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Sujet : Toute prise de conscience est-elle libératrice ?

Publié le 12/06/2012

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La conscience de soi est ambivalente, elle peut provoquer l'inquiétude de l'âme telle une angoisse d'exister comme impossible oubli de soi-même, ce qui peut faire référence un questionnement trop important qui obnubilerait l'esprit du sujet. Le fait de trop savoir, et ainsi de trop avoir pris conscience constitue un poids sur le plan existentiel. En effet, notre conscience inquiète notre existence, par le fait de connaître : elle pousse le sujet se questionner, réfléchir. La prise de conscience peut donc prendre une trop grande ampleur et remettre en cause trop de questions et de préoccupations existentielles pour l'Homme. L'individu pourrait alors briser l'unification et ne plus se reconnaître dans le cadre spatio-temporel, il ne s'accepte donc plus comme étant une unique personne unifiée à travers le temps : c'est une dépression. La prise de conscience peut également être perçue comme une entrave la liberté, les remords, les responsabilités et la culpabilité pouvant nous empêcher de faire tout ce que l'on veut. On peut ainsi se demander si la conscience n'aliènerait pas l'Homme, et donc si les êtres sans conscience comme les animaux ne sont finalement pas plus quiets que les Hommes. Le fait qu'ils ne se posent pas de questions relatives leur existence est du au fait qu'ils n'ont pas de conscience, ils n'ont que des passions et agissent uniquement en fonction de leurs besoins et instincts.

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« Le problème est tel que malgré cet état d'insouciance et de quiétude, l'ignorance face soi-même et au monde extérieur est trop handicapant, on ne peut pasvivre en société en ne nous connaissant pas nous même.

Ce sentiment d'ataraxie est bénéfique et libérateur.

Prenons pour exemple les grecs : leur but ultimeest d'atteindre cet état par le fait de maitriser complétement leur conscience, sans la perdre pour autant.

Ainsi elle ne les inquiète plus et ils ressentent enfin cesentiment tant recherché.

Elle est donc atteinte ici par une connaissance et une maitrise extrême de soi et de sa conscience plutôt que par l'ignorance.

C'estdonc la connaissance extrême et non l'ignorance à son propos qui permet sa maîtrise parfaite. Marc-Aurèle, dans ses Pensées pour moi-même, vainc ce souci de soi par l'exercice du jugement pour rétablir la paix intérieure au risque de l'inquiétude.

Selonlui, ce ne sont pas les évènements qui nous font souffrir mais l'opinion qu'on s'en fait : « Et, parmi les pensées que tu médites le plus habituellement, place cesdeux vérités : l'une, que les choses ne touchent pas notre âme, mais restent immobiles et en dehors d'elle, et que ses troubles naissent seulement de l'opinionintérieure qu'elle s'en fait ».

Marc-Aurèle dit donc que notre esprit est troublé uniquement par les représentations qu'il se fait des différents évènements, ainsiune maitrise parfait de son esprit et de sa conscience permettent la suppression de cette inquiétude de l'âme.

Il faut néanmoins maitriser parfaitement sespassions car il faut être capable de prendre du recul par rapport n'importe qu'elle situation, envers soi-même ou par rapport au monde extérieur.

Un philosopheest justement une personne qui maitrise tout cela : il n'a plus de préoccupations, il est serein et a la conscience, il est capable de prendre du recul. Il faudrait donc exercer sa conscience afin de la contrôler parfaitement.

Il faut alors que le sujet se pose des limites pour que sa conscience se protège d'elle-même, c'est-à-dire qu'il faut limiter le questionnement sur certains sujets considérés comme critiques afin d'éviter une trop grande inquiétude.

Prenons parexemple la religion : au moyen age, le christianisme avait interdit de disséquer des corps humains car ils étaient considérés comme une oeuvre de Dieu.

Orcette interdiction, comme l'adhérence une croyance, permet ainsi de se poser des barrières, limitant l'expansion de la conscience et ainsi de l'inquiétude qu'ellepeut répandre dans l'âme.

Il faut néanmoins rester maître des croyances, opinions, et savoirs qu'on nous expose.

