'accompagne d 'une quête spirituelle .

Peu avant sa mort, il demande à Criton de sacrifier un coq à Asclépios, pour régler une prétendue dette ; cette phrase mystérieuse sera interprétée , entre autres , comme la demande d'un sacrifice au dieu de la Médecine , que Socr ate remercierait de guérir son âme en la séparant de son corps .

• On rapporte que l'oracle de Delphe s lui délivra par deux fois un message : après le •Connais -toi toi-même » , et indirectement , il reçut l'assurance que personne au monde n'était plus sage que lui.

• Enfin , son rapport à la religion se manifeste par un phénomène original : son démon .

Socrate prétendait en effet entendre parfois la voix d 'un dieu , qui arrêtait son activité ou son discours , quand ceux-ci n'étaient pas bons.

Platon le mentionne à plusieurs reprises (dans Théétète , Phèdre , Apologie de Socrate), ainsi que Xénophon , et Plutarque (v.

50-v .

125) consacra un traité aux phénomènes semblables , intitulé Le Démon de Socrate .

• Cette inspiration divine, qui déconseille plutôt qu'elle ne prescrit , conforte surtout la perspective spir ituelle de la pensée socratique : pour lui, le logos demeure lié à une transcendance divine , contrairement à l'usage que les sophistes font de la parole.

IUJ@M LE CONTEXTE PHILOSOPHIQUE ·La pensée socratique s'enracine dans la philosophie antique grecque , déjà développée à travers quelques écoles , dont l'école milésienne, que l'on distingue parfois comme le premier grand mouvement de la pensée occidentale .

il s'agit d'un matérialisme fond é par Tha/is de Milet (v.

625- v.

547 av.

J.-C), auquel Diogène Laërce (m'siècle apr.

J.-C) attribuera le fameux précepte repris par Socrate : «Connais -toi toi-même .» • Anaximandre (v.

610-547 av.

J.-C) développe ensuite cette pensée de la matière primordiale, identifiée à une substance éternelle , susceptible de transformations selon des lois définies .

• Héraclite (v.

550-v .

480 av.

J.-C) affirme plus tard la théorie du mouvement perpétuel , selon laquelle la plupart des objets résultent de l'union de principes opposés- l'âme étant elle-même un mélange de feu et d 'eau.

• Pythagore (v .

570-v .

480 av.

J.-C) posait déjà quelques éléments idéalistes .

• Anaxagore (v .

500-v .

428 av.

J.-C), de l'école ionienne , nuance l'opposition entre matière et spirituel pour éclairer les principes d e l' existence.

Ce clivage se renforcera entre , d'une part , un mat érialisme toujours plus radic â l, · avec les théories atomi stes de Drmocrite (v .

460-v .

370 av.

J.-C) par exemple , et, d'autre part, les développements de l'idéal isme auquel participent Parm énide ( v.

515-v .

440 av.

J .-C), considéré comme le fondateur de l'ontologie , et toute l 'école d'Élée , axée sur la démonstration du caractère illusoire du mouvement et des corps .

• !:école philosophique contre laquelle Socrate lutte le plus vigoureusement , même si sa pensée ne peut lui être radicalement opposée, est celle, fameuse , des sophistes , habiles dans l'art du discours , et qui estiment impossible pour l'homme d'atteindre une vérité objective.

La philosophie devient , dans leur perspective , une discipline visant l'efficacité , mettant en valeur les savoir-faire , pour le bonheur de l'individu et la prospérité de la Cité -leur art de la rhétorique en découle.

Protagoras ( v .

486-v .

410 av.

J.-C) et Hippias d'Élis (seconde moitié du V" s .

av.

J.-C) sont parmi les plus grands représentants de cette école, et Platon leur a consacré trois dialogues socratiques : Protagoras , Hippias Mineur et Hippias Majeur .

• Ces formes d 'écriture originales , qui ne mettent que deux fois en scène leur auteur , et donc dissimulent ce qui lui revient en propre et ce qui revient à Socrate , obéissent à un canevas assez régulier, en faisant progresser une certaine tension, jusqu'à une crise, puis une chute parfois ouverte, et placent toujours Socrate dans une position de sage victorieux .

ils nous sont parvenu s.

d epui s le 1ve s iè cle av.

J.-C..

dans leur quasi-intégralité et constituent, outre un exposé de la philosophie socratique et platonicienne, des documents primordiaux témoignant des autres courants de pensée contemporains ou plus anciens .

SON ENSEIGNEMENT • La pensée socratique a pour point de départ la morale : Socrate enseigne que la vertu et la piété sont les premières valeurs , au nom desquelles on doit mépr iser le confort du corps et les richesses -ce que son mode de vie illustre bien .

Toute sa pensée vise ainsi la sagesse et la méditation sur le Juste et le Bien , et cherche à ôter à l'individu ses prétentions égoïstes pour le mener vers l'universalité des lois éthiques .

• De la question de la morale découle celle de la connaissance, comme le révèle le dialogue de Platon intitulé M énon .

