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Socrate affirmait que la philosophie naissait avec l'étonnement, les Stoïciens disaient au contraire que le sage ne s'étonne de rien. Que pensez-vous de cette opposition ?

Publié le 15/09/2014

Extrait du document

socrate
L'attitude du sage stoïcien est assez différente de celle du philosophe et à plus forte raison de celle du savant.
En effet, le stoïcisme est avant tout une morale. La sagesse qu'il préconise est beaucoup moins un savoir ou une compré­hension des choses qu'une conduite et une attitude pratiques. Il a pour devise : « sustine et abstine « : supporte (la douleur) et abstiens-toi (de tout désir trop vif). Son idéal est l' « apa-theia « (l'insensibilité) et l' « ataraxia « (l'absence de trouble).
 
Cela étant, on voit quel genre d'étonnement proscrit cette doctrine et le motif de cette proscription : le stoïcisme n'a pas en vue la surprise intellectuelle, l'étonnement provoqué par un phénomène dont l'explication échappe ; il considère le trouble affectif suscité par les coups imprévus qui bouleversent le com­mun des hommes parce qu'ils les atteignent dans ce qui leur tient le plus à coeur. Ils ne seraient pas bouleversés s'ils étaient parvenus à l'idéal stoïcien qu'Horace a concrétisé dans un distique célèbre :

socrate

« se questionne sur des faits qui semblent aller de soi : la per­ ception, par exemple, la mémoire, l'existence, le sens moral.

..

Or pourquoi se questionnerait-il sur ces faits, sinon parce qu'ils ont suscité son étonnement ? Descartes l'avait déjà observé : " Les philosophes sont si subtils qu'ils savent trouver des diffi­ cultés dans des choses qui semblent extrêmement claires aux autres hommes ,, (2).

Il semble donc qu'il faut admettre l'affirmation socratique: c'est l'étonnement qui donne naissance à la philosophie, si du moins on conçoit celle-ci comme analogue à la science, lui donnant pour rôle d'augmenter notre savoir et notre compré­ hension du monde et de nous-mêmes.

Il.

- ETONNEMENT ET SAGESSE STOICIENNE L'attitude du sage stoïcien est assez différente de celle du philosophe et à plus forte raison de celle du savant.

En effet, le stoïcisme est avant tout une morale.

La sagesse qu'il préconise est beaucoup moins un savoir ou une compré­ hension des choses qu'une conduite et une attitude pratiques.

Il a pour devise: "sustine et abstine ": supporte (la douleur) et abstiens-toi (de tout désir trop vif).

Son idéal est I'" apa­ theia" (l'insensibilité) et I'" ataraxia" (l'absence de trouble).

Cela étant, on voit quel genre d'étonnement proscrit cette doctrine et le motif de cette proscription : le stoïcisme n'a pas en vue la surprise intellectuelle, l'étonnement provoqué par un phénomène dont l'explication échappe; il considère le trouble affectif suscité par les coups imprévus qui bouleversent le com­ mun des hommes parce qu'ils les atteignent dans ce qui leur tient le plus à cœur.

Ils ne seraient pas bouleversés s'ils étaient parvenus à l'idéal stoïcien qu'Horace a concrétisé dans un distique célèbre : Si tractus illabatur orbis, Impavidwn ferient ruinae (3).

Conclusion.

- Ainsi l'opinion des socratiques ne s'oppose qu'en apparence à celle des stoïciens.

L'étonnement d'où naît la science est compatible avec l'absence de l'étonnement qui (2) Le Monde, VI.

Œuvres, XI, p.

35.

(3) Odes, III, 3 vers :~-4.

«Si le monde s'écroule, ses ruines le frappe­ ront sans l'effrayer ».. »

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