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Toute croyance est-elle nécessairement incompatible avec la science ?

Publié le 27/02/2005

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Or la croyance prétend déjà les connaître, ce qui est un leurre et s'apparente au préjugé : on comprend alors à quel point le statut de la croyance est négatif, et en tout cas ne possède (ni ne doit posséder) aucune efficience cognitive. ·        La recherche du vrai dans la science suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir  fondé en vérité. Vaincre l'illusion est possible, à condition de résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgré nous. L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort. Croire, c'est s'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger. Nous ne sommes, par conséquent, condamnés à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger par nous-mêmes. En ce sens, toute croyance qui naît d'une confiance aveugle dans le but d'affirmer quelque vérité non fondée est totalement irrationnelle, et ce en un sens absolument négatif pour le champ de la connaissance, car source d'illusion. L'attitude qui mène à la croyance est donc tout à fait incompatible avec l'attitude scientifique qui suppose que l'on ait le courage de se servir de son propre entendement (Kant), et surtout que l'on fonde en raison pour véritablement connaître ce que l'on ne faisait que croire. ·        A cet égard, l'analyse que fait Bachelard, notamment dans La formation de l'esprit scientifique, est exemplaire. En effet, il explique à quel point les croyances, du type de l'opinion (notamment véhiculée au travers d'images) constitue des obstacles épistémologiques qui bloque le progrès des sciences.

Peut-on légitimement, de droit, affirmer que toute croyance, quelle qu’elle soit, constitue un obstacle à la démarche scientifique et à l’élaboration du champ des connaissances véritables et rationnelles ? Toute croyance est-elle donc absolument, universellement et nécessairement dans une relation d’incompatibilité avec la démarche scientifique ? Une telle assertion n’est-elle pas réductrice si l’on veut saisir pleinement l’essence même non seulement de la croyance (pris au sens générique du terme), mais aussi de la science ? Ne peut-on pas penser dialectiquement la relation entre croyance et science de sorte que l’essence de la science puisse être pleinement saisie ?

« Peut-on légitimement, de droit, affirmer que toute croyance, quelle qu'elle soit, constitue un obstacle à ladémarche scientifique et à l'élaboration du champ des connaissances véritables et rationnelles ? Toute croyanceest-elle donc absolument, universellement et nécessairement dans une relation d'incompatibilité avec la démarchescientifique ? Une telle assertion n'est-elle pas réductrice si l'on veut saisir pleinement l'essence même nonseulement de la croyance (pris au sens générique du terme), mais aussi de la science ? Ne peut-on pas penserdialectiquement la relation entre croyance et science de sorte que l'essence de la science puisse être pleinementsaisie ? Plan I- La croyance : ou l'obstacle épistémologie, sa nécessaire incompatibilité avec la science · Croire, en tant qu'on prétend à partir de là détenir une vérité certaine, c'est alors une attitude tout à fait irrationnelle, et donc a fortiori avec la pratique de la rationalité parexcellence, à savoir la science. · La croyance est irrationnelle en cela qu'on ne connaît pas les fondements de cela même qu'on affirme comme vrai.

En ce sens, la croyance est incompatible avec la science (voire toutà fait contraire) par ce qu'elle n'est pas conforme aux principes de la raison qui cherche lavérité.

En plus, et conséquemment, elle est illégitime puisque s'exerce dans un domaine où ellen'a pas lieu d'être : à savoir la connaissance scientifique.

La science s'interroger justement surles fondements de la vérité, de la réalité et du monde.

Or la croyance prétend déjà lesconnaître, ce qui est un leurre et s'apparente au préjugé : on comprend alors à quel point lestatut de la croyance est négatif, et en tout cas ne possède (ni ne doit posséder) aucuneefficience cognitive. · La recherche du vrai dans la science suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir fondé en vérité.

Vaincre l'illusion est possible, à conditionde résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgrénous.

L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.

Croire, c'ests'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger.

Nous ne sommes, parconséquent, condamnés à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire quejuger par nous-mêmes.

En ce sens, toute croyance qui naît d'une confiance aveugle dans lebut d'affirmer quelque vérité non fondée est totalement irrationnelle, et ce en un sensabsolument négatif pour le champ de la connaissance, car source d'illusion.

L'attitude qui mèneà la croyance est donc tout à fait incompatible avec l'attitude scientifique qui suppose que l'onait le courage de se servir de son propre entendement (Kant), et surtout que l'on fonde enraison pour véritablement connaître ce que l'on ne faisait que croire. · A cet égard, l'analyse que fait Bachelard , notamment dans La formation de l'esprit scientifique, est exemplaire.

En effet, il explique à quelpoint les croyances, du type de l'opinion (notammentvéhiculée au travers d'images) constitue des obstaclesépistémologiques qui bloque le progrès des sciences.

Ons'aperçoit alors nettement que cette croyance, en tantqu'elle est réglée par l'usage et l'habitude, bloque leprogrès des sciences, et est donc en ce sens tout à faitincompatible avec la démarche scientifique, et doitmême en être bannie. · De la même manière, la croyance du type « foi » semble aussi être tout à fait incompatible avec lascience puisqu'elle donne à la création du monde desexplications tout à fait différentes que celles que nousapportent les scientifiques (cf.

Créationnisme contreDarwinisme).

On voit donc difficilement commentconcilier croyance et science.

Et cette incompatibilitésemble condamner la croyance à la non efficiencecognitive, voire à l'obstacle épistémologique.

II- Croyance et source de la science, le statut de la théorie scientifique · Pourtant, c'est sûrement moins la croyance en elle-même qui constitue un obstacle épistémologique que son usage.

En effet, c'est l'attitude naïve par laquelle on accorde à lacroyance, sans le remettre en cause, une efficience cognitive qui est incompatible avec lascience, mais non pas la croyance en elle-même et pour elle-même. · On comprend en ce sens que l'on peut tout à fait, à condition de l'usage qu'on en fait, rendre croyance et science compatible.

Il ne s'agit pas en réalité de se satisfaire de cetteattitude naïve et paresseuse : il est tout à fait envisageable de faire la croyance la sourcemême de la science, en ce sens qu'elle serait ce point d'appui que la science va interroger et. »

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