Comment la vertu peut -elle s'enseigner? Si on la connaît déjà, c'est inutile, mais si on ne la connaît pas, comment la cher cher? Socrate , face à des raisonnements sophistiques , répond par la théorie de la réminiscence, selon laquelle l'âme , infiniment renaissante , sait tout, et qu'il suffit de rechercher en soi ce que l'on a déjà contemplé .

La mémoire en vient ainsi à se confondre avec une forme de conscience, mais jamais avec une mnémotechnique, comme celle dont se vantait le sophiste Hippias , pour qui enregistrer mécaniquement des savoirs constituait l'intelligence à rechercher, c 'est-à -dire une promesse de pouvoir et d 'argent.

• Pour Socrate, le savoir se confond avec la vertu, car il n 'est pas intégration de données extérieures et transmissibles , mais se fonde aussi sur une réflexion sur la Vérité et le Bien.

Ainsi, nul ne serait méchant volontairement , mais par ignorance .

On revient bien au point de départ , la foi, puisque c'est elle qui légitime la recherche d 'une connaissance sur le monde , par le dialogue avec autrui .

LA MAIEUTIQUE • Comparable au travail de la sage ­ femme , la maïeutique est l'art de faire «accoucher» autrui d 'idées justes -et Socrate aimait à faire un parallèle entre son activité et la profession de sage-femme de sa mère .

Dans la mesure où notre âme a déjà contemplé le Vrai, le dialogue peut aider celui qu'elle habite à retrouver le chemin de ce qu'il n'avait qu'oublié , pour connaître .

Il retrouve ainsi l'essentiel, en apprenant à se détourner du futile , et doit passer par une leçon d 'humilité , posture qui caractérise également Socrate , leque l refuse de se donner pour un «maitre» détenteur de dogmes et susceptib le de monnayer son enseignement.

• Cette philosophie de la connaissance repo se s ur l'adage que Socrate , selon certaines versions , aurait lu en interrogeant Apollon au temple de Delphes : «Connais-toi toi-même .» Le philosophe en fait une invitation non à l'introspection psychologique , mais à la connaissance de l'esprit , dont nous détournent les phénomènes de la nature et de la technique .

Un moyen de parvenir à cette forme de savoir est l'utilisation du doute , non pas à la manière cynique des sceptiques , qui tendent à remettre tout en cause, mais comme un préalable sage à toute véritable interrogation.

Socrate dit ainsi que la première chose qu'il connaît est qu'il ne connaît rien .

• Par rapport aux présocratiques , qui voyaient une continuité et une harmonie entre l'être et les apparences, Socrate dénonce ces dernières comme illusoires et incertaines ; contre les sophistes , qui reconnaissent la faiblesse ontologique des apparences mais assument d 'en jouer , pour obtenir des résultats pratiques , il recherche l'Être véritable .

L'IRONIE !:ironie socratique désigne la manière originale avec laquelle le philosophe fait progresser le dialogue : forçant l'autre à douter de ses propre s affirmat ions en déve loppant celles -ci jusqu 'en leur extrém ité insoutenable , il renverse les convictions premières en leur contraire .

Cette manœuvre peut donner un ton léger, voire comique à l'échange avec son partenaire, échange qui demeure par ailleurs assez artificiel et qui, parfois , ne se clôt sur aucune réponse ou définition certaine .

SoN HÉRITAC E ·Les expressions «présocratique » et, plus rarement , « postsocrat ique » suffisent à montrer combien toute la philosophie occidentale a été marquée par le penseur athén ien.

• Ses premiers successeurs furent Plllfon , qui fonda l'Académie, et Aristote , qui fonda le Lycée -ce dernier revenant à l'étude des choses physiques , négligée dans l'idéalisme platonicien .

• On rattache parfois à la pensée socratique les cyniques -dont le plus connu est Diogène (v.

410- v .

323 av.

J.-C) -, dans la mesure où ils ont développé l'utilisation de l'ironie .

• Les stoïciens, à leur suite, héritent du mépris de Socrate à l'égard des choses matérielles.

• La pensée chrétienne des néoplatoniciens ainsi que des existentia listes type Gabr iel Marcel (1889 -1973) a également été sensible au •Conna is -toi toi-même» et aux leçons d'humilité de Socrate .

• L'Allemand Friedrich Nletzsclle a été fasciné par le philosoph e grec, qu'il décrie en même temps beaucoup pour son rationalisme et pour sa morale .

• De man ière générale , la plupart des grands philosophes occidentaux ont été influencés par l'enseignement de Socrate et par son art du question ­ nement : Hegel (1770-1831) y fait régulièrement allusion ; Kierkegaard (1813-1855 ) consacre un ouvrage à l ' ironie socratique; les philosophes de la conscience , tel Henri Bergson (1859-1941) , et les phénoménologues ont développé la théorie de la réminiscence en travaillant les notions de mémoire et d 'intuit ion.

Des écrivains (drame , roman , nouvelles ..

.

) font également intervenir la f igure de Socrate, alimentant ce qui devient presque un mythe .

Ainsi Paul Valéry (1871 -1945), dans Eupalinos ou l'Architecte , utilise la forme du dialogue socratique pour explorer les cheminements de la beauté , pure architecture , intempor elle, qui nous renvoie à l'universalité de la Grèce classique .. »

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