Stoïcisme
Publié le 26/11/2025
Extrait du document
«
_____________________________________________
05.11.2025
08h15
L’éthique de la vertu des Stoïciens : vivre conformément à la nature :
Unité établie entre l’ordre du monde (phusis) et l’ordre moral.
Le cosmos est animé par une raison divine (logos), c’est une totalité rationnelle où tout advient
selon la nécessité.
Vivre selon la nature c’est conformer sa raison individuelle à cette raison
universelle : la vertu devient accord avec le tout.
Tout ce qui n’est pas la vertu c’est des indifférents.
Ils ont vécus au sein de la guerre, qui les a rendu durs et impassibles
A l’intérieur du cynisme est né le stoïcisme.
Rupture et continuité avec la tradition socratique, platonicienne, aristotélicienne :
Ils rompent avec Platon en rejetant la séparation du monde intelligible et du monde sensible : le
Bien n’est plus une idée transcendante mais résulte de l’accord avec l’ordre rationnel immanent au
cosmos.
Contre Aristote, ils refusent la vertu comme juste milieu propre à l’homme et toute finalité
supérieure comme le bonheur.
Seule la vertu a valeur de bien véritable.
Par cette synthèse, les
Stoïciens transforment l’éthique grecque en une morale cosmique où la sagesse humaine se confond
avec la raison du monde.
Le Stoïcisme, une école de vertu :
Le stoïcisme a traversé plusieurs siècles, de sa fondation par Zénon de Kition vers 300 av.
J.-C.
jusqu'aux derniers représentants romains du lle siècle ap.
J.-C.
comme Marc Aurèle.
La continuité du stoïcisme réside dans son système cohérent, qui unit logique, physique et
éthique pour fonder la vertu comme accord rationnel de l'âme avec l'ordre du cosmos.
L'école conserve une cohérence remarquable, centrée sur la yertu comme unique bien et
sur la primauté de l'éthique.
›Elle a connu une vaste postérité: au XVle siècle, le néo-stoïcien Juste Lipse en propose
une réinterprétation morale et civique, mettant l'accent sur la maîtrise de soi dans la vie
publique et privée.
Montaigne y trouve une source d'inspiration pour penser sérénité et
modération face aux aléas de la vie.
Au XVIlle siècle, Kant s'en inspire pour structurer sa
morale rigoriste, et au XIXe siècle, Nietzsche admire la force intérieure du sage stoïcien
jusqu'à proposer un hyper-stoïcisme.
L'influence du stoïcisme se prolonge jusqu'aux
réflexions contemporaines sur la résilience et l'éthique de la vie quotidienne.
Repères étymologiques et historiques :
Le terme stoïcisme a été forgé à partir du grec Stoa, mot qui signifie « portique ».
Zénon
de Citium (dates probables : vers 333/ 332262/263), son fondateur, avait pour habitude de dispenser son enseignement au public
athénien, sous le Stoa Poikilé, ou Poecile, le portique à fresques (Poecile signifie: «
recouvert de peinture »).
Vexpression « philosophes du Portique » désigne, par extension, les stoïciens dans leur
ensemble.
-Les spécialistes découpent le développement de la doctrine en trois grandes périodes :
1) Le stoïcisme ancien ou Ancien Portique (Ille siècle av.
J.-C.)
2) Le stoïcisme moyen ou Moyen Portique (Ile siècle av.
J.-C.)
3) Le stoïcisme nouveau ou stoïcisme impérial (ler et lle siècles de notre ère)
Les trois grandes périodes du portique :
1.
Ancien Stoïcisme (vers 300-210 av.
Jésus-Christ)
L'Ancien Stoïcisme naît à Athènes avec Zénon de Cittium.
Zénon
développe une philosophie centrée sur la raison et la vertu.
Cléanthe et Chrysippe consolident l'école.
Chrysippe écrit 700
ouvrages et structure la logique et l'éthique stoïcienne, devenant un
pilier incontournable du Portique.
2.
Moyen Stoïcisme (vers 150-50 av.
Jésus Christ)
Le stoïcisme s'ouvre à Rome.
/Diogène le Babylonien, Panétius de Rhodes et Posidonius
d'Apamée transmettent la philosophie stoïcienne aux élites
romaines, combinant réflexion morale et adaptation au contexte
politique de Rome.
3.
Stoïcisme impérial (ler-lle s.
après Jésus Christ)
Le stoïcisme devient essentiellement éthique, centré sur la maîtrise
de soi.
Sénèque, Musonius Rufus, Épictète et Marc Aurèle sont
confrontés aux responsabilités politiques ou aux défis personnels,
et proposent des exercices spirituels et une discipline applicable à
la vie quotidienne et aux crises de l'Empire.
Les trois domaines de la philosophie :
.
Selon Aetius, doxographe romain du ler-lle s.
ap.
J.-C., la vertu se divise en trois parties
- physique, éthique et logique — et la philosophie adopte la même tripartition: la
physique concerne la connaissance du monde, l'éthique guide l'action humaine et la
logique organise le raisonnement et le discours.
.
Diogène Laërce, doxographe du Ille s.
ap.
J.-C., illustre cette division par des
métaphores, comparant la philosophie à un être vivant (logique = os et tendons,
éthique = chair, physique = âme) ou à un œuf (logique = coquille, éthique =
blanc, physique = jaune).
