Sur quel plan penser la raison du don ?

« de rites par lesquels un individu, ou un groupe, appartenant à une classe supérieure fait des dons à un individu d'uneautre classe sociale, afin de le défier et de l'obliger soit à les accepter sans contrepartie, soit à lui offrir l'équivalentet à lui répondre ainsi positivement.Toutes les marchandises ainsi que les services étaient pris comme dans un cercle.

D'où la notion de circulation desbiens par des échanges.Les Mélanésiens caractérisent le kula, comme étant d'ordre noble et reservé aux chefs.Le fait qu'il apparaisse modeste et désinteressé est remarquable.En ceci, il s'oppose au gimwali, mot qui désigne le commerce ordinaire de choses seulement utiles.Le fait que le kula apparaisse modeste ne reflète t-il pas un certain dédain à l'égard la manifestation des échangesbasés uniquement sur l'utilité?Les partisans du kula estiment que le kula doit être mené vertueusement, du moins, en apparence.

On comprendalors pourquoi ils méprisent le gimwali.Le point commun du kula avec le potlatch nord-ouest américain repose sur le fait qu'il s'agit de donner et recevoir.Les présents sont offerts par celui qui accueille.Cela s'apparente à du commerce puisqu'il s'agit d'échanger des biens étrangers d'une année sur l'autre et s'endiffère dans le sens où ce commerce est déguisé sous cet aspect noble, (l'honneur est en jeu), les échangess'apparentent donc à des dons.La donation est solennelle: le receveur refuse le présent jusqu'à ce qu'il soit à ses pieds.Selon Mauss, le don fait partie de l’échange ; il favorise l’échange, mais dans un esprit opposé à l’esprit ducommerce TR: Cette stratégie qui consiste à faire un don dans le but de renforcer des liens avec des partenaires commerciauxest à mettre en parallèle avec celle des entreprises du monde moderne. II.Tradition religieuse et maintien social A)religieux 1)L'esprit de la chose donnéeEn analysant le don dans les sociétés archaïques, les anthropologues ont conclu que celui-ci n’était en fait paslibre: les "archaïques" en donnant, ne font qu'obéir à la tradition.Par exemple, les Maoris, population polynésienne, considèrent que dans le cadeau reçu ou échangé, ce qui est reçun'est pas inerte, autrement dit, il y a un esprit dans le présent : celui du donateur: hau.

La chose elle-même auraitalors une âme; c'est un moyen de prise sur le receveur.

Toutefois, subsiste une question: Pourquoi le présent doitt-il revenir au maître?Dans Essai sur le don, Mauss souligne l'idée que cet esprit, voulant rejoindre son donataire, revenir à son lieud'origine, le seul moyen d'effectuer cette tâche est de rendre le cadeau à travers des festins , des présents...si lereceveur conservait le présent, le hau le menacerait d'un grand malheur, d'où cette idée qu'il faut rendre ce que l'ona reçu.Le don, qui est ici un retour, est alors un acte contraint.

Peut-on parler de don?.TR: Quand est-il des relations de la sphère domestique et de celle des citoyens, dans les sociétés modernes? B) Lien social à plusieurs échellesa)La familleDans les institutions archaïques que décrit Mauss, dans essai sur le don, l'on échange tout : nourriture, femmes,enfants, biens, talismans, sols...

du fait de règles sociales qui obligent à échanger.

Dans ces sociétés archaïques,c'est surtout l'honneur qui est en jeu.Dans le nord-ouest américain, la conservation du rang en tant que chef est d'autant plus importante que dans cettetradition, perdre le prestige, c'est perdre son âme.Or, on considère que le chef, s'il tient à garder son rang en tant que chef, doit absolument qu'il est possédé par lesesprits de la fortune.

Voilà pourquoi il doit donner des potlatchs à son entourage:son fils, son gendre ou sa fille, ses morts...D'autre part, en Polynésie, à chaque événement,on offre un présent.Il y a obligation de rendre les dons, sinon, on perd le prestige.A la suite d'une naissance, le mari et la femme ne ressortent donc pas plus riches.Néanmoins, ils sont satisfaits de voir tant d'honneur.Dans les sociétés archaïques qu'il décrit, les échanges se font en fait pour plusieurs raisons: la concurrence, larecherche de la grandeur et de l'intérêt, cela nous amène à nous demander:en quoi le système familial des sociétés archaïques est t-il comparable à celui des sociétés modernes? Les rapports à l’enfant sont des rapports de don.

La naissance est un don, c’est le don de soi par excellence, ilinscrit l’enfant dans un état de dette, l’enfant lorsqu'il sera adulte, transmettra à son tour ce qu’il a reçu etparticipera ainsi à la «chaîne».Noël, exemple typique de cérémonie-don, est le moyen d' approfondir voire de renouer les liens familiaux: l'inventiondu Père Noël permet d'amoindrir le poids de la dette.

Cet inconnu ayant un caractère chaleureux, cela permet àl'enfant d'avoir un rapport proche au donateur.

De plus, en se déroulant dans une atmosphère conviviale etgénéreuse, Noël permet de resserrer les liens familiaux.. »