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Tout désir est-il désir de reconnaissance ?

Publié le 30/09/2009

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Le désir est donc autre chose qu'une pure consommation de l'objet. L'homme ne peut se ressaisir que dans son rapport à une autre conscience de soi. Le désir ouvre donc sur l'intersubjectivité : « La conscience de soi atteint sa satisfaction seulement dans une autre conscience de soi.« Le désir prend ainsi une autre signification. Il n'est plus simplement rapport égoïste à soi, il est également position de l'autre. C'est seulement lorsque je pose l'Autre comme figure indépendante et libre que je peux me ressaisir. Je n'existe que moyennant mon rapport à l'autre et réciproquement. La reconnaissance est donc une opération à double sens « non pas seulement en tant qu'elle est aussi bien une opération sur soi que sur l'autre, mais aussi en tant qu'elle est, dans son indivisibilité, aussi bien l'opération de l'une des consciences de soi que de l'autre «. Ainsi la visée ultime du désir est la reconnaissance de soi à travers le désir de l'autre. Le désir ne prend son sens que dans la reconnaissance de l'autre par moi-même et de moi-même par l'autre : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant réciproquement. «

« C.

Le désir et la reconnaissance Le désir est donc autre chose qu'une pure consommation de l'objet.

L'homme ne peut se ressaisir que dans sonrapport à une autre conscience de soi.

Le désir ouvre donc sur l'intersubjectivité : « La conscience de soi atteint sasatisfaction seulement dans une autre conscience de soi.» Le désir prend ainsi une autre signification.

Il n'est plussimplement rapport égoïste à soi, il est également position de l'autre.

C'est seulement lorsque je pose l'Autre commefigure indépendante et libre que je peux me ressaisir.

Je n'existe que moyennant mon rapport à l'autre etréciproquement.

La reconnaissance est donc une opération à double sens « non pas seulement en tant qu'elle estaussi bien une opération sur soi que sur l'autre, mais aussi en tant qu'elle est, dans son indivisibilité, aussi bienl'opération de l'une des consciences de soi que de l'autre ».

Ainsi la visée ultime du désir est la reconnaissance desoi à travers le désir de l'autre.

Le désir ne prend son sens que dans la reconnaissance de l'autre par moi-même etde moi-même par l'autre : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant réciproquement.

»La signification dernière de cette dialectique pourrait être ceci : à maintenir l'autre, c'est-à-dire ici, l'autre homme,comme dépourvu de conscience, je me perds.Le désir justement compris me met sur la voie de l'humanité.

Avec le désir, je suis dans un monde humain.

Mon désirporte sur un autre qui est un homme, en tant que c'est uniquement dans le rapport à d'autres hommes que je peuxressaisir mon identité.

Par là on voit ce qui peut fonder la distinction entre le besoin et le désir.

Alors que le besoinme situe et me maintient dans le cycle de la consommation, le désir m'introduit à la dialectique de lareconnaissance.

Le désir m'ouvre sur une réalité qui n'est plus matérielle mais spirituelle.

Au sens fort du terme, ledésir est, pour Hegel, constitutif du sujet.

Le désir est ce qui permet à l'homme de se poser comme homme. Hegel reconnaît que le désir est destructeur, qu'il renaît de sa propresatisfaction, qu'il se porte sur la multiplicité des objets sensibles en tant qu'ilssont susceptibles d'apporter cette satisfaction.

Mais contrairement à Platon,Hegel pense que le désir n'a pas à être réprimé ou maîtrisé par la raison car ladialectique même du désir conduit à son propre dépassement.

En effet, à voirrenaître le désir, et à ne pouvoir le satisfaire définitivement, le sujet réaliseque ce n'est pas dans la consommation de l'objet que consiste son véritablebut, mais bien plutôt dans la reconnaissance de soi par une autre consciencede soi.

C'est donc en faisant pleinement l'expérience du désir que le désir estdépassé.

Le désir est une figure nécessaire et, en même temps, une figuredestinée à éprouver son propre dépassement.De même en introduisant le désir dans la dialectique de la conscience de soi,Hegel pose de façon irréductible que le désir est lié à la conscience.

Par là seconstitue la différence d'avec la problématique moderne du désir, telle quel'introduit la psychanalyse, où le désir est pensé comme désir inconscient etcomme déterminant la conscience.Pour la psychanalyse, les relations entre les êtres humains « s'établissentvraiment en deçà du champ de la conscience ».

Pour Lacan, le désir est « unrapport d'être à manque » : « Ce manque est manque d'être à proprementparler.

Ce n'est pas manque de ceci ou de cela, mais manque d'être par quoil'être existe.

» Le désir est donc désir de « rien de nommable ».

Et il est aussien même temps « à la source de toute espèce d'animation » : « Si l'être n'était que ce qu'il est, il n'y aurait même pas la place pour qu'on en parle.

L'être vient à exister en fonction mêmede ce manque.

C'est en fonction de ce manque, dans l'expérience du désir, que l'être arrive à un sentiment de soipar rapport à l'être.

» C'est en effet dans la poursuite de « cet au-delà qui n'est rien » que l'être humain parvient àse situer dans le monde des objets.

Dans ce manque d'être, « il s'aperçoit que l'être lui manque, et que l'être est là,dans toutes les choses qui ne savent pas être » et « il s'imagine, lui, comme un objet de plus, car il ne voit pasd'autre différence ».

Il dit « Moi, je suis celui qui sait que je suis.

» Malheureusement s'il sait peut-être qu'il est, il nesait absolument rien de ce qu'il est.

Voilà, dit Lacan, ce qui manque en tout être.

La conscience de soi n'est doncjamais que la prise de conscience du manque.

Elle est ce par quoi « l'être s'élève comme présence sur fondd'absence ».. »

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