Devoir de Philosophie

Suis-je responsable de mon inconscience ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Ce rôle de circonscription morale est jouée par le surmoi par rapport au moi (Le ça et le moi). Dés lors, l'infraction faite å certaines règles de base de la société ne peut être excusée par l'ignorance, car elles sont considérées collectivement comme évidentes. L'inconscience ne peut être ainsi responsable d'elle-même, mais fonde par le surmoi la possibilité d'une responsabilité consciente.   -Kant : la moralité de nos actions, relevant du bien, consiste en l'élévation de notre conscience å l'universel (Critique de la raison pratique). La loi ou le devoir est donc la forme de la conscience accomplie ; la forme de l'inconscience, å l'opposé, est donc le manquement å la loi. La seule valeur positive de la morale est donc la conscience. Dès lors, l'inconscience ne peut relever que d'une forme fondamentale d'irresponsabilité : je n'en suis responsable que dans la mesure où je manque au devoir de responsabilité de la conscience.   III L'inconscience comme lieu même de responsabilité : Spinoza et Nietzsche   -Spinoza : je suis responsable de mon inconscience dans la mesure où la tâche de la conscience est de mettre å jour mes déterminations inconscientes (Ethique). Lå où Kant attribuait une irresponsabilité fondamentale å l'inconscience, la responsabiité ne revenant positivement qu'å la liberté de la conscience, Spinoza ne croit pas en cette derniére. La seule responsabilité est la connaissance de l'inconscience et de son action de détermination : lutter contre l'inconscience est donc la forme même de responsabilité.

Quelqu’un d’”inconscient” se voit reprocher son manque de responsabilité, l’inconscience apparaissant alors comme un défaut moral. Cependant, n’est-il pas nécessaire qu’une partie de notre vie soit inconsciente, de sorte que l’inconscience ne relève pas d’une liberté déficiente, mais d’une irréductibilité essentielle ? L’inconscience reviendrait alors å une forme d’ignorance. Notre question serait alors : pouvons-nous déterminer dans quelle mesure cette ignorance est légitime ou réductible, afin de pouvoir décider si l’inconscience peut parfois relever de notre responsabilité personnelle ?

« Selon beaucoup de philosophes, comme par exemple Sigmund Freud, père de la psychanalyse, la part inconsciented'un sujet pensant est bien pus grande que sa part consciente.

Cet état de fait pose un problème majeur et à laphilosophie et à la société.

En effet, un individu inconscient de ses actes peut donc nier qu'il en est responsable,puisqu'il ne sait même pas qu'il les a commis.

En ce cas, il est important de savoir si, pour un individu, l'inconsciencede quelque chose est une condition suffisante à l'irresponsabilité par rapport à cette chose, ou si au contrairechaque individu est responsable de ce à quoi il est lié.

Inconscience et responsabilité d'une chose semblent êtredeux termes totalement incompatibles.

Cependant, on peut arguer que chaque individu est responsable de ce à quoiil est lié, indépendamment de son était de conscience par rapport à cette chose.

D'où la possibilité de plusieurstypes de responsabilité et niveaux de conscience existent. En premier lieu, les notions de responsabilité et de liberté sont intimement liées.

En effet, si on doit répondre de sesactes ou même de ses pensées, c'est parce qu'on est libre d'agir et libre de penser.

Si ce n'était pas le cas, si uneentité extérieure à nous, quelle qu'elle soit, décidait à notre place de tout ce qui dépend de nous, alors nous nesaurions être responsables des décisions de cette entité qui nous contrôlerait.

Et cette liberté est elle-même liée aucontrôle que nous avons de nous-même : si nous sommes libres c'est parce que nous sommes les seuls à nousdiriger.

Donc, responsabilité de soi implique contrôle de soi.

Par ailleurs, ce dont je n'ai pas conscience m'et pardéfinition inconnu.

Or, il m'est impossible de diriger ce qui ne m'est pas connu, puisque j'en ignore tout, y compris lesmécanismes qui permettent de le diriger justement.

Donc, ce qui m'est inconnu, je ne peux le contrôler.

Donc, je nepeux contrôler ce qui m'est inconscient. On a donc montré que la responsabilité de soi implique le contrôle de soi et que l'inconscience d'une chose impliquele non contrôle de cette chose .Par conséquent, les notions de responsabilité et d'inconscience sont diamétralementopposées.

Par exemple, supposons que je sois avec deux personnes qui, pour une raison quelconque, en viennent àse disputer.

N'ayant aucun moyen de contrôle sur les paroles de ces deux personnes, je ne suis pas responsable desce qu'elles disent.

On a donc montré que responsabilité et inconscience étaient de manière générale deux notionsopposées.

Cependant, rejeter systématiquement la responsabilité de ce dont on n'a pas conscience peut n'êtrequ'un moyen de le fuir. Le problème posé par l'opposition entre responsabilité et inconscience d'une chose est qu'il devient alors très facilede refuser d'assumer les conséquences de ce qui dépend de nous, en particulier de nos actes.

En effet, notre partconsciente est bien plus réduite que notre part inconsciente selon Freud et d'autres : il pourrait donc paraîtrelogique d'imputer la majorité de nos actes à notre part inconsciente.

Or, si chaque individu était irresponsable de laplupart de ses actes, ceux commis par exemple sous l'effet de la colère ou par ignorance des conséquences, ildeviendrait impossible de vivre en société : ce serait un véritable chaos.

En effet, les actions qui portent préjudiceà quelqu'un supposent que le préjudice soit réparé.

Si l'auteur d'une telle action n'était pas tenu d'effectuer cetteréparation, sous prétexte qu'il en était inconscient et donc irresponsable, la vie avec les autres deviendraitextrêmement difficile voire impossible.

En conséquence, chaque individu est responsable de ce qui dépend de lui,(ses actions, ses pensées, ses sentiments), ou en tout cas il doit l'être.

Indépendamment du fait qu'il en soitconscient ou non, il en est responsable, au sens où il doit en assumer les conséquences : réparer les préjudices qu'ila causés si préjudices il y a, ou recevoir louanges et félicitations dans le cas d'une action ayant eu un effetbénéfique.

Cette nécessité d'assumer ce dont on est la cause est d'ailleurs profondément inscrite dans nos mœurs.Ainsi, supposons que par mégarde, je brise un objet.

Au moment où je le casse, je ne suis donc pas conscient de lefaire, au sens où je n'ai aucun contrôle sur sa chute : ce n'est que plus tard, parfois juste après, que je prendsconscience du fait qu'il est brisé.

Donc je pourrais affirmer que je ne suis pas responsable de la destruction de cetobjet.

Pourtant, il est considéré comme normal que j'en ramasse les débris, et que je le rembourse si je n'en étaispas le propriétaire.

C'est-à-dire que je dois réparer le préjudice que j'ai causé. Par conséquent, il est nécessaire de répondre de soi-même pour vivre en société, même de sa part inconsciente.Laquelle a d'ailleurs des frontières discutables.

En effet, je suis responsable de ce dont je suis lire, ce que jecontrôle.

Et a priori je ne contrôle pas ce dont je suis inconscient.

Seulement, d'une certaine manière, je suis libred'être conscient ou inconscient d'une chose.

EN effet, nous sommes par exemple capables d'oublier souvenirstraumatisants ou certaines pensées gênantes, ce qui ne peut qu'être volontaire puisque ce sont précisément leschoses dérangeantes qui sont oubliées.

Nous sommes également capables de nous persuader nous-mêmes de equ'au départ nous savons être un mensonge ; chez les mythomanes par exemple, cette capacité est poussée à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles