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Tout pouvoir s'accompagne-t-il de violence ?

Publié le 23/03/2004

Extrait du document

Le pouvoir désigne en premier lieu la capacité d'action d'un groupe ou d'un individu. Il s'agit ici de nous demander quelle est la réalité du pouvoir politique, puisqu'il ne se confond ni avec la force brute ni avec la violence aveugle.

Dans le monde contemporain, les révoltes semblent fréquentes contre les pouvoirs établis. Et il est également fréquent que ces derniers réagissent à ce qui les conteste par la violence : ils font intervenir l'armée ou la police pour rétablir le calme. De telles situations révèlent-elles une relation constante et nécessaire entre pouvoir et violence ? Sont-elles au contraire anormales ou exceptionnelles ? Tout pouvoir s'accompagne-t-il, par sa nature même, de violence, ou peut-on concevoir que celle-ci se trouve au contraire suspendue par l'exercice du pouvoir lorsqu'il devient légitime ?

Oui, tout pouvoir s'accompagne de violence

A - La sortie de l'état de nature: la confiscation de la liberté sans frein B - L'exercice du pouvoir: la répression C - La prise du pouvoir: l'acte révolutionnaire

Non, il existe des types de pouvoirs qui ne s'accompagnent pas de violence

A - Le contrat social B - La séparation des pouvoirs C - L'invention de la démocratie

« [III.

Le pouvoir et l'individu] On peut penser le pouvoir de façon plus large et ne pas le limiter à la seule réalité politique.

On évoquera alors,comme le fait Michel Foucault, l'existence dans la société de pouvoirs plus diffus : pouvoir médical ou psychiatrique,pouvoir judiciaire, etc. "Il s'agit de déterminer, dans son fonctionnement et dans ses raisons d'être, le régime de pouvoir-savoir-plaisir quisoutient chez nous le discours sur la sexualité humaine.

De là le fait que le point essentiel (en première instance dumoins) n'est pas tellement de savoir si au sexe on dit oui ou non, si on formule des interdits ou des permissions, sion affirme son importance ou si on nie ses effets, si on châtie ou non les mots dont on se sert pour le désigner ;mais de prendre en considération le fait qu'on en parle, ceux qui en parlent, les lieux et les points de vue d'où onen parle, les institutions qui incitent à en parler, qui emmagasinent et diffusent ce qu'on en dit, bref, le « faitdiscursif » global, la « mise en discours » du sexe.

De là aussi le fait que le point important sera de savoir sousquelles formes, à travers quels canaux, en se glissant le long de quels discours le pouvoir parvient jusqu'auxconduites les plus ténues et les plus individuelles, quels chemins lui permettent d'atteindre les formes rares ou àpeine perceptibles du désir, comment il pénètre et contrôle le plaisir quotidien – tout ceci avec des effets quipeuvent être de refus, de barrage, de disqualification, mais aussi d'incitation, d'intensification, bref les« techniques polymorphes du pouvoir ».

De là enfin le fait que le point important ne sera pas de déterminer si cesproductions discursives et ces effets de pouvoir conduisent à formuler la vérité du sexe, ou des mensonges aucontraire destinés à l'occulter, mais de dégager la « volonté de savoir » qui leur sert à la fois de support etd'instrument." Michel Foucault, Histoire de la sexualité, tome I : La volonté de savoir (l'ensemble de l'Histoire de lasexualité de Foucault est une référence essentielle pour ce sujet) C'est alors que l'individu peut ressentir l'existence de personnes nanties d'un tel pouvoir comme exerçant unecertaine violence à son égard : il serait soumis non seulement aux ordres émanant du politique, mais aussi à unemultitude de directives provenant des détenteurs de pouvoirs « spécialisés » : il est clair que, par rapport auxordres et aux demandes d'un corps médical nanti d'un « savoir » spécifique, je suis à peu près impuissant.On peut toutefois remarquer que de tels pouvoirs peuvent aussi s'exercer au profit de l'individu, et nonautomatiquement à ses dépens.

Ce n'est que lorsqu'ils prennent l'aspect d'un système discret, qui étend soninfluence dans l'ensemble du corps social, qu'ils peuvent faire preuve d'une certaine violence sur les esprits ou lescorps.

Cette violence n'est pas uniquement symbolique, comme le montre la mise en place, au XIXe siècle, d'unpouvoir de la psychiatrie s'attribuant la compétence nécessaire pour définir la normalité et son contraire, et dont lemélange avec le pouvoir judiciaire finit par décider de la valeur ou de la signification de certaines existences. [Conclusion] Selon la célèbre formule de Clausewitz, la guerre est « la continuation de la politique par d'autres moyens ».

Peut-onen déduire que le pouvoir politique serait par définition une guerre latente ? Tout dépend sans doute de la natureréelle de ce pouvoir politique.

Quant aux autres pouvoirs instaurés dans une organisation sociale, leur violence estparfois plus évidente que celle du politique, pour peu qu'elle croie pouvoir trouver une certaine légitimité dans un «savoir ».

1.

L'analyse du sujet a) Les termes du sujet Tout pouvoir :-> sens politique : situation détenue par un souverain, légitime ou non.-> sens général : faculté et capacité de produire un effet réel. S'accompagne-t-il :-> idée de corrélation directe.-> idée de condition nécessaire, ou de conséquence fatale. Violence :-> idée de force exercée contre la volonté.-> idée de destruction, de douleur.. »

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