Devoir de Philosophie

Sommes-nous pleinement déterminés par notre culture ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

culture

Culture et éducation       

a. L'éducation, selon Kant, soumet l'homme aux normes de l'humanité et « l'arrache à ses penchants brutaux «, engage l'avenir de l'individu et des nations. L'éducation est une discipline permettant à l'homme de passer à l'état culturel. L'homme raisonnable a besoin des autres pour développer sa raison. Ainsi toute culture se forge au contact des générations : « une génération fait l'éducation de l'autre « (Kant, Traité de pédagogie). Cependant la discipline a ici un côté négatif puisqu'elle ne fait que repousser l'homme de son état sauvage. Seule l'instruction est la partie positive de l'éducation. Et c'est l'instruction le véritable moteur culturel, puisqu'elle est toujours révisable et possible. Le manque de culture peut être réparé selon Kant.

 

On définit la culture comme étant une transformation de la nature, voire comme une « seconde nature «. Aussi, il apparaît qu’on détermine la nature par l’intermédiaire de la culture. La culture, comme acte de transformation, est un travail. La culture désigne les œuvres de l’esprit, un certain savoir permettant de s’orienter dans l’action, et, par extension, la civilisation dans son ensemble. La culture correspondrait aujourd’hui à l’ensemble de traits communs à toutes les composantes d’une société. L’homme culturel est par ailleurs considéré comme un homme perfectionné ou, au contraire, déformé, dénaturé. Ainsi arraché de sa nature par la réflexion et les civilisations, l’homme est-il entièrement un être culturel ?

 

culture

« Où finit la nature ? Où commence la culture ? Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette double question. La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait àl'isoler un enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à la naissanceest déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la période précédantl'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement de l'enfant.

On ne peutdonc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel. La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses). Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes, ditLévi-Strauss , sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacitéd'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies ces dernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires etéventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaîtreet se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss , « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore –et dans un tout autre sens, parleur pauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ». A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture. » Mais les règles institutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut donc affirmer que l'universel, ce quiest commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc ce double critère de la norme (règle) et del'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme :« Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par la spontanéité,que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et duparticulier. » Mais ce double critère posé, nous nous trouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en mêmetemps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystèreredoutable : « La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions. » II.

Culture et éducation a. L'éducation, selon Kant , soumet l'homme aux normes de l'humanité et « l'arrache à ses penchants brutaux », engage l'avenir de l'individu et des nations.

L'éducation est une discipline permettant à l'homme de passer à l'étatculturel.

L'homme raisonnable a besoin des autres pour développer sa raison.

Ainsi toute culture se forge au contactdes générations : « une génération fait l'éducation de l'autre » (Kant, Traité de pédagogie ).

Cependant la discipline a ici un côté négatif puisqu'elle ne fait que repousser l'homme de son état sauvage.

Seule l'instruction est la partiepositive de l'éducation.

Et c'est l'instruction le véritable moteur culturel, puisqu'elle est toujours révisable etpossible.

Le manque de culture peut être réparé selon Kant. b. Chacun vit dans une culture (civilisation) propre, certes, mais chacun n'est pas égal à l'autre en matière de culture (intelligence).

Ainsi, selon Rousseau , la diversité des esprits viendrait elle-même de l'éducation ( La Nouvelle Héloïse ).

Le sociologue P.

Bourdieu présentera (cf.

La distinction ), avec le terme « habitus », les caractères innés et acquis en l'homme.

L' habitus est une incorporation des règles qui régissent tel ou tel « champ » social, que l'homme reproduit sans cesse.

Ainsi, il y a des habitus différents selon qu'on est issu du monde ouvrier ou du monde bourgeois.

Chaque classe sociale a ses habitudes bien ancrées en chaque individu issu d'elle.

L' habitus est un système de comportements permettant à chacun de se mouvoir « comme un poisson dans l'eau » à l'intérieur de saclasse social.

L' habitus comprend donc une part d'inné (héritage culturel issu des parents) et une part d'acquis (héritage culturel qu'on se forge soi-même).

D'où le fait que pour cet auteur un enfant de professeur aura plus defacilité à l'école qu'un enfant d'ouvrier.

Chacun vit ainsi sans connaître ce qui le détermine réellement, et la liberténe peut s'acquérir que si on connaît les déterminations qui font qu'on soit ainsi. c. La culture incarne un ensemble cohérent de règles, de savoirs et de croyances.

D'où l'idée qu'il n'y a pas de culture plus évoluée qu'une autre, puisque chacune a son mode de fonctionnement.

C'est Lévi-Strauss qui a montré le caractère structuré des cultures, et contré les théories anthropologiques affirmant une domination dessociétés occidentales.

Car chacun a l'habitude de considérer sa culture comme la plus cohérente, la plus avancée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles