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Tout est-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Publié le 07/03/2004

Extrait du document

Or nulle satisfaction n'est de durée; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau. Nous voyons le désir partout arrêté, partout en lutte, donc toujours à l'état de souffrance : pas de terme dernier à l'effort. » On comprend dès lors la formule : « La vie n'admet pas de félicité ». Elle signifie, en particulier, qu'il n'y a pas de bonheur durable, mais seulement un effort continu, sans vrai but, sans vrai repos. Cet effort, on peut le reconnaître partout, y compris dans la nature dépourvue d'intelligence. Dans la pesanteur, par exemple, « effort interminable, et qui tend vers un point central sans étendue, qu'il ne pourrait atteindre sans s'anéantir et la matière avec ». Chez la plante qui, par un effort poursuivi à travers des formes de plus en plus nobles, aboutit enfin à la graine, « qui est un point de départ à son tour: et cela répété jusqu'à l'infini ». Chez les bêtes aussi. Mais plus la conscience s'élève et plus la misère va croissant, plus la souffrance est grande. De toutes les formes de vie, c'est la vie humaine qui est la plus douloureuse et celle-ci « oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui ».

Analyse du sujet :

 

-          Le fait même que l’on ait une idée de la perfection peut nous pousser à penser que la perfection est bien de ce monde, car comment aurions-nous l’idée de ce qui n’est pas ?

-          De nombreuses expériences nous donnent d’ailleurs l’impression de saisir la perfection, notamment l’expérience artistique.

-          Cependant, l’impression de saisir la perfection peut n’être qu’une impression illusoire et trompeuse.

-          Qui plus est, il se peut que l’on ait une idée de la perfection parce qu’elle existe, mais cela ne prouve pas qu’elle existe en ce monde : l’expérience religieuse témoigne d’ailleurs d’une possibilité humaine de transcendance, c’est-à-dire de communication avec une perfection située dans un autre monde, dans un au-delà.

-          Cela étant, il faut encore remarquer que lorsqu’on s’interroge sur ce qu’est la perfection, on se rend compte que tout le monde n’en a pas la même définition.

-          Ainsi, peut-être tout le problème vient-il du fait que la perfection est un concept profondément subjectif, et que l’on ne peut statuer sur son existence ou son inexistence puisque nous n’en avons pas de définition objective.

 

 

Problématisation :

Si la perfection n’était pas de ce monde, comment pourrions-nous seulement en avoir une idée ? Comment se pourrait-il que nous ayons le besoin de rechercher la perfection si celle-ci n’était qu’un délire de notre imagination ? Comment pourrions-nous parfois avoir le sentiment de goûter à la perfection si cette dernière était absente de ce monde ? Mais par ailleurs, il faut bien souligner également qu’il serait curieux que la perfection soit présente en ce monde puisque notre monde semble bien imparfait. En effet, il est bien difficile de soutenir que tout est ici-bas pour le mieux et que tout va bien. Comment pourrions-nous dès lors penser que la perfection puisse naître dans un monde si imparfait ?

« Le meilleur des mondes possibles ou l'optimisme de Leibniz RAPPEL: LA MONADE CHEZ LEIBNIZCe terme renvoie à l'unité spirituelle élémentaire dont tout ce quiexiste est composé.

La monade est à la métaphysique ce que lepoint est à la géométrie à la fois unique et en nombre infini.

Il n'ya pas chez Leibniz de dualisme (d'un côté l'âme et de l'autrel'esprit).

Mêmes les minéraux ou les végétaux possèdent unedimension spirituelle ! Il y a des monades douées de mémoire chezles animaux, des monades douées de raison comme chez leshommes.

Aucune monade ne ressemble à une autre.

Chacuned'elles représente le monde de manière toujours particulière et plusou moins claire, à la manière de miroirs plus ou moins bien polis.

Ala faveur de la bonté et de l'omniscience divines, toutes lesmonades constituent un tout harmonieux, car chacune est commeun monde fermé, sans portes ni fenêtres, cad sanscommunication. Entre une infinité de mondes possibles, il y a le meilleur de tous,autrement Dieu ne se serait pas déterminé à en créer aucun.Il nous est impossible, en quelques lignes, de rendre compte de cette pensée extrêmement subtile dont Leibniz est l'inventeur et à vrai dire le seul représentant.

