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Tout travail est-il aliénant ?

Publié le 07/03/2005

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Il date en effet l'apparition du travail à la mise en place des premières sociétés  : dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus à satisfaire leurs besoins. Il est dès lors nécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles. Le travail signifie alors la transformation des données naturelles. "L'homme est le seul animal qui soit voué au travail." (Kant, Traité de pédagogie). Mais, c'est dans cette transformation que l'homme s'affirme. En effet pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité, à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil. Le travail est alors non seulement le moyen de la maîtrise de la nature mais aussi celui d'une extériorisation de soi. Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise. C'est donc par le travail que l'homme se réalise en tant qu'homme et se définit. En façonnant la nature à son image, il accède à la conscience et à la liberté.

 Le terme aliénation vient du latin alienus "étranger et de alius "autre".  Il peut désigner en psychologie l'état de celui qui ne s'appartient plus et présente des états mentaux tels qu'il ne peut être tenu responsable de ses actes. Plus généralement, pourtant on parle d'aliénation quand un individu, inconsciemment, est dépossédé de ce qui le constitue au profit d'un autre, qui l'asservit. On voit donc que dans l'aliénation, il y a une relation entre deux individus, un qui profite et l'autre qui perd ce qu'il est et ce qu'il a. Pourtant, de prime abord, le travail est plutôt une relation entre la nature et l'homme, une lutte pour la survie et pour assurer les conditions de vie. Le travail, en effet, est nécessaire parce que la nature n'offre pas spontanément à l'homme ce qu'il a besoin pour vivre. Cependant, dans le monde moderne, le travail n'est plus directement lié à la nature et l'homme travaille très souvent pour un patron. L'ouvrier en effet est-il possesseur de son travail? De plus, les techniques industrielles et la division du travail ne mène-t-il pas vers une aliénation de l'homme à la machine? Pourtant est-ce le travail qui aliène ou les conditions actuelles du travail? Ne peut-on pas repenser le travail?

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« C'est ce que veut dire Marx quand il affirme que "plus l'ouvrier se dépensedans son travail, plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant,et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre."(Manuscrit de 1844 ) Ainsi, le travailleur perd toute force et toute faculté créatrice, ce quil'empêche de s'épanouir et de se construire.

Il devient étranger à lui-même.Quand son travail, en effet, ne développe qu'une dextérité de détail, quandson rôle se réduit à remplir le rôle de bouche-trou des automatismes, alors ildevient un "infirme" au lieu de s'affirmer comme un homme et de développertoutes les facultés qui sont en lui.Mais le concept d'aliénation que Marx développe s'applique surtout à l'objetproduit.

En effet, pour le philosophe, le produit du travail ne revient plus autravailleur.

"L'ouvrier est à l'égard du produit de son travail dans le mêmerapport qu'à l'égard de l'étranger."Jean Baudrillard va d'ailleurs plus loin en affirmant que même les loisirs sontinvestis de la même valeur marchande que le travail.

Tout d'abord, le loisir estconsidéré comme "le temps nécessaire à la reconstitution de la force detravail".

En effet, la productivité d'un travailleur sans temps de repos estbeaucoup plus faible.

D'autre part, et de manière plus profonde, l'aliénation duloisir tient à ce que le temps est devenu une valeur marchande.

L'aliénationest "liée à l'impossibilité même de perdre son temps." C'est l'idéologie qui sous-tend le travail qui importe Aujourd'hui, la place du travail dans la vie d'un individu est reconnue comme fondamentale, et, en même temps,jamais le problème du chômage ne s'est posé avec autant d'importance.

Il faut bien comprendre que la valeur dutravail dépend de l'époque et de la culture.

A l'époque antique, le travail était totalement dénigré et ne concernaitque les esclaves.

De nos jours, la tendance s'est renversée et c'est ceux qui ne travaillent pas qui sont jugésnégativement.En définitive, le travail peut-être aliénant, si les valeurs qui régissent notre monde sont l'efficacité, la productivitéet l'argent.

C'est pourquoi il est urgent de changer ses valeurs pour que le travail puisse effectivement être unmoyen d'épanouissement et de développement de l'homme.

Il ne s'agit, dès lors, non plus uniquement de produiremais d'accomplir des actions intelligentes et épanouissantes, c'est-à-dire de faire vivre le travail sur le mode duloisir.Il est important donc de redonner une valeur positive au travail, comme oeuvre, activité créatrice.

C'est pourquoiValéry affirme qu'il "importe de reconnaître et de faire connaître les vertus spécifiques de ces artisans de qualité".Nietzsche, dans le même ordre d'idée, affirme que le vrai travail réside dans la création.Il est urgent donc de redéfinir les valeurs du travail et de redonner un sens au travail.

Ainsi le travail est d'abord ce qui nous dégage de la nécessité pour nous assurer un temps d'épanouissement et dedéveloppement de soi même.

Il est transformation de la nature mais aussi de soi-même.

Mais l'industrialisation adonné au travail une dimension aliénante qui atteint le travailleur dans toute sa personnalité et l'empêche des'épanouir dans un temps de loisir lui-même investit par la valeur marchande.

Le travail devient alors captation desforces de créations et d'inventions humaines.

Pourtant, dans une société où le travail a perdu toute sa valeur, ildevient urgent d'essayer de renverser la tendance en redonnant au travail la possibilité d'épanouissement del'individu.

Pour cela, il faut faire valoir la dimension créatrice et originale de tout travail et toute existence.. »

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