Si la logique est première dans l'apprentissage, elle n'est jamais
considérée comme discipline « éminente »; le débat reste ouvert sur la primauté entre
physique et éthique, mais l'essentiel est que les trois disciplines forment ensemble
l'essence de la philosophie stoïcienne.
Ce qui relève de la logique :
La logique stoïcienne vise à la formalisation du raisonnement et distingue la dialectique de
la rhétorique.
Comme le rapporte Cicéron (De finibus, V, 7).
Zénon comparait la rhétorique à une main ouverte : le langage des orateurs se déploie
pour toucher l'auditoire et doit s'adapter à sa compréhension, tout en restant fidèle au
discours vrai et à sa portée éthique.
La dialectique, en revanche, est un poing serré,
resserré sur le vrai dans des cercles restreints.
La théorie stoïcienne de la représentation constitue le cœur pratique de cette logique.
Elle repose sur les pré-notions, connaissances fondamentales et universelles qui
précèdent toute réflexion et permettent de reconnaître les choses, ainsi que sur le
contrôle rigoureux des représentations pour éviter les erreurs de jugement.
Les
représentations compréhensives permettent de saisir les relations et causalités dans les
phénomènes, tandis que la maîtrise du jugement et de l'imagination est indispensable
pour agir avec vertu, ne pas se laisser troubler par les impressions trompeuses et guider
l'âme vers une vie conforme à la raison.
Voir le stoïcisme comme un contrôle des représentations, c’est
ce que fait la logique pour aller vers une portée éthique.
Prénotions : capacité de connaître la vérité, bases du raisonnement dans notre âme, puis
toutes les notions seront inscrites dans un jugement qui pourra être vrai ou faux.
Visée : représentations compréhensives.
Ce qui relève de la physique :
Certains stoïciens commençaient par la physique.
Cicéron (De finibus, III, 72) illustre cette
orientation: celui qui veut vivre en accord avec la nature, et porter un jugement sûr sur les
biens et les maux, doit s'appuyer sur la connaissance du monde et de son organisation.
La physique stoïcienne, en révélant un univers gouverné par la raison, sons hasard ni
désordre, permet de comprendre l'harmonie entre la nature de l'homme et la nature
universelle, et éclaire les préceptes fondamentaux: « Obéir au temps », « Suivre Dieu ».
Pour les Stoïciens, le monde (kosmos) est un univers qui englobe tout, dont rien n'est
extérieur.
Ce grand tout est un organisme vivant, composé d'une seule âme (Marc Aurèle,
Pensées, IV, 40).
Comprendre son unité guide l'homme : vivre selon la nature, c'est
reconnaître sa place dans l'ordre de l'univers et ne rien troubler.
Ce qui relève de l'éthique :
Dans le stoïcisme, l'éthique constitue une science des exercices spirituels et moraux
permettant à l'homme d'accéder à la vertu et à la sagesse par l'identification au logos,
principe rationnel et ordonnateur du monde.
Comme l'a montré P.
Hadot, l'éthique
stoïcienne peut être comprise comme une « physique vécue », c'est-à-dire la mise en
pratique existentielle des lois rationnelles de l'univers (Introduction aux Pensées de Marc
Aurèle, p.
236).
Selon les stoïciens, l'éthique consiste à vivre en accord avec la nature, en
se concentrant sur ce qui dépend véritablement de nous jugements, nos intentions, nos
désirs - afin d'atteindre la sagesse et la tranquillité d'esprit.
Cela implique d'accepter
sereinement le destin, de cultiver la vertu, de ne pas se laisser troubler par les
événements extérieurs et de maîtriser ses émotions en travaillant sur la représentation
que nous nous faisons des choses.
La « philosophie bloc » des Stoïciens :
V.
GOLDSCHMIDT, dans Le système stoïcien et l'idée de temps (1953).
reprend à É.
Bréhier l'expression de « philosophie bloc ».
Il veut montrer que les
différentes parties de la philosophie — logique, physique et éthique — ne sont pas des
disciplines séparées ou hiérarchisées, mais forment un ensemble solidaire qu'on
ne peut véritablement comprendre qu'en bloc.
Ainsi, comprendre la
nature (physique) et raisonner correctement (logique) sont les conditions
nécessaires pour bien vivre (éthique).
Goldschmidt souligne
également que le stoïcisme constitue un véritable système, non pas au sens d'une
construction rigide, mais comme une harmonie vivante entre les principes et leurs
conséquences dans la conduite de l'existence.
Cette cohérence interne reflète l'unité
même du cosmos.
Le monde est système, la philosophie est système, et la vie humaine, pour être
pleinement rationnelle, doit en épouser les logiques.
L'unité du stoïcisme dans la philosophie comme manière de vivre :
Chez les stoïciens, la philosophie se conçoit comme une « manière de vivre », selon la
perspective de P.
Hadot dans La Citadelle intérieure (1992).
Elle ne se réduit pas à un
système doctrinal, mais vise une transformation de soi....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- le stoïcisme (analyse)
- Grand oral du bac : Le stoïcisme: LE BONHEUR EN SOI-MEME
- Le stoïcisme (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
- Le Stoïcisme (analyse et critique de la doctrine)
- Stoïcisme: Politique et religion : un nouveau monde : Un rationalisme universel