A tout le moins essayons de présenter pourquoi Leibniz peut dire que nous vivons dans le meilleur des mondespossibles, ce qui n'est pas évident pour Voltaire (voir Zadig) ni pour beaucoup de ceux pour qui le mondecomme il va ne va pas bien, et qui en plus, ne voient pas pourquoi un autre monde, meilleur, n'aurait pasété possible, surtout que pour Leibniz la volonté de Dieu n'intervient que pour faire coexister lespossibles, non pour les créer en tant que tels.Car tous les possibles prétendant à l'existence dans l'entendement de Dieu, à proportion de leursperfections, le résultat de toutes ces prétentions doit être le monde actuel le plus parfait qu'il soitpossible.

Et sans cela il ne serait point possible de rendre raison pourquoi les choses sont allées ainsiplutôt qu'autrement.Autrement dit, compte tenu de la compatibilité entre les possibles (c'est-à-dire entre les compossibles :tout possible compatible avec tous les autres possibles), tout est pour le mieux dans le meilleur desmondes possibles.

Dans ces conditions, il s'ensuit que non seulement le mal est possible (comme possiblecompatible avec tous les autres possibles) mais encore nécessaire puisque sans lui le monde ne seraitpas le meilleur des mondes possibles ! Donc, puisque tout arrive de par la volonté de Dieu, — c'est lepoint de vue de Leibniz théologien —, la raison — c'est le point de vue de Leibniz philosophe —, ne peutqu'intégrer le mal comme possible nécessaire pour le meilleur des mondes possibles ! Il va sans dire que nous laissons à Leibniz la responsabilité de sa thèse.

Remarquons cependant qu'aufond pour lui, le mal est dans les détails, car l'ensemble reste fécond.Qui dit «meilleur» ne dit d'ailleurs pas «parfait» mais tout simplement que le «bien» l'emporte sur le «mal», l'ensemble sur le détail.Qu'on ait donc appelé le système leibnizien optimiste n'est pas aussi paradoxal qu'il pouvait sembler àpremière vue.Pour Leibniz, Dieu «sait» l'avenir, mais ne le fait pas.

Dieu «permet» le mal, mais ne le fait pas.La fin de la Théodicée comporte un apologue qui résume le point de vue de Leibniz : Sextus, méchant detoute éternité, est compris dans le meilleur des mondes possibles où son crime est nécessaire pour quece monde soit le meilleur.

Tout se passe comme si la monade Sextus, possible librement méchant, estnécessaire à ce monde le meilleur possible qui, sans lui, eût été moins meilleur!C'est ici que le point de vue, le commentaire de chacun importe, car après tout, Sextus c'est aussitoutes les autres monades ! "Vous voyez que mon Père (Jupiter, ici métaphore pour Dieu) n'a point fait Sextus méchant, il l'étaitde toute éternité, il l'était toujours librement, il n'a fait que lui accorder l'existence, que sa sagessene pouvait refuser au monde, où il est compris; il l'a fait passer de la région des possibles à celledes êtres actuels.

Le crime de Sextus sert à de grandes choses, il rend Rome libre, il en naîtra ungrand empire, qui donnera de grands exemples.

Mais cela n'est rien au prix du total de ce mondedont vous admirerez la beauté, lorsqu'après un heureux passage de cet état mortel à un autremeilleur, les Dieux vous auront rendu capable de la connaître." Notre esprit est trop borné pour porter un jugement sur le mondePour Leibniz, notre point de vue est limité.

Nous ne percevons qu'une toute petite portion du monde, etpendant une durée limitée.

Dieu, quant à lui, connaît le monde dans sa totalité et dans ses moindres détails.

Ilsait donc que, l'un dans l'autre, tout concourt à la félicité des hommes.Ce qui apparaît cornme un mal aux yeux d'un individu particulier (une injustice, une souffrance) peut n'êtrequ'un moyen pour atteindre un bien.

Une souffrance peut avoir pour but de rapprocher un homme de Dieu - ce. »

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