Il ne faut donc surtout pas bâtir
de projet, mais vivre une vie touristique. Il faut renoncer à toute
ambition, à tout projet, à tout idéal : ce serait s'empêcher de profiter
maintenant des plaisirs. Un seul conseil :
profiter de la
vie
Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire
de l'histoire pour savourer
l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au
devenir. "il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un
bonheur : la possibilité d'oublier ou pour le dire en termes plus savants,
la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire." (
considérations inactuelles et intempestives II)
II
Mais le bonheur nécessite la conscience d'être heureux
Mais
Spinoza dans l'éthique, affirme que les idiots, l'homme qui se
satisfont d'une existence qu'il n'interroge pas, n'accèdent pas au vrai
bonheur.
Le
bonheur ne concerne qu'un individu pleinement conscient. On ne peut pas dire
d'un enfant ou d'un animal qu'il est heureux. En effet, le bonheur
n'intervient qu'après une certaine distanciation en reconsidérant
consciemment des plaisirs, ou des pensées alors qu'au moment précis où les
plaisirs étaient ressentis, aucun bonheur n'était éprouvé.
Ceci
amène à remarquer que le plaisir intense est incompatible avec la conscience
(càd, pour résumer, le fait de penser qu'on pense), tandis que le bonheur
est toujours conscient. Autrement dit, on ne se dit pas "j'éprouve du
plaisir" au moment où on l'éprouve, mais on se dit toujours "je suis
heureux" quand on l'est.
Le terme "vivre" contient deux sens : le biologique( le vivant en tant qu'objet d'étude de la biologie) et un sens plus humain. La vie, c'est ce qui se passe à soi-même, dans la conscience, comme vécu. Vouloir vivre voudrait alors signifier maintenir ses fonctions vitales( manger, boire, dormir) mais aussi ce contentait du présent, de ce que je vis maintenant en tant qu'individu. Le bonheur quant à lui est compliqué à définir, voire pour Kant impossible. Pourquoi, dès lors, passer sa vie à chercher un bonheur, que l'on n'est pas sûr de trouver ? Mais vivre dans l'immédiateté, suppose une inconscience qui ne peut pas être compatible avec le bonheur. La conscience d'être peut-il alors appelé le bonheur ?