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Suffit-il de voir le meilleur pour le suivre ?

Publié le 24/11/2005

Extrait du document

Je vois le meilleur, et cela ne suffit pas pour que je le suive, car la particularité du moment présent suspend provisoirement cette référence lucide. Et la nausée s'ensuit...

 

- Première partie. Qu'est-ce que voir le meilleur ?

(Définition - Critères - exemple choisi en tenant compte de la sphère de l'action, qui est manifestement en jeu compte tenu de la formulation de la question.- Deuxième partie. Comment rendre compte du fait que la saisie du meilleur ne suffise pas toujours à guider l'action ?

Introduction

I. À quelles conditions peut-on affirmer qu' « il suffit de voir le meilleur pour le suivre «?

1. La proposition semble évidente, comme le montre l'examen de la notion de meilleur. 2. Mais la proposition n'est vraie qu'à partir de certains présupposés. 3. Ces présupposés sont-ils compatibles?

II. La nature comme synthèse de la connaissance et de l'action.

1. On peut sortir de l'impasse précédente en ayant recours à un troisième terme qui assure le passage de la connaissance à l'action ; ce terme, c'est la nature. 2. Si l'homme ne fait pas ce qu'il y a de meilleur, ce ne peut donc être que par ignorance. 3. Cependant, l'ignorance et la connaissance supposent un acte par lequel ou on se détourne du meilleur, ou on se tourne vers lui.

III. La liberté comme synthèse de la connaissance et de l'action et le problème du mal.

1. Cet acte n'est pas seulement l'acte par lequel je me tourne vers un meilleur qui lui préexiste. 2. Cet acte est celui qui fait exister le meilleur pour moi. Ce renversement est opéré par Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs. 3. Le problème du mal.

Conclusion

« Problématique L'ambiguïté de ce sujet tient à la définition que l'on peut donner du meilleur.

Le meilleur est-il ce qu'un individu conçoitcomme bon par lui-même, ou de ce que les règles morales ou politiques lui imposent comme bon ? La question poséeinterroge la rationalité de l'individu, en tant que le fait de posséder une raison individuelle permettrait de devenirraisonnable en un sens collectif.

En ce sens, ce sujet suppose d'abord implicitement qu'un individu a les capacités àdiscerner le meilleur, c'est-à-dire qu'il a les capacités de fonder son action sur une connaissance morale de choses.Autrement dit, c'est lorsque je m'efforce de connaître la nature d'une chose que je peux fonder mon action en raison :mieux je connais les choses, mieux j'agis ; plus je suis rationnel, plus je deviens raisonnable.

Que faut-il alors entendrepar raisonnable, si par ailleurs chacun est libre d'agir selon ce qu'il veut ? Il serait évidemment absurde de prétendre queje peux agir en voulant le moins bon.

En revanche, je peux très bien agir en voulant une chose que je considère commebonne, mais qui s'avère en fait mauvaise pour moi ou, pire encore, bonne pour moi mais mauvaise pour le reste deshommes.

Dès lors, le meilleur pour moi peut ne pas être réellement le meilleur pour moi, et n'est pas nécessairement lemeilleur pour les autres.

Le problème est donc de savoir si le critère individuel du meilleur reconduit nécessairement à uncritère collectif, ou si au contraire il s'y oppose nécessairement. Proposition de plan 1.

Ia.

Il semble naturel de penser que la connaissance du meilleur permet l'action la meilleure parce que la plus éclairée.Voir le meilleur et ne pas le suivre serait donc fondamentalement absurde, puisqu'il s'agirait d'une action contraire au biende l'individu et à son maintien dans l'existence. Ib.

Ne peut-on toutefois constater que les hommes se trompent souvent, et qu'ils suivent des finalités dont ils finissentpar s'apercevoir qu'elles ne sont pas bonnes, et qu'elles ne correspondent pas à leurs attentes ? Ic.

Dès lors, il faudrait distinguer le bien apparent du bien réel, et en conclure qu'il ne suffit pas de « voir » le meilleur pourle suivre, mais qu'il faut le « connaître » en vérité. 2.

IIa.

Cependant, cela revient à faire de l'homme un être purement rationnel qui agit toujours en raison de motifs bienpesés.

Or, nous sommes également, en tant qu'hommes, victimes de passions qui nous conduisent à poursuivre desfinalités qui se révèlent néfastes non pas tant parce que nous nous serions trompés sur elles que parce que nous noussommes trompés sur ce que nous sommes nous-mêmes. IIb.

Dès lors, nous pouvons être confrontés à des conflits moraux selon lesquels nous pensons qu'une chose bonnemoralement pour l'ensemble des hommes n'est pas forcément bonne pour nous. IIc.

Le meilleur n'est donc pas la seule condition d'une action qui peut, plus pragmatiquement, tendre à l'utile, aunécessaire (ne parle-t-on pas de mal nécessaire, par exemple ?). 3.

IIIa.

Le critère du meilleur semble alors purement relatif.

Dans le cas du choix passionnel, l'homme suit en effet unechose dont il sait qu'elle ne serait pas considérée comme la meilleure par tous, mais qu'il juge lui-même la meilleure dansla situation présente et selon ses attentes personnelles. IIIb.

Serait-il pourtant vain de vouloir réconcilier le critère individuel et le critère collectif du bien ? L'homme ne peut-il, nedoit-il pas se débarasser de toute passion pour parvenir à un meilleur qui ne dépendrait pas simplement de son plaisirparticulier mais lui permettrait un bonheur plus général ? IIIc.

Le meilleur qui nous apparaît subjectivement, qui n'est pas le meilleur pour tous, n'est donc pas réellement lemeilleur, puisqu'il ne fait que satisfaire une passion et ne contente jamais durablement l'individu.. »

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