Supposons que le livre des éléments de la géométrie 3
Publié le 01/10/2012
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«
Introduction
Comment comprendre l'origine
du monde? La question est évidemment ancienne
et a suscité des réponses divergentes.
A ceux qui admettraient qu'il est éternel,
Leibniz objecte
ici qu'une telle affirmation est impuissante à expliquer sa raison
d'être.
1.
La régression à l'infini ne mène jamais à une cause première
- Expliciter la comparaison avec la série éternelle des livres copiés.
Si l'on
imagine une telle série, deux questions surgissent:
• quelle garantie avons-nous de la fidélité de la copie?
• pourquoi existe-t-il un exemplaire initial?
Par rapport à l'existence du Monde, la recherche axée sur la causalité aboutit
aux mêmes difficultés:
• l'état du Monde au moment t 2 s'explique par son état au moment antérieur ti' mais selon certaines lois de changement.
L'analyse de ces lois de
changement est du domaine de la science et
du déterminisme;
• reste à résoudre la question de la cause première du Monde, qui échappe à
l'étude de causalité.
La multiplication des états intermédiaires ne fait que différer cette question,
mais
ne la résoud pas (prendre comme exemple la physique épicurienne: on y
affirme l'éternité des atomes, mais c'est une façon d'occulter la question de leur
apparition).
II.
Limites de la raison spéculative
-Déjà Aristote fondait son argumentation démontrant l'existence d'un Dieu
comme premier moteur sur l'impossibilité de la régression à l'infini.
Pour Leibniz,
la régression est surtout stérile puisqu'elle ne résoud pas
le problème.
(Au lieu
d'Aristote, on peut évidemment évoquer saint Thomas, puisqu'il reprend la même
démarche dans
ses «cinq voies" vers Dieu.)
- Le travail scientifique ne peut rendre compte que du changement d'un monde
toujours déjà-là (c'est ce que redira Laplace dans sa définition du déterminisme:
capacité de prévoir l'état suivant).
Il est incapable de définir
le "Pourquoi'' du
monde, ou le pourquoi de ce monde-ci.
- Au-delà de la science,
il faut donc laisser place à l'exercice d'un questionne
ment de nature différente
(cf plus tard Auguste Comte: la science pose des
questions en
Comment? alors que les états théologique et métaphysique s'intéres
saient aux questions en
Pourquoi? Le point de vue de Leibniz revient à souligner
que cette substitution est loin de supprimer les questions anciennes).
- La question fondamentale est donc celle qui concerne
la raison complète pour
laquelle il existe un monde, et qui est tel.
Autrement dit: pourquoi y a-t-il quelque
chose plutôt que rien, soit la question métaphysique par excellence.
III.
Aspect prékantien
du texte; rapport entre croire et savoir
- Leibniz préfigure
ici le travail de La Critique de la raison pure: jusqu'où peut
aller la connaissance?.
»
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