Devoir de Philosophie

Transférer son droit, est-ce renoncer a etre libre ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

droit
Je transfère mon droit à la communauté, mais je ne perds pas la liberté, puisque chacun a fait comme moi et que nous sommes tous égaux. Personne n'est soumis à l'arbitraire des volontés individuelles, il y a égalité, et donc liberté.             ● Sans compter que le contrat social est un engagement réciproque du public avec les particuliers. De ce fait, l'individu en tant que citoyen est auteur de la loi, et en tant que sujet, il y obéit : " l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté " I, 8. Par le contrat, l'individu a transféré son droit à la communauté, et a donc abandonné sa liberté naturelle sur toute chose - qui a pour borne les forces de l'individu - pour une liberté civile viable limitée par la volonté générale.   III/ L'impossible transfert du droit civil :                     Cependant, depuis le départ, nous parlons du transfert du droit naturel ; qu'en est-il du droit de citoyen ? Est-il possible de le transférer sans renoncer à sa liberté ?             ● Dans La métaphysique des moeurs, Kant tente de fonder la réalité du droit, et de penser les conditions a priori de possibilité et de légitimité d'un droit qui doit exister. Le droit politique est un système de lois pour un peuple qui a besoin pour jouir de ses droits d'un état juridique et d'une volonté qui les unifie, c'est-à-dire une constitution. Celui qui transfère son droit de citoyen ne fait plus partie de l'Etat.

Bien définir les termes du sujet :

- « Transférer « : C'est donner ce que l'on a reçu, transmettre d'une personne à une autre – cette personne peut-être physique ou morale - en observant les formalités requises. - « Renoncer « : C'est se désister du droit que l'on a sur quelque chose, c'est abandonner la possession de. - « Son droit « : Le droit peut avoir plusieurs sens : droit positif, coutumier, international… Mais ici, le terme est au singulier, et associé à la liberté, il s'agit donc du droit en tant qu'il appartient à un individu ou à un groupe d'individus, entrant en rapport avec un autre individu ou un autre groupe d'individus – ce qui implique des relations politiques. Ce droit est donc celui qui garantit ma liberté, et permet la sauvegarde de ma propre nature. Il existe deux types de droit de cette sorte : le droit public qui concerne les rapports des citoyens avec le pouvoir, et le droit naturel qui résulte de la nature de l'homme, qui est inaliénable et supérieur à toute convention. - « Etre libre « : La liberté en son sens le plus courant est le pouvoir de se mouvoir et d'agir sans contrainte. C'est la possibilité de se déterminer rationnellement, sans y être obligé par une force extérieure. Cette liberté n'est possible et viable que s'il existe une réciprocité des libertés – autrui respecte ma liberté dans l'exacte mesure où je respecte la sienne – sinon, elles s'entredétruisent.   Construction de la problématique.  

       Le sujet semble associer le droit et la liberté - ne peut être libre qu'un homme qui possède des droits – mais il ne distingue pas les différents types de droit – droit naturel et droit public - et le type de liberté qui correspond à chacun d'eux – l'une est viable, l'autre non. Ceci sans compter que parler de transfert implique une personne – physique ou morale – à qui revient le droit.     Si transférer son droit implique nécessairement le renoncement à un aspect de la liberté, il s'agit de voir lequel, et si cela correspond à la perte totale de la liberté. Pour le savoir, il faut pouvoir connaître la personne à qui ce droit est transféré, et selon quelles conditions.

droit

« ● Cf.

Rousseau dans Le contrat social, il cherche un contrat qui permettrait de "trouver une forme d'association par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant." I, 4.

La clause essentielle ducontrat social est l'aliénation de chaque associé avec tous ses droits à lacommunauté : le contrat social lie la volonté particulière de chacun à lavolonté de la communauté - la volonté générale.

Je transfère mon droit à lacommunauté, mais je ne perds pas la liberté, puisque chacun a fait commemoi et que nous sommes tous égaux.

Personne n'est soumis à l'arbitraire desvolontés individuelles, il y a égalité, et donc liberté.

● Sans compter que le contrat social est un engagement réciproquedu public avec les particuliers.

De ce fait, l'individu en tant que citoyen estauteur de la loi, et en tant que sujet, il y obéit : " l'obéissance à la loi qu'ons'est prescrite est liberté " I, 8.

Par le contrat, l'individu a transféré son droità la communauté, et a donc abandonné sa liberté naturelle sur toute chose –qui a pour borne les forces de l'individu - pour une liberté civile viable limitéepar la volonté générale.On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait nepas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Maisil faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas êtreempêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans cesens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'unjardin public, c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté,prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature,chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellement sonennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature- empêchent les individus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loidont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est êtrepleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdirecertains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le ContratSocial jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuplesouverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membrede la volonté générale. ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Le problème est de « trouver uneforme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaqueassocié, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi librequ'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nous met encommun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale, et nous recevonsen corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Par ce contrat chaque individu préserve doncintégralement sa liberté puisqu'il décide librement d'obéir à la volonté générale, et son égalité, puisque chacunparticipe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimité dans cette volonté générale dont il nedoit être que l'expression.

Dès que l'État ne représente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, etl'État devient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne etles biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Celasuppose l'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme acomme individu une volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens leconduit à s'opposer aux autres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le biende l'ensemble dont il est membre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseaudéveloppera ce thème dans son projet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donneraux âmes la force nationale et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes parinclination, par passion, par nécessité.

Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort nedoit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques de Moïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateursqui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que de nos jours, on ne peut guère espérer rencontrer de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles