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Toute vie en société implique-t-elle un sacrifice de l'individu ?

Publié le 27/02/2005

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L'État est la négation de cela, au nom d'une universalité désincarnée.   Seconde partie : N'est-il pas possible de concevoir la société autrement qu'en simple opposition avec les individualités ?   La tradition libérale conçoit ainsi d'une part la liberté de l'individu comme marge accordée par le « silence de la loi », suivant en cela les pas de Hobbes (Léviathan, XXI), nonobstant son absolutisme. J.-S. Mill conçoit ainsi la liberté comme pouvoir de faire tout ce que la loi n'empêche pas (De la liberté, chap. I) et conceptualise ainsi le « principe de non-interférence » pour limiter tout abus de la loi (la loi ne doit réprimer que les actes individuels qui sont contraignants à l'égard des autres : la liberté réside dans le droit de chacun de faire ce qu'il veut tant que cela ne nuit pas à autrui - voir aussi la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789). Mais on conçoit par là la liberté individuelle uniquement sous un angle négatif par rapport à la société, conservant ainsi la tension antagoniste entre la société et l'individu. Or, n'est-il pas possible de concevoir une société qui loin de considérer les individualités comme des menaces, favoriserait celles-ci, pour son plus grand bénéfice ?   L'Etat, c'est-à-dire la puissance souveraine, ne peut-il avoir un intérêt propre non seulement à garantir le droit des individualités à s'exprimer, mais même à favoriser celles-ci ?

Faut-il affirmer que la vie sociale exige nécessairement l’effacement de l’individualité propre de chacun ? Le rapport entre la société et l’individu est-il fait uniquement de contrainte négative à l’égard des individus, voire de norme socialisatrice qui aboutirait à niveler les individus entre eux pour ne garder qu’un dénominateur commun, permettant la vie en société ? Si la société est l’ensemble des institutions qui relient les individus entre eux, cet élément commun peut-il se fonder sur les différences individuelles plutôt que de simplement les réprimer ?

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« l'éducation des citoyens est fondamentale pour qu'ils soient capables de ne pas tomber dans les pièges du populismeou de la démagogie.

Dans la même optique, il est capital que les institutions équilibrent les pouvoirs en les divisant(législatif, exécutif, judiciaire) et qu'il règne dans l'espace publique une vraie liberté d'expression.

Quoique Nietzschene soit pas un démocrate, il dénonce ici un travers inhérent à la politique et à l'Etat en particulier, travers que ladémocratie doit admettre comme une menace qui n'est jamais vraiment écartée de son horizon.

Pour autant, il seraitdangereux de contester systématiquement la valeur de l'Etat et faire l'apologie de l'anarchie, par exemple, parce quela société ne peut subsister sans institutions.

Nietzsche : L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids.

Il ment froidement, et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : Moi, l'État, je suis le Peuple.

»C'est un mensonge ! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus despeuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie.Ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ilssuspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits.Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l'État et il le déteste comme le mauvais oeil et une dérogationaux coutumes et aux lois.Je vous donne ce signe : chaque peuple a son langage du bien et du mal ; son voisin ne le comprend pas.

II s'estinventé ce langage pour ses coutumes et ses lois.Mais l'État ment dans toutes ses langues du bien et du mal ; et, dans tout ce qu'il dit, il ment -, et tout ce qu'il a, ill'a volé.

Tout en lui est faux ; il mord avec des dents volées, le hargneux.

Même ses entrailles sont falsifiées.Une confusion des langues du bien et du mal, - je vous donne ce signe, comme le signe de l'État.

En vérité, c'est lavolonté de la mort qu'indique ce signe, il appelle les prédicateurs de la mort ! Beaucoup trop d'hommes viennent aumonde : l'État a été inventé pour ceux qui sont superflus !Voyez donc comme il les attire, les superflus ! Comme il les enlace, comme il les mâche et les remâche !Il n'y a rien de plus grand que moi sur la terre : je suis le doigt ordonnateur de Dieu », - ainsi hurle le monstre.

Et cene sont pas seulement ceux qui ont de longues oreilles et la vue basse qui tombent à genoux !Hélas, en vous aussi, ô grandes âmes, il murmure ses sombres mensonges ! Hélas, il devine les coeurs riches quiaiment à se répandre ! Certes, il vous devine, vous aussi, vainqueurs du Dieu ancien ! Le combat vous a fatigués etmaintenant votre fatigue se met au service de la nouvelle idole !Elle voudrait placer autour d'elle des héros et des hommes honorables, la nouvelle idole ! Il aime à se chauffer ausoleil de la bonne conscience, - le monstre froid !Elle veut tout vous donner, si vous l'adorez, la nouvelle idole : ainsi elle s'achète l'éclat de votre vertu et le fierregard de vos yeux.

Vous devez lui servir d'appât pour les superflus ! Oui, c'est l'invention d'un tour infernal, d'uncoursier de la mort, cliquetant dans la parure des honneurs divins !Oui, c'est l'invention d'une mort pour le grand nombre, une mort qui se vante d'être la vie, une servitude selon lecoeur de tous les prédicateurs de la mortL'État est partout où tous absorbent des poisons, les bons et les mauvais ; l'État, où tous se perdent eux-mêmes,les bons et les mauvais ; l'État, où le lent suicide de tous s'appelle - la vie ».

(...) Là où finit l'État, là seulementcommence l'homme qui n'est pas superflu : là commence le chant du nécessaire, la mélodie unique, irremplaçable. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Par quels moyens l'État agit-il ?2 En quoi l'État représente-t-il une « nouvelle idole ?3 Que serait une société sans État ? Réponses: 1 - Par deux moyens : par la force sur le plan matériel, et sur le plan imaginaire, symbolique, par l'attrait du désir desécurité, des honneurs et du pouvoir.2 - Il tient lieu de dieu pour ceux qui n'en ont plus.

On attend de lui qu'il permette de résoudre tous les problèmes,de la même façon qu'on l'attendait jadis de la Providence divine.3 - Une société fondée sur les lois et coutumes qu'un peuple produit en propre, qui expriment une création originalede valeurs.

L'État est la négation de cela, au nom d'une universalité désincarnée. Seconde partie : N'est-il pas possible de concevoir la société autrement qu'en simple opposition avec lesindividualités ? La tradition libérale conçoit ainsi d'une part la liberté de l'individu comme marge accordée par le « silence de la loi »,suivant en cela les pas de Hobbes ( Léviathan , XXI), nonobstant son absolutisme.

J.-S.

Mill conçoit ainsi la liberté comme pouvoir de faire tout ce que la loi n'empêche pas ( De la liberté , chap.

I) et conceptualise ainsi le « principe de non-interférence » pour limiter tout abus de la loi (la loi ne doit réprimer que les actes individuels qui sontcontraignants à l'égard des autres : la liberté réside dans le droit de chacun de faire ce qu'il veut tant que cela nenuit pas à autrui – voir aussi la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789).

Mais on conçoit par là la. »

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