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Sommes-nous prisonniers DU LANGAGE ?

Publié le 25/01/2020

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langage

Accepter le langage, c'est accepter la médiation et l'existence des autres. Car, rêvant d'un rapport direct au monde, nous rêvons d'un monde silencieux qui ne se révélerait qu'à nous-mêmes. Le langage et l'existence d'autrui sont liés : les mots ont une signification dont je ne peux disposer à ma guise - de même que, sous le regard d'autrui, mes actes ont un sens que je ne connais pas mais qu'il me faut reconnaître. Je suis parlant veut dire que je ne peux disposer de la liberté d'autrui. Ne parle-t-on pas aux autres parce que nous ne savons pas à l'avance ce qu'ils vont nous répondre?

Comme tout instrument, le langage a ses limites. Il peut se transformer en un cadre figé, dans la langue de bois, les slogans ou la banalité des propos quotidiens. Mais «c'est dans les mots que nous pensons », dit Hegel, parce que les mots étendent nos expériences à l'universel : je peux nommer ce que je ne verrai jamais et « l'infini » ou «l'indicible» font partie de mon lexique. Renoncer au langage, c'est renoncer à l'humanité même.

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-- 1 1 avertit les autres en effectuant une danse en forme de 8 dont les paramètres (vitesse, inclinaison par rapport au Soleil) transmettront l'information sur la localisation du pollen par rapport à la ruche.

Le linguiste Benveniste a souligné les limites de ce prétendu langage : la communication sert ici uniquement à réagir à un état du monde extérieur.

Le code ne peut servir à transmettre une information sur lui-même, à se modifier pour dépasser ses propres limites et -très important -un message n'a jamais pour origine un autre message.

A contrario, le langage humain n'aurait-il pas pour principale fonc­ tion de réagir à lui-même? Nous parlons avant tout pour répondre à d'autres paroles.

•On pourrait alors rêver de percer l'écran du langage pour retrouver la réalité derrière les paroles qui nous imposent des significations : «retour aux choses mêmes» fut le mot d'ordre lancé par Husserl, comme s'il s'agissait de faire parler les choses du fond de leur silence.

Pour Bergson, les mots sont des étiquettes posées sur les choses, comme des écrans qui s'interposent entre elles et nous.

Comme l'écrit Diderot (Pensées détachées sur la peinture, 1765) : «Je crois que nous avons plus d'idées que de mots.

Combien de choses senties et qui ne sont pas nommées!» Le langage n'est-il pas une tension vers ce qu'il ne peut pas dire? Ill.

Accepter la médiation •Accepter le langage, c'est accepter la médiation et l'existence des autres.

Car, rêvant d'un rapport direct au monde, nous rêvons d'un monde silencieux qui ne se révélerait qu'à nous-mêmes.

Le langage et l'existence d'autrui sont liés : les mots ont une signification dont je ne peux disposer à ma guise -de même que, sous le regard d'autrui, mes actes ont un sens que je ne connais pas mais qu'il me faut reconnaître.

Je suis parlant veut dire que je ne peux disposer de la liberté d'autrui.

Ne parle-t-on pas aux autres parce que nous ne savons pas à l'avance ce qu'ils vont nous répondre? • Comme tout instrument, le langage a ses limites.

li peut se trans­ former en un cadre figé, dans la langue de bois, les slogans ou la banalité des propos quotidiens.

Mais «c'est dans les mots que nous pensons», dit Hegel, parce que les mots étendent nos expériences à l'universel : je peux nommer ce que je ne verrai jamais et «l'infini» ou «l'indicible» font partie de mon lexique.

Renoncer au langage, c'est renoncer à l'humanité même.

> Flash bac p.

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