La conscience constitue un retour desconnaissances sur ces croyances, opinions et savoirs, tel que j'en dispose sans en être esclave : « Je sais que je crois en donc on peut en discuter ».

Ainsi, celaconstitue une limite aux prises de conscience. L'Homme a ainsi créé, en vue d'une probable libération de l'un par rapport l'autre, le langage.

Marx, dans l'Idéologie Allemande le définit comme « unemalédiction pèse sur l'esprit, celle d'être entaché d'une matiète qui se présente ici sous forme de couches d'air agitées, de sons, en un mot sous la forme dulangage ».

Selon lui, le langage est donc apparu « qu'avec le besoin, la nécessité du commerce avec d'autres hommes », « la conscience est donc d'emblée unproduit social et le demeure aussi longtemps qu'il existe des hommes ».

Le langage est donc essentiel la découverte d'autrui et du monde extérieur.

Kant, dansl'Anthropologie du point de vue pragmatique pose le langage et le Je comme le seuil de l'humanité.

Chez Descartes, le langage est un ensemble de signesarticulés posés par convention mais ordonnés selon des règles.

C'est notamment par le langage que les hommes communiquent entre eux, mais exposentégalement leurs pensées et leur vision du monde.

Le langage est alors un moyen d'explorer le monde et autrui tout en gardant certaines limites physiques : onne peut pas rentrer dans la conscience d'autrui.

On doit lui faire confiance et croire en ce qu'il dit mais il peut également mentir ou déformer ses propos étantdonné qu'il est probablement doté d'une conscience comme je le suis.

Ainsi, dans son oeuvre La Conscience et La Vie, Bergson dit : « Pour savoir de sciencecertaine qu'un être est conscient, il faudrait pénérer en lui, coïncider avec lui, être lui.

[...] Entre vous et moi, il y a une ressemblance extérieure évidente et decette ressemblance extérieure vous concluez, par analogie, une similitude interne ».

Or le problème est alors complexe car tout ce qui nous est dit, provenantd'autrui doit être vérifié étant donné que nous sommes probablement face à une conscience quasi-identique la notre, j'entends par là une consciencetourmentée, inquiète, qui cherche à se libérer d'elle-même et du monde extérieur tout en cherchant à le découvrir.

Or découvrir autrui pourrait nous permettrede nous découvrir nous-même en partie si nous considérons une part de ressemblance suffisante entre chaque individu.

Les prises de conscience en relationavec autrui sont donc prendre avec du recul, mais sont forcément libératrices étant donné qu'au pire, elles ne vous apportent rien.

C'est ce recul avec lequel onpeut analyser autrui objectivement qui fait que cette prise de conscience n'a pas d'autres conséquences pires que celle-ci. Le langage peut donc permettre un entre-deux à ce problème de prise de conscience.

Notre sentiment de quiétude et de sérénité ne dépend donc que de nouset de nos intéractions avec le monde extérieur.

Poser des limites à ses prises de conscience peut-être une solution pour limiter l'inquiétude de l'âme, mais onpeut également l'exercer afin que nous puissions la maîtriser totalement et qu'elle soit enfin quiète. L'individu a besoin d'une certaine connaissance à la fois objective et subjective de l'Homme, et du monde sensible, même si ce dernier ne peut être considéréqu'objectivement.

L'Homme a donc besoin d'avoir conscience du pire pour considérer le meilleur, ainsi, pour associer la liberté au bonheur, il faut avoirconscience du malheur également, qui, lui-même, peut être considéré comme une entrave au bonheur.

Il en est de même pour accéder au monde intelligible : ilfaut avoir conscience de l'existence du monde sensible pour accéder aux Idées pures.

Ainsi, la conscience, par le fait que l'Homme est son unique détenteur,peut aussi bien le rendre heureux, que malheureux.

Mais ce bonheur ne dépend pas exclusivement de la conscience ou des prises de conscience qui peuvents'en suivre, il y a énormément de facteurs externes qui lui sont liés.

On peut alors se demander s'il existe une recette du bonheur, une combinaison de facteursgagnante, considérant la conscience.. »

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