Trop d'informations tue-t-elle l'information ?

« La profusion des informations ne favorise pas l'information L'information n'est qu'une marchandise qui est déjà périmée au moment même où elle est mise sur le marché.

Elle n'est pas le fruit d'une volonté d'informer.

Elle obéit à des principes mercantiles.

Avant d'informer, il faut vendre P aul Virilio, dans L'Art du moteur, montre que le but de ceux qui vivent de l'in- formation n'est pas de «faire de l'information», mais «de la devancer, de la prendre en marche, pour finalement la vendre avant qu'elle ne soit littéralement dépassée».

C'est la rai- son pour laquelle les médias, qui sont en rap- port de concurrence, inondent le marché d'in- formations, sans se pré- occuper ni de leur exac- titude ni de leur intérêt réel.

Il n'y a pas de bon jugement sans discernement C omment trier le grain de l'ivraie dès lors que de partout, et vingt-quatre heures sur «L'information commence de circuler partout à la vitesse même de la lumière.

Il n'y a plus d'absolu à quoi mesurer le reste.» Jean Baudrillard, Les Stratégies fatales vingt-quatre, affluent des informations sur tout et rien? Comment l'es- prit peut-il être informé, et donc juger en connais- sance de cause, alors qu'il est littéralement submergé d'images, de textes qu'il n'a pas la possibilité maté- rielle d'analyser? La profusion des informations est une forme de désinformation a surinformation est une manière très sub- tile de «noyer le poisson dans l'eau».

Nul ne peut objectivement se plain- dre de ne pas être assez informé.

Mais c'est pré- cisément parce que l'on est «trop» informé que l'on en vient à être inca- pable de formuler un jugement critique sur l'information.

Le «trop» d'informations annule les effets positifs de l'information.

Une telle profusion ne résulte pas d'une volonté de mieux informer.

L'information-marchandise» doit avant tout être vendue.. »