Un savant invité à préciser l'influence que lui semblait pouvoir exercer sur le bonheur de l'humanité le progrès scientifique, formulait la réponse suivante : La science est aveugle elle est capable de servir tous les maîtres et de répondre à tous les appels, à ceux de la violence aussi bien qu'à ceux de la charité et de la justice; c'est une esclave sans âme, se prêtant à toutes les fins, travaillant indifféremment au malheur et au bonheur des hommes. Expliquez, commentez et au besoin
Publié le 15/09/2014
                            
                        
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                                b) Les sciences de l'homme. — Ces fins qui sont hors de la compétence des sciences de la nature, les sciences de l'homme (psychologie, sociologie, histoire, politique...), ne peuvent-elles pas nous les fournir P
Nous devons répondre par la négative, car elles aussi ont pour unique objet de faire connaître ce qui est et de déterminer les lois générales de l'activité de l'homme, soit dans sa vie individuelle, soit dans la vie collective. La psychologie collective, par exemple, peut nous apprendre comment on mène une foule; il ne lui appartient pas de nous dire où il faut la mener.
B. La science sert au malheur de l'humanité comme à son bonheur. a) Le savoir lui-même. — 1.0 On ne saurait nier la joie de connaître si intense chez le savant qui fait une découverte et qui reste appréciable chez l'homme instruit.
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                                                                                                                            34 	INTRODUCTION 	
2° 	La science 	permet 	de 	diriger  ces forces 	et de  les  faire 	servir 	à la 	réalisation 	de 	nos  fins  ou 	de 	nos desseins 	-	canalisées,  les eaux  du 	torrent, 	au lieu  de dévaster  les champs  qu'elles 	traversent, 	produisent 	le 	courant 	électrique  qui fait 	tourner 	nos 	moteurs 	-: 	mais  elle 	ne 	fixe pas 
de  fins 	ou, 	de 	buts 	: elle  ne 	dit 	pas 	à quoi 	il 	faut  employer  le 	courant 	électrique  ou l'énergie  libérée 	par 	la 	désintégration 	de 	l'atome.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
b) 	Les 	sdences 	de l'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                     -Ces  fins  qui 	sont 	hors  de la compé
tence  des sciences  de 	la 	nature, 	les sciences  de 	l'homme 	(psychologie, 
sociologie,  histoire, politique ...
                                                            
                                                                                
                                                                    ),  ne  peuvent-elles  pas nous  les fournir 	? 	Nous 	devons  répondre  par la négative, 	car 	elles  aussi 	ont 	pour 	unique 	objet  de faire 	connaître 	ce qui 	est 	et 	de 	déterminer 	les  lois  générales 	de 	l'activité  de l'homme,  soit 	dans 	sa vie  individuelle,  soit dans 	la 	vie 	collecHve.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La psychologie  collective, par exemple, 	peut 	nous 	apprendre 	comment  on mène  une foule; 	il 	ne lui 	appartient 	pas  de nous  dire où il 
faut  la mener.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
B.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	sciellJce 	sert 	au 	malheur 	de 	l'humanité 	comme  à son  bonheur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	a) 	Le 	savioir  iui-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	i0 On 	ne 	saurait 	nier 	la 	joie de c'onnaître 	si 	intense 	chez  le 	savant 	qui 	fait 	une 	découverte  et qui  reste  appréciable 
chez  l'homme 	instruit.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
2° 	Mais  on arrive  vite aux limites 	de 	son savoir 	et 	on éprouve  une 	angoisse  de 	l'inconnu 	qu'ignore 	le 	primitif.
                                                            
                                                                        
                                                                    Ensuite les satisfactions 
qu'éprouve  le savant 	à savoir  ont, comme 	contrepartie 	chez 	l'ignorant 	un 
regret 	qu'il 	n'éprouYerait 	pas  dans  une 	société 	où 	tous sel'aient 	à 	son 
niveau.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
b) 	Ses 	applications.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	t 0 Il 	est 	bien  vrai que les progrès 	de 	la 	science 	ont 	permis 	dans 	les pays  civilisés 	un 	équipement  économique  et 
social  qui a singulièrement 	réduit 	la  souffrance  physique (anesthésiques, 
asepsie,  chirurgie), 	réduit 	la fatigue  de 	l'homme 	tout 	en décuplant  sa 
productivité  (machines, 	moteurs 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    );  d'où 	augmentation 	de 	bien-être.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
2° 	Mais 	cette 	augmentation  de bien-être  restée fort 	restreinte 	a 	été 	chèrement  payée.
                                                            
                                                                                
                                                                    La souffrance  morale 	n'a 	pas 	diminué; 	on peut  même  croire  que l'ex	tension 	de la culture,  en développant  la sensibilité, 	l'a 	plutôt 	accrue; 
d'ailleurs,  la satisfaction 	de 	nos  désirs  fait apparaître  des désirs  nouveaux 
que  nous  souffrons 	de 	ne pas  pouvoir  satisfaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ensuite 	
et 	surtout 	les  techniques  scientifiques 	sont 	aussi employées 	pour 	le mal  de 	l'homme 	: qu'il 	suffi se de  signaler 	la 	puissance  de des	truction 	des  guerres 	modernes 	et la  puissance  d'asservissement  des esprits 
que  représente  la propagande  méthodique  des partis.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
II.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	LE 	SAVANT.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
On 	nous 	objectera  peut-être que jusqu'ici  nous avons 	fait 	le 	procl;e 	d'une 	abstraction 	: la  science, 	eit 	que  nous  porterions 	un 	autre 	jugement 
si 	
nous 	considérions  le 	savant 	lui-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
A.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	savant 	collabore 	au 	bonheur 	de 	l'humanité.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	a) 	Par 	sa 	vie 
personnelle.
                                                            
                                                                                
                                                                     -Si on 	peut 	comparer 	la science 	à une  force  aveugle  au.
                                                                                                                    »
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