texte de platon
Publié le 05/11/2013
                             
                        
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                                «
                                                                                                                            finalement, qu'une vie déréglée, qui court sans fin après les désirs dans le but illusoire de les  
voir enfin tous satisfaits   ? Pour répondre à cette interrogation, Socrate incarne ces deux  
«   genres de vie   » par deux personnages qui ont chacun dans leur cave des tonneaux remplis de  
délices.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le premier les a comblés après bien des efforts et les tient en réserve.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le second a fait  
de même, mais «   ses récipients sont percés   », en sorte qu'ils se vident plus vite qu'il ne les  
remplit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n'est ainsi jamais au bout de ses peines.
Entendons par là   : le premier homme, l'homme tempérant, se méfie des désirs et ne se  
préoccupe pas de leur donner trop prompte satisfaction   : il jouit de ce qu'il a déjà, sans  
s'occuper de ce qu'il pourrait avoir, parce qu'il sait qu'un désir satisfait est aussitôt remplacé  
par un autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le second, en revanche, est en permanence guidé par ses appétits   : quoi qu'il ait,  
ce n'est jamais assez, précisément à cause de l'illimitation des désirs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Plus il leur cède et moins  
il est capable de leur résister, en sorte que sa vie devient une course sans fin où il ne rencontre  
finalement que du malheur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Calliclès cependant n'est pas convaincu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne conteste pas la  
description que fait Socrate, mais la conclusion que ce dernier en tire   : après tout, c'est le désir  
qui donne son mouvement même à la vie, c'est lui qui procure du plaisir lorsqu'on le satisfait.
                                                            
                                                                                
                                                                     
Tant mieux alors si, sitôt comblé, il fait place à un autre   ! Car enfin, une vie sans désirs est  
une vie morte, une vie de pierre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Non seulement donc la tempérance n'est pas une vertu, mais  
elle serait bien incapable de nous donner le bonheur que d'après Socrate elle nous promet.
Ainsi donc, les deux protagonistes s'accordent au moins sur un point   : la structure du désir,  
c'est l'illimitation (c'est sur les conséquences de cette illimitation sur notre bonheur que leurs  
affirmations divergent).
                                                            
                                                                                
                                                                    Toutefois, cette structure elle-même n'est ici que constatée, sans avoir  
été expliquée.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussi faudra-t-il nous demander pourquoi le désir se renouvelle à mesure qu'il  
est satisfait.
I.
                                                            
                                                                                
                                                                    Analyse détaillée du texte
1.
                                                            
                                                                        
                                                                    La thèse socratique   : la tempérance permet d'atteindre la vie heureuse
a) Deux genres de vie s'opposent
Deux «   genres de vie   » semblent devoir être distingués, auxquels se ramènent finalement  
toutes les possibilités de l'existence humaine   : soit l'homme mène une «   vie d'ordre   », soit il  
choisit une «   vie de dérèglement   », sans qu'il y ait de solution tierce ou de position  
intermédiaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il y a en effet deux parties dans l'âme selon Platon   : la partie supérieure est  
constituée par la raison   ; la partie inférieure, c'est l'âme désirante.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'une part donc il n'y a que  
des désirs de l'âme (le corps ne désire pas et ne désire rien)   ; d'autre part, l'homme tempérant,  
c'est celui qui a refusé que la partie appétitive de son âme domine sa part rationnelle   : cet  
homme est maître de lui-même, c'est-à-dire capable de résister à ses désirs et de choisir ceux  
auxquels il donnera satisfaction.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'homme déréglé en revanche, à cause «   d'une mauvaise  
éducation   » ou de «   mauvaises fréquentations   » (comme le dira Platon dans   La République ,  
IV), est peu à peu devenu incapable de leur commander, en sorte qu'il est à présent comme  
l'esclave de lui-même   : le désir ordonne et il obéit.
                                                            
                                                                                
                                                                    On comprend alors pourquoi dérèglement  
et tempérance sont les deux possibilités de la vie humaine   : soit c'est la raison qui commande  
aux désirs, soit c'est l'inverse, sans qu'il y ait d'autre solution possible.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or, selon Socrate, c'est  
dans la tempérance que l'homme vit de façon ordonnée et harmonieuse   : il n'est pas dans la  
nature de l'âme de voir sa partie désirante prendre le pas sur sa part rationnelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans la vie  
déréglée en revanche, cet ordre naturel est troublé par de mauvaises habitudes et le  
dérèglement de la conduite n'est alors que la conséquence du désordre intérieur.
b) La comparaison entre la tempérance et le dérèglement
C'est ce qui motive la comparaison que Socrate fait   : ces deux types d'existence sont  
semblables à deux hommes possédant, «   chacun, un grand nombre de tonneaux   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    En d'autres.
                                                                                                                    »
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