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Suffit-il d'être indépendant pour être libre ?

Publié le 16/02/2004

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  • Mots clés

•    suffit-il : est-ce suffisant, assez, sans qu'il y ait besoin de plus ou d'autre chose ? •    être indépendant : libre de toute dépendance, soumis à rien ni à personne. Cela signifie aussi être autonome. •    libre : qui jouit de la liberté. –    Au sens étroit, libre s'oppose à esclave. –    Au sens large, libre signifie « qui a le pouvoir de décider, d'agir par soi-même «. –    Politiquement, libre est celui qui n'est pas soumis à une autorité arbitraire, qui jouit de l'indépendance. « Les hommes naissent libres et égaux en droits. «

  • PRK: Définir la liberté par l'indépendance ou l'autonomie, est-ce bien définir l'essence de la liberté ? La liberté peut-elle se définir par l'absence de contraintes, l'indépendance signifiant n'être soumis à rien ni à personne, être sans entraves ?

 Le terme liberté est ambigu. Le sens commun définit la liberté comme le pouvoir de faire ce qui plaît ou le pouvoir de se libérer des contraintes, ces contraintes étant d'ordre social, politique, familial, etc.  Être libre s'identifie-t-il alors à cette définition négative de la liberté qui est de n'être soumis à rien ni à personne ?

« [Conclusion] Être libre, c'est être politiquement libre : pouvoir penser et s'exprimer librement ; c'est être physiquement libre :sans contraintes physiques, ni passionnelles ; c'est choisir rationnellement.

C'est donc bien avant tout êtreindépendant.

Mais cette indépendance est le résultat d'une réflexion : ce n'est pas un donné mais un pouvoir.

Ellen'est jamais définitivement établie. « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange oude blâme.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. « Si à un instant la roue du monde s'arrêtait et qu'il y eût là une intelligence calculatrice omnisciente pour mettreà profit cette pause, elle pourrait continuer à calculer l'avenir de chaque être jusqu'aux temps les plus éloignés etmarquer chaque trace où cette roue passera désormais.

» Nietzsche, Humain, trop humain, 1878. « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.

» Spinoza, Lettre à Schuller, 1674. Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, maisqu'ils ignorent les causes qui les déterminent. « C'est par l'effet de [la] volonté éternelle et primitive [de Dieu] que tous les animaux se meuvent selon leur librearbitre, et que l'homme a le pouvoir de faire tout ce qu'il veut, ou tout ce qu'il préfère d'entre les actions dont il estcapable.

» Maimonide, Le Guide des égarés, xiie s. Le libre arbitre désigne primitivement la faculté qu'aurait l'homme de pouvoir choisir (arbitrer) entre deux actionslibrement, c'est-à-dire indépendamment de toute contrainte externe, sans autre cause que le vouloir lui-même. « On dirait que [la plupart de ceux qui ont parlé des sentiments et des conduites humaines] conçoivent l'hommedans la Nature comme un empire dans un empire.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) Autrement dit, ils croient à tort que l'homme est à l'origine de ses sentiments et de ses conduites et qu'il a sur sespropres actions «une puissance absolue ». « Aucun physicien ou physiologue qui étudierait minutieusement le corps de Mozart, et tout particulièrement soncerveau, ne serait capable de prédire sa Symphonie en sol mineur d'une manière détaillée.

» Popper, L'Univers irrésolu, 1982.Rien, ni dans le cerveau de Mozart ni dans son passé proche ou lointain, ne le prédisposait à composer cettesymphonie plutôt que telle autre.

Ainsi, l'oeuvre d'art, dans la mesure où elle ne se laisse épuiser par aucuneexplication de type déterministe, témoigne au plus haut point du libre arbitre de l'homme. « Il faut avoir femmes, enfants, biens, et surtout de la santé, si l'on peut; mais non pas s'y attacher en manièreque notre bonheur en dépende.

Il faut se réserver une arrière-boutique toute nôtre, toute franche, en laquelle nousétablissions notre vraie liberté et principale retraite et solitude.

» Montaigne, Essais, 1580-1588. Le sage « est à un suprême degré l'homme qui ne relève que de lui-même ».

Aristote, Éthique à Nicomaque, Ive s.

av.

J.-C. C'est-à-dire l'homme qui n'a besoin de personne pour juger de chaque chose et prendre ses décisions.